Vote de mars 2015

Je vote Glen Gould ou Le voleur de livres.

C'est ce qu'on avait compris

on est raccord, avec Canou, je vote Reprobus ou Gris

Bon, ben si c'est comme ça, moi, je vote pas !

eraserhead a écrit:

on est raccord, avec Canou, je vote Reprobus ou Gris

Ahahaha, je doute bien que tu voteras pour Gris .

Bon, vous l'aurez compris, un brin ironique, je viens quand même argumenter pourquoi je ne retiendrai pas Gris et Reprobus.
Déjà, pas de confuse, je les ai lus deux fois chacun, j'ai bien pris au sérieux ces deux livres et mon choix est réfléchi.
Le premier, parlons en, ok c'est fun, c'est original, c'est un OVNI, et comme disait Fred hier, je ne crois pas non plus qu'on soit là pour faire dans la dentelle, je vote pour le livre qui me paraît le plus brillant et le plus abouti et je rejoins entièrement le patron quand il préconise "le plus apte à nous représenter", et pas le "plus mal fagoté"... Dans ce sens, Gris n'est pas en soit brillant et abouti (les trois autres sont nettement mieux écrit et au niveau des qualités graphiques, il est aussi bien loin de Reprobus et Glen Gould), il aurait bien du mal à nous représenter aussi, perso, je ne vois pas dans quelle mesure je pourrai conseiller ce livre.

Pour le second, je reconnais que c'est plus une question d'hermétisme de ma part que de qualitatif à l'état brut du Livre.
Désolé mais l'univers est sans doute trop austère à mon goût, je manque aussi de référence, je lis de la BD pour mon plaisir et pour ma culture, je fus ravi de (re) découvrir la légende de St Christophe, mais aussi bien que cela soit traité sur la forme, cette lecture ne m'a rien apporté, j'ai trouvé l’approche et le contenu un peu vide et sans relief, bref le courant n'est pas passé.

--> Gris:
L'objectif est fixé par l'auteur. Il choisit d'utiliser la BD et le graphisme pour traduire cette expérience d'abduction. Le choix graphique est simple et constant. On se demande si la formation graphique de l'auteur est mis en valeur. J'aime le traitement des situations et les détails. J'ai envie de jouir mais j'ai la flemme de me masturber. J'adore quand l'extraterrestre le touche. Le plaisir monte en lui. Les yeux s'écarquillent: la surprise d'un doigt dans le cul sans le montrer explicitement. La fin de l'abduction est plus absconse. La taille de l'ouvrage dans son format et son nombre de page est salutaire.
Le petit gris donne envie mais son goût s'évapore rapidement.

-->Reprobus:
Graphiquement c'est superbe et noir. J'aime le découpage en vignette qui découpe sous forme de zoom l'action. Par contre, j'ai rien compris à l'histoire. Et ouf, il y a la postface pour m'expliquer la légende de Saint Christophe. A relire pour en apprécier les détails.

-->Le voleur de livre:
Pas envie de lire une BD sur l'époque de Sartre. Et puis bon, il faut bien faire un effort. Agréablement surpris dès les premières planches. Je suis immergé dans le quotidien de l'époque. Je me retrouve à écouter les discours des cercles intellectuels comme si j'étais dans la meute. Les mises en situation sont prégnantes et coulent visuellement. J'adore l'ironie surréaliste de la vignette décrivant la mort par pénétration nasale (p164). La mise en page connote aussi l'ambiance, l'état d'esprit des protagonistes (p95 et 110). Une agréable surprise.

--> Glenn Gould:
Un ours blanc, un personnage avec un masque de chien, des sphères reliées entre elles, des pingouins spectateurs. On part tout de suite dans l'ambiance aidé par la narration inexistante. Page neuf la texte fait son entrée. Et là le dessin devient mué. Blablabla, on se retrouve p 118. Glenn seul et abandonné. La mise en exergue de la maison et des objets avec la couleur rouge nous parle à nouveau. Entre ses deux passages, c'est statique. Les mains bougent mais il est difficile de suivre le mouvement.
Peut-être qu'avec la music en arrière plan, les sensations se réveillent.

LYnE

pAPA

Allez, on va manger...

Pour moi, en mars il n'y a pas photo, la BD de Sandrine REVEL éclabousse de toute sa classe la concurrence.

Pourtant sans être trop dans le préjugé, je n'entendais pas grand chose de cette biographie. le coup de coeur est total et les nombreuses relectures ne font qu'amplifiés les réussites et les qualités du livre.
Pour l'instant, c'est la plus belle surprise de l'année ...

Un petit mot pour les autres livres:

-GRIS : je ne comprends toujours pas pourquoi ce livre se retrouve dans les 4.
On a prévu un prix special du jury pour les oeuvres de jeunesse ?
Vraiment pas à la hauteur, selon moi...

-REPROBUS : j'ai eu beaucoup de mal avec le graphisme ... une déception.
Une certaine atmosphère ... une atmosphère certaine...mais je n'ai pas trouver les clefs pour y accéder.

-Le voleur de livre : Au départ, tout pour me plaire (le surréalisme, Sarthe et les cercles intellectuels, Une époque pleine de rêve et d'utopie ...) et puis le soufflet retombe très (trop) vite, 15 jours après la lecture, il ne me reste presque plus rien (sinon la désagréable impression que la BD a du mal à éviter les clichés). Pour moi, c'est extrêmement révélateur ... une autre déception, peut-être que j'en attendais trop ?

oui, Glen Gould, pourquoi pas... voilà un livre dont ne ne fera plus grand cas à la fin en tout cas.

Je suis de mon côté assez content de voir Gris dans les quatre. ça fait du bien, ça change, ça secoue. Comme Reprobus, qui a le mérite de (se faire) poser des questions. J'avais eu l'occasion de le dire je crois, je préfère un livre qui laisse des questions en suspens, qui nous interroge, plutôt qu'un livre qui donne des réponses. Glen Gould donne des réponses, sagement ferme toutes les portes joliment huilées qu'il a à peine (je suis bien mignon) entrebaîllées.

Reprobus a une force brute, peut-être austère, pas très plaisante. Il vient, manue l'a évoqué, du street art, mais aussi de la bande dessinée alternative, des fanzines... il s'inscrit dans une tradition graphique, dans une tradition de la bande dessinée, et réussit à susciter des interrogations autour d'une légende que bien peu d'entre nous connaissait. Le livre travaille la planche au corps, avec une certaine violence, une certaine urgence qui en fait un objet fragile.

Alors c'est vrai qu'en face, Glen Gould est un musicien formidable.

eraserhead a écrit:

oui, Glen Gould, pourquoi pas... voilà un livre dont ne ne fera plus grand cas à la fin en tout cas.

Je suis de mon côté assez content de voir Gris dans les quatre. ça fait du bien, ça change, ça secoue. Comme Reprobus, qui a le mérite de (se faire) poser des questions. J'avais eu l'occasion de le dire je crois, je préfère un livre qui laisse des questions en suspens, qui nous interroge, plutôt qu'un livre qui donne des réponses. Glen Gould donne des réponses, sagement ferme toutes les portes joliment huilées qu'il a à peine (je suis bien mignon) entrebaîllées.

Reprobus a une force brute, peut-être austère, pas très plaisante. Il vient, manue l'a évoqué, du street art, mais aussi de la bande dessinée alternative, des fanzines... il s'inscrit dans une tradition graphique, dans une tradition de la bande dessinée, et réussit à susciter des interrogations autour d'une légende que bien peu d'entre nous connaissait. Le livre travaille la planche au corps, avec une certaine violence, une certaine urgence qui en fait un objet fragile.

Alors c'est vrai qu'en face, Glen Gould est un musicien formidable.

GLENN GOULD, oui pourquoi pas ?

Je partage totalement ta vision sur les livres qui posent des questions (moi aussi j'aime beaucoup ...)... seulement pour moi la bd de Sandrine en pose beaucoup également et elle ne cherche aucunement à donner un seul chemin. Il y a beaucoup d'espace de liberté pour le lecteur ( la preuve, nous en avons vraiment pas la même vision ) Je te trouve très dur et surtout injuste avec son travail . Tu n'aimes pas les biographie en général, tu trouves le livre convenu et "gentil, c'est ton avis, je le respect mais c'est une vision pour le moins restrictive. Tu sembles totalement "ignorer son travail graphique qui lui aussi s'inscrit dans la tradition de la BD.
Glenn GOULD est un formidable musicien ... bien entendu mais je suis sur que bien peu d'entre nous connaissait
le livre travaille avec une certaine douceur, une grande fragilité ,une force tranquille ... peut-être pas si plaisante que cela. Elle interroge la création , elle regarde la solitude ... tout cela ne me semble pas si inoffensif que tu le dis.

Pour GRIS, si le but était de changer, pourquoi pas, mais alors pourquoi GRIS ? franchement ça secoue pas beaucoup, non ?
Tu as et tu continues, par ton exigence, tes connaissances, participé très fortement à élever le niveau du shériff .
GRIS est digne d'une bd d'un jeune étudiant, franchement il en sort des dizaines par mois sensiblement du même niveau ?

ça n'est pas que je n'aime pas les biographies, c'est que je trouve que ça fait beaucoup.
Tracer le portrait d'une époque, d'un destin singulier, etc... c'est bien sans doute, mais quand tu parles de dizaines chaque mois, on est loin du compte concernant les biographies. Le sujet n'est pas le sujet, le sujet, c'est l'auteur, son oeuvre et l'art. Une oeuvre ne nous parle pas de ce qu'elle nous parle, elle parle au delà.

Concernant Glen Gould, j'ai sans doute un peu tendance à exagérer, mais j'aimerais qu'on m'explique en quoi l'auteur sait se détacher de son sujet, sait dire plus (tu l'as un peu fait)...

Pour Gris, il est assez clair que le sujet n'est pas le plus important .
Ces dizaines de bd d'étudiants qui sortent par mois, et constituent donc une certaine part de la production indépendante de la bande dessinée sont très peu représentées dans nos sélections, c'est plutôt bien que, peut-être maladroitement avec celle-là (je n'en suis pas sûr de mon côté), on s'y penche un peu. On garde bien un futuropolis par mois .

Je vote pour "Reprobus".
Cette sélection n'a pas été très inspirante, ce mois-ci.
"Gris" a éveillé ma curiosité quant à son auteur dont j'attendrai impatiemment les publications prochaines - mais il n'est pas assez étoffé à mon goût et aussi trop décalé.
Je me suis ennuyée en suivant Daniel Brodin dans son périple de "Voleur de livres".
Je suis reconnaissante à S.Revel (et Tue-Loup!) de m'avoir fait découvrir "Glenn Gould" - et j'ai trouvé cet album très bien mené... jusqu'à ce que je regarde les documentaires proposés en accompagnement dans la chronique : il m'en reste une impression de copier-coller pas très agréable.
"Reprobus" est celui qui m'a le plus émue, qui m'a secouée parfois jusqu'à un certain malaise, par son traitement poétique et déglingué à la Rimbaud.

Voilà un vote consensus heu non...

L'argument de la BD estudiantine me fait marrer. Franchement je ne sais pas trop quoi choisir. Voter "Gris" c'est absurde pour Fabien et Eva car le livre n'est plus disponible. J'ai bien cru me faire étriper en envisageant cette possibilité devant eux.

Glen Gould, ce n'est pas possible. J'ai rien ressenti du tout comme expliqué dans mon précèdent post.

Il me reste deux choix. Je prends le parti de la laïcité en votant "Le voleur de livres".

L'argument laïc est imparable.

Can a écrit:

Je vote Glen Gould ou Le voleur de livres.

pas mieux.

Pour développer un peu :
Gris est light et farfelu, je ne pense pas qu'il faille chercher une si grande profondeur dans le propos
Reprobus est chargé, pour autant il peut nous laisser sur une rive en attente d'un passeur
Le voleur de livres explore avec ironie les ternes facettes de notre médiocrité
Glenn Gould nous fait (re)découvrir un artiste hors norme avec beaucoup de sensibilité, voire sensualité, et de place pour respirer ( je ne vois pas comment le traduire autrement )

il s'avère que plus d'un mois après les lectures, c'est bien ce dernier qui me laisse le plus d'émotions, c'est donc vers lui qu'ira mon vote. Le documentaire video n'enlève à mon sens rien à l'intérêt ni à la beauté du livre.

Quelques semaines (ou jours..) après mes lectures, je n'arrive pas à extraire l'exceptionnel de "Gris", même si sa lecture a plutôt été une bonne surprise. 
"Le voleur de livre" m'a un peu laissé sur ma fin. Et je n'en n'ai pas gardé un grand souvenir.
"Glenn Gould".. Thème intéressant, j'ai découvert un artiste que je ne connaissais finalement pas. Les dessins sont réellement très beau. Le traitement est un peu austère, et, sans réussir à rentrer complètement dedans, sans musique, peut être, je n'ai pas ressenti grand chose, sinon une impression d'ennui.
"Reprobus", m'a bousculé. Esthétiquement, le thème du réprouvé m'a plu. Je trouve qu'il transpire des dessins. Le livre est assez abscons, paradoxalement, je lui ai trouvé quelque chose de très immédiat.
Je vote Reprobus.

Je lance un Gris du coeur :
Reprobus, ne tiendra pas un seul round contre Le Paradis Perdu. Alors a quoi bon?

Si tu pars comme ça, Nico, on peut dès maintenant arrêter les lectures et donner le Sheriff d'or à "Paradis perdu" !
"A quoi bon?" Simplement, on se donne et on donne aux autres l'occasion de découvrir des auteurs et des univers différents, même s'ils n'ont pas tous la puissance suffisante pour atteindre les sommets. "Gris" non plus ne fera pas le poids ... Ceci dit, au vu des autres publications de son auteur, j'attendrai avec impatience ses sorties suivantes (en automne selon Fabulous) pour lui donner ma voix, car son travail semble d'une grande force.

Oui c'était trop rapide ce commentaire. Ce que je voulais dire (et que je n'ai pas dit du tout) c'est que Le Paradis Perdu et Reprobus partage une thématique autour du religieux qui les rapproches... on sera donc amené à les comparer et dans ce cas là le choix sera vite fait et les débats réduits au minimum.

Citation :

Simplement, on se donne et on donne aux autres l'occasion de découvrir des auteurs et des univers différents

Au moins avec Gris on pourrait aborder d'autres pistes de réflexions et de discussions.

Comme toi j'attend avec impatience de découvrir le reste de la production de Schrauwen (passé et à venir), mais Gris et d'ors et déjà un grand livre, qui me sembla avoir était hâtivement jugé et rangé au rayon bizarrerie underground. Et ça me fait de la peine… car il est tellement plus que ça. Moi dans le doute de la production à venir je préfère donné ma voie tout de suite à un livre déjà grandement réussis. Pour que dans l'avenir on puisse dire que nous aussi on avait repéré O Schrauwen, avant qu'il devienne une étoile du 9eme art ! Mais oui !!!

A cause de ce livre je suis "ami" sur Facebook avec Nicolas Tellop, le chroniqueur BD de Chronicart dont je m'étais honteusement moqué au sujet de son papier sur Feu de Paille (oui Superphan... je me flagelle avec des orties (bio) un quart d'heure chaque soirs... ça va comme ça:)). On à eu une micro conversation sur Gris et il regretté qu'on ne parle pas suffisamment de ce livre "vraiment formidable". On a peut être encore (modestement) l'occasion de le faire mentir !

Si vous n'avez toujours pas lu sa critique :
http://www.chronicart.com/bandes-dessinees/ollie-schrauwen-gris/

Je n'ai pas eu le temps de le relire, mais j'ai voté Reprobus, le livre qui me touche le plus ; la matière, le gigantisme, je ne sais pas exactement.

Un mois où se dévoilent des oppositions de style.
La rigueur, l'ambition, l'austérité, que dis-je l'indépendance d'esprit, de la VRAIE bande-dessinée et le travail honnête et courageux de bons faiseurs.
Bien que laïc convaincu et militant (pour reprendre l'argument d'Igor), et même un tantinet anti-clérical, je n'hésite pourtant pas une seconde à donner ma voix à celui qui m'ouvre la voie, Saint-Christophe, le réprouvé. J'aime la conduite, les belles bagnoles, il ne pouvait donc en être autrement.
Je suis ravi que le petit Gris ait été mis en avant de belle façon ce mois-ci. J'en ai profité pour acheter l'homme qui se laissait pousser la barbe. Je le tiens à la disposition des plus curieux d'entre vous. J'attends maintenant Arsene avec impatience.
Un petit accessit pour Glenn Gould : le joli trait de Sandrine Revel est émouvant et plein de finesse.
J'oublie la livraison Futuropolis qui, sans me déplaire, a été bien loin de me convaincre.

Je vais certainement voter Futuropolis.
D'ailleurs chaque mois, dorénavant, je voterai Futuropolis.
Futuropolis est un bon auteur.

Moi aussi même si c'est has been par rapport à Actes Sud.

Futuropolis partout, justice nulle part ! 
Et c'est encore les "gris" qui trinquent... Tiens, ça me dégoute !

ps : je suis évidemment preneur de "l'Homme qui se laissait pousser la barbe"