Vote de février 2015

J'aurai du faire un prono, pour une fois j'aurai gagné !
Dommage que Retour à Zéro ne soit pas dedans, me reste à lire L'esprit à la dérive et Papier froissé.

Une très belle sélection et un podium très ouvert !

Avec Superphan on a fait ce qu'on a pu pour Retour à Zéro, mais la majorité a parlée…

Oui, Retour A Zero était une belle lecture, baignant dans l'esprit des serial SF des années 50.
Tant pis.
Pour moi, la bataille va avoir lieu entre Junker et En temps de Guerre, deux livres très sombres dans lesquels il est question de construire des armes.

L'esprit à la dérive est très faible graphiquement (de mon point de vue) et papier froissé est un peu étriqué.

J'hésite encore entre "En temps de guerre" et "Junker"... de très grande qualité tous les deux mais semblent appartenir à des univers bien différents (tout en traitant de la violence humaine et de la guerre).
J'attends les remarques des uns et des autres sur ces 2 livres, pour nourrir ma réflexion...

Je n'ai pas fini "Papier froissé" mais il est évident que pour moi, le dessin et les qualités graphiques risquent bien de faire la différence ce mois ci. On en parlait avec Igor et nous disions qu'il n'était pas évident de juger, d'estimer, critiquer le dessin avec l'angle technique car bien souvent nous n'en avons pas l'expertise. On juge alors plus l'esthétique, la manière dont il fonctionne, les émotions qu'il procure. Des quatre livres présents, il me semble pourtant évident que le dessin de "Junker",mais aussi ses différents niveaux de bleus, dépasse les trois autres titres, "L'esprit à la dérive" et "papier froissé" sont relativement faibles, "En temps de guerre" s'en sort un peu mieux par les trouvailles graphiques, je suis plus réservé sur le traitement donné par les couleurs.

les deux libres " belliqueux" sont en balance dans mes intentions... j'apprécie la maestria et la force de Junker, tout autant que la malice et l'ironie d' En temps de guerre... je vais relire les deux !

l'esprit à la dérive ne fait pas le poids face à ses concurrents, Papier froissé m'a beaucoup plu mais son traitement classique le dessert face aux deux derniers...

Arf, voilà t'il pas que j'hésite maintenant entre Junker et Papier Froissé et que j'ai aussi trouvé "En temps de guerre" réussi .

Je crois que je vais opter pour "Papier froissé" ... C'est la bd dont je me rappelle le plus !!!

j'ai un excellent souvenir de plein de très mauvaises bd. ( )

Nous avons une bien belle sélection et je comprends qu'il soit difficile de trancher.
Je voudrais insister sur la puissance de Junker, qualité qui doit paradoxalement à une certaine forme de subtilité d'écriture "entre les lignes". Spruyt n'assène pas, il tire malicieusement les ficelles des personnages des deux frangins et l'évidence survient. Le récit est imparable, percutant comme la détente de Maxim, à la fois dense et allégé de toute scorie ou inutilité, efficace, et pourtant une poésie mélancolique transpire des pages, l'expression de l'inéluctabilité de la fin. Il y a tout dans ce livre, la maîtrise est incontestable, la prestation irréprochable. D'ailleurs, des reproches, personne n'en a vraiment fait, non ?

non, il n'y a pas de reproche à faire. C'est un super livre.
Dans son genre, je trouve aussi En Temps de Guerre très maîtrisé. Il est rare d'ailleurs qu'un livre à teneur 'comique' (j'y mets les formes) arrive à une certaine unanimité.

Je vais relire Junker qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable bien que j'en reconnaisse les qualités.
J'ai été en revanche très impressionné par le livre de Delphine Panique dont le dessin n'est pas techniquement virtuose mais d'une redoutable efficacité.

Il est clair que pour moi ça se passera entre En temps de guerre et Junker que je n'ai pas encore lu, je vais me donner le temps de l'apprécier...

Voilà : après plusieurs relectures des livres en question ainsi que des commentaires de chacun, mon choix est fait : "Junker".

J'ai longtemps hésité avec "En temps de guerre", dont j'ai aimé le décalage équilibré entre la naïveté et l'humour du dessin et la noirceur véritable de l'histoire. Cependant, l'élégance des couleurs et du graphisme de "Junker" a fait basculer mon choix - ainsi que la fin ouverte qui donne une place au lecteur et l'incite à la relecture.
En tout cas, deux lectures fortes et complexes, dont je ne me suis pas lassée, même après les avoir parcourues plusieurs fois (ce qui n'est pas le cas de "Papier froissé" et de "L'esprit à la dérive" : le deuxième voyage dans ces albums a été chaque fois assez laborieux ... tout avait déjà été lu et reçu).

Un peu pour les mêmes raisons que Feufollet, je vote Junker.
La capacité de ce livre à offrir une relecture enrichissante, la réflexion sur la famille, mais aussi l'élégance graphique qui elle aussi se dévoile à chaque niveau de lecture, certaines planches sont de véritables compositions, je pense à la scène de la remise des médailles de guerre aux soldats blessés.
En temps de guerre et Papier froissé ne déméritent pas mais honnêtement, je pense que JUNKER a et aura plus les épaules pour tenir la comparaison dans le vote final. L'esprit à la dérive restera pour moi le livre le plus faible de cette sélection, un livre dont on a vite fait le tour, j'aurai préféré retrouver Retour à Zéro et son univers SF arty, on aurait eut certainement plus de choses à dire.

C'est bien involontaire de notre part mais les lectures de ce mois avaient toutes comme thème principal, ou presque, la figure du père.
C'est évident pour "L'esprit à la dérive" qui, bien que péchant avec sa double filiation scénaristique, évoque très bien le lien entre ce père qui se perd et le fils qui le retrouve ainsi.
On ne spoilera pas sur "Papier froissé" mais pour ceux qui l'ont lu, il est évident que les relations familiales et, bien sûr, la place du père absent sont au centre de ce récit extrêmement bien construit et intelligent.
Puisqu'on parle d'intelligence, "En temps de guerre" n'en manque pas, au contraire, et c'est plus du côté du père comme mari que l'absence est ici traitée. On a vraiment un livre brillant avec son dessin minimaliste (d'en bas à droite du triangle....).
Pour finir, le fabuleux dessin de Simon Pruyt sert à merveille son récit de famille avec cette fois une figure paternelle double, celle du père unijambiste et celle de l'empereur, qui dirige et donne tout son sens au récit. Une œuvre remarquable, qui, je le craint va remporter mon vote.











En fait, ce qui a fait pencher la balance entre les deux derniers, c'est le prix au kilo, beaucoup plus raisonnable chez Cambourak!s (22.5 €/kg) que chez Misma (65.9 €/kg).

Après la bonne soirée passée en compagnie de Xavier et de tous les autres présents lors de la remise du Shériff, je me décide à vous faire part de mes lectures au travers de mes notes.

Ma fille a décidé de me plonger dans l'écume de mes souvenirs en imbibant soigneusement mes annotations.

Un froissement générationnel abordé dans "Papier froissé" qui m'oblige à défroisser la culpabilité de ma fille.

Du coup "l'esprit à la dérive", je décide de plus poser mes notes n'importe où. Samuel lui, pose les mémoires Algérienne de son père presque d'un seul pavé sans aller retour dans la maladie d'Alzheimer. On se demande quel est le sujet: la maladie ou la guerre en Algérie? Je suis un peu perdu et désorienté.

Trouver sa place "En temps de guerre" est beaucoup plus facile avec les cases en début de planche où l'on retrouve le titre. La morphologie du crâne des femmes en forme de maison connote une certaine malice de Delphine. Espièglerie que l'on retrouve tout le long de cette œuvre dans la narration et le dessin. J'aime beaucoup malgré un peu de facilité.

"C'est ta beauté intérieure qui fait toute ta richesse" voir Chap13. La simplicité de la mitrailleuse Maxim fascine Ludwig dans "Junker". Oui le dessin est riche d'émotion tout en intériorisant la narration. J'ai rarement subit cela à part dans "Polina". Il va falloir replonger dans cette lecture. Cela mérite une étoile.

Je vote pour la relecture!


Bon j'espère ne pas vous avoir trop perdu....

Non, non, Igor, c'est très clair et cela résume bien toutes les lectures de ce mois !
Comparer "Junker" à "Polina" : on dirait que ton choix est fait - même si les relectures sont toujours les bienvenues (et pour certains livres, elles ne font qu'ouvrir de nouveaux horizons, preuves de la qualité de l'ouvrage). Bonne replongée !

Mon vote va à Junker, bien entendu, bijou qui devrait sans doute se retrouver dans le tiercé final

Bon, je suis bien embêté pour voter... Je suis déçu de vous voir écarter aussi rapidement L'esprit à la dérive qui mérite un peu plus de considération à mon avis. J'hésite entre ce titre, Junker et En temps de guerre...

Un sélection, pour ma part, bien plus intéressante que celle du mois dernier, avec de belles histoires sur des personnages en proie avec leur passé qui ressurgit.

« L’esprit à la dérive » est une belle déclaration d’amour d’un fils à son père qui sombre de plus en plus dans l’oubli et le mutisme, mais qui trouve une nouvelle manière de créer le monde. Par ce livre, Samuel Figuière œuvre pour la mémoire et le combat de son père.
« Papier froissé », histoire de rédemption et d’amour avec, comme il a été dit, un récit très bien maîtrisé, entre longs silences, pics de violence et flashbacks.
Violence qui apparaît dans les deux autres livres que sont « En temps de guerre » et « Junker ».
Le premier avec un graphisme minimaliste, réussit d’une part à nous faire réfléchir sur les dérives de l’être humain en temps de guerre et d’autre part nous faire hurler de rire par son cynisme dans des situations assez horribles.
« Junker » œuvre complexe tant dans son rapport à la famille que sur son rapport à la guerre. Une famille détruite par la folie du patriotisme et des traditions. Simon Spruyt réussi une œuvre abondante avec un graphisme des plus beau.

Oui, mon choix est fait: c'est "Junker". Il y a tellement de détails à explorer.

"En temps de guerre" le talonne car le graphisme peut-être qualifié de minimalisme et aussi d'expressif en connotant l'ambiance des situations. Dès la première case de chaque chapitre, on a une mise en situation graphique qui nous replonge "en temps de guerre". Et pourtant là aussi il y a pléthore de détails.

"en temps de guerre" aura ma voix ; audacieux, malicieux, original et percutant, il mérite le devant de la scène tout autant que le poids lourd Junker ( parfait dans son genre )