Vote de juin 2015

Au-dela des mers a incontestablement un univers très marqué, qui emprunte beaucoup, mais qui est tout de même unique et qui peut plaire. Qui peut aussi fortement déplaire, ce qui a été le cas pour moi.
Pour l'instant, mon vote irait à Hiver Rouge, le livre qui, dans les trois restant, me semble le plus réussi en terme de récit.

Personnellement, j'étais parti pour voter le Fabcaro après l'étape des pré sélections, or c'est moins évident aujourd'hui convaincu par les arguments d'Eraser dans le sujet, mais aussi par le fait que passé la franche poilade de la première lecture, je garde avec le recul les petits défauts et "la facilité" à laquelle il cède un peu sur les piques traditionnelles visant notre petite société, je crois que j'ai besoin de le relire.
Hiver rouge ne m'a absolument pas marqué, j'ai trouvé ce titre sans saveur.
L'univers de Kokor, oui mais pas sur celui ci, pas assez abouti à mon sens.
Il me reste Mal de mère, et c'est peut-être pas si mal comme choix finalement ?

Can a écrit:

Personnellement, j'étais parti pour voter le Fabcaro ...

La premiere impression est souvent la bonne !

Il me reste Mal de mère à lire mais pour l'instant Au-delà des mers survole à mon sens la sélection. Can, je t'encourage à la relire parce que c'est le type même de livre à côté duquel on peut passer si la lecture ne s'est pas effectuée dans de bonnes conditions. Il est vraiment supérieur aux livres précédents de Kokor.
Et concernant Zaï, je rejoins ton avis, il n'en reste que bien peu, un bon moment de rigolade mais qui n'interpelle pas plus longtemps que l'agacement que m'a procuré son appellation (provocatrice ?) de road movie.

J'ai aimé dans "Au delà des mers" son univers, très marqué en effet. J'ai aimé être déboussolé en première lecture, et être emporté, porté par le mouvement du livre. 
Même si j'ai trouvé "Hiver rouge" réussi, j'ai eu l'impression qu'il "m'enfermait", la nuit, le froid, l'architecture et l'idéologie..
 A l'inverse, "Au delà des  mers" laisse l'imagination et le regard aller très loin.. Une oeuvre poétique peut être un peu foutraque d'apparence, mais qui m'a donné l'impression d'un monde en soit où chaque chose avait sa place.
En quoi n'est-elle pas aboutie? Certes, si l'on se cantonne au récit, (à la narration?) difficile de voter Kokor. Pourtant j'ai trouvé intéressant les mécaniques, que l'on perçoit à peine, qui font avancer l'histoire, évoluer les personnages.
Pour Zaï, je vous trouve un peu durs. Dire qu'il n'en restera rien, ou que la critique proposée est facile, je ne sais pas.. Etre condamné pour quelque chose d'aussi con qu'une carte de fidélité oubliée? Peut être que la réflexion se situe t'elle là.. Qu'est-ce qui nous fait dire que cette situation est absurde, irréelle? Qu'est-ce qui sépare notre monde de celui fantasmé par Fabcaro? Quels sont nos garde-fous, qui nous assurent que cette frontière est infranchissable? 
Et puis, rire..

Je vote pour Zaï à la puissance 4, le seul qui m'ait touché.
Gelé par l'hiver, coulé au Havre et agacé par le porto.

C'est Joe Dassin qui porte mon cœur...

Je me donne encore un peu de temps pour prendre du recul sur mes lectures, mais ça se jouera entre Au delà des mers et Hiver rouge, je n'ai pas apprécié l'approche autocentrée et surtout limitée (oserai-je dire injuste) de Mal de mère, Zaï Zaï Zaï est une lecture drôle que l'on a envie de partager mais les deux autres me paraissent plus complexes et plus riches dans leur manière de décrire/créer un univers particulier...

Des éclats de rire à la lecture du Fabcaro, plus mordant que les livres déjà sélectionnés ici !
Mal de mère me semble un livre courageux et honnête, mais pas essentiel.
L'univers de Kokor ne m'a pas fait vibrer la moindre seconde, la lecture a même été parfois désagréable.
Hiver rouge me paraît être un livre d'auteur à suivre et mieux connaître. Il emporte mon vote.

Mon choix se porte également sur Hiver rouge, malgré une  construction du récit assez classique, l'auteure a su restituer une atmosphère, une époque, de manière sensible et subtile ; bien qu'étrangère à ce contexte, je m'en suis sentie proche, à la différence d'Au-delà des mers dont je reconnais cependant l'audace .

Siv, avec son "Mais du coup, tu sais tirer?" (p.72) n'exclut-elle pas Hiver rouge d'une partie de son public?

Absolument.
Éliminé ! (prendre la voix d'Homer Simpson)

Pour le burlesque et la beauté du geste je vais voter pour Zaï Zaï Zaï Zaï un road movie de Fabcaro. Ce livre n'est pas une évidence et ne cède jamais à la facilité pourtant il se distribue sans retenue. Il a du corps et va jusqu'au bout du processus. S'engager dans cette fuite était casse gueule mais là l'auteur nous entraine sans trébucher. Du grand art !

Kokor mérite aussi un ban pour ce magnifique livre sur les origines que ne se laisse pas aborder si facilement.

Mal de mère et Hiver Rouge ne démérite pas mais rate leur cible.

J'ai eu beaucoup de mal à me laisser emporter par la vague "Au delà des mers".
J'ai suivi, avec tristesse, le retour sans filtre dans l'enfance de Rodéric en "Mal de mère".
J'ai harpenté la longue nuit de "Hiver rouge" et ressenti beaucoup d'affection pour Siv et sa tentative de libération, au fil du dessin très intéressant d'Annemi Furmark.
Je vote Zaï zaï zaï zaï, pour le bonheur de rire qu'il m'a procuré, pour l'absurde des situations, pour les moments de vérités touchantes qui traversent le texte par endroit (le monologue des retrouvailles) et qui viennent équilibrer des scènes de critique sociale que certains auront trouvée facile, et que j'ai trouvée délicieusement mordante.

Mon vote va à Au-Delà des mers, je n'ai certes pas été emballé mais le temps faisant son œuvre, j'y trouve une ambiance plus intéressante que dans Hiver Rouge, et un humour plus subtil et persistant que dans Zaï Zaï Zaï Zaï.

Pour cette sélection estivale, Hiver rouge m'a semblé en dessous de ses copains ( trop fouillis malgré des thèmes croisés intéressants )
Mal de mère m'a profondément émue mais plus par le contenu du témoignage que par l'utilisation du medium BD ( je maintiens toutefois mon coup de chapeau à l'auteur )
Au delà des mers m'a emportée dans son univers onirique bien particulier, suscitant quelques interrogations et la promesse d'une relecture
C'est Zaï zaï zaî zaî qui emporte mon vote : de l'humour, la maîtrise du trait et le décalage réussi entre le classique gaufrier et le contenu déjanté dans ces cases sagement alignées. Plus une tendresse particulière pour cet auteur au parcours irrégulier, voilà !

Zaï Zaï Zaï Zaï sera mon choix pour ce mois-ci.
Un livre jouissif et très drôle avec une belle maitrise narrative (un certain systématisme dans ses schémas de narration?).
J'ai beaucoup aimé également Au-delà des mers, pour son onirisme, sa fantaisie et son univers mystérieux.
Hiver rouge est séduisant, avec quelques passages très réussis, Marita entre autre, ou la situation politique suédoise des années 70.
Mais l'ensemble m'a semblé trop irrégulier.
Mal de mère ne m'aura que peu séduit, malgré une approche touchante.

L'absurde n'a de sens que si on l'accepte, j'accepte la dérision et la malice de Fabcaro et basta si ce titre n'est pas un monument de réflexion psychophilosophicoscientifique sur notre société, ce n'était de toute façon pas le but premier.

tout à fait d'accord !!
C'est que les commentaires en faisaient un exemple de réflexion psychophilosophicoscientifique.

Tu plaisantes j'espère ?

Je ne plaisante jamais avec les psychophilosophicosciences.

L'humour décalé hérité de l'esprit "canal historique" fait des émules et rassemble.
On est tout à fait dans le moule d'un esprit à la mode, repris par beaucoup, grinçant, dénonciateur d'un enjeu libéral sociétal qui dépasse les âmes de bonne volonté et dont les artistes sont les hérauts.
Certes, c'est plutôt réussi, dans le genre.
Permettez-moi de ne pas me sentir bien concerné, même si j'avoue avoir lu le livre sans déplaisir, mais sans excitation non plus.
Aussi voté-je pour le livre que j'essaye de défendre sans bien convaincre, qui représente ce que j'attends de l'art, de la vie, une forme de lyrisme bien plus salvateur que la dérision (nécessaire cependant), mais qui a du mal à prendre, à surprendre et bousculer l'intellectualité avec laquelle on peut appréhender une œuvre atypique qui, au fond (vous verrez), restera bien plus longtemps en vous que la bonne vieille galéjade.

Ce sera le livre de Fabcaro pour ses situations absurdes, son humour intelligent qui me parle aujourd'hui et encore demain.

Je vote pour le livre DROLE et INTELLIGENT. Il mérite d'être mis en valeur, atteindre un public plus large et de se frotter à la crème de la production en janvier prochain.

J'ai un petit regret pour au-delà des mers, touchant et profond. Mais pour une fois qu'un livre d'humour rassemble, on ne peut passer à côté.