Vote de février 2015

Junker, suivi de près par En temps de guerre.

Junker offre un récit dont le graphisme, la maîtrise narrative et la singularité rendent cette BD d'une très grande qualité.
Foisonnement de trouvailles graphiques, de thèmes abordés, et une approche uchronique peu commune et très habillement menée.

Sans grande hésitation, je vote Junker.
J'ai été touché par le père artiste dément, et attends avec impatience le prochain ouvrage ibérique.

c'est un beau plébiscite pour Junker. De fait, ce livre le mérite.
Ce qui a animé mon vote pour En Temps de Guerre reste pourtant vivace : nous avions, pour une fois, une oeuvre drôle qui tient bien la route. C'est rare. On ne rigole pas souvent, en tant que membre du jury...

Tout en déclarant mon admiration pour Junker, je vais voter pour "l'oeuvre drôle qui tient bien la route".

Tu as toujours le don de me faire douter , Nico ;-).... ne m'en voulez pas, cher jury, si je vote à minuit moins une

Te casse pas, Manue, de toute manière c'est plié.
Mais je voudrais revenir sur cette idée ou cette manie qu'a une partie du jury d'avoir cette attitude qui consiste à faire l'éloge d'un livre (jusqu'à comparer son final à Asterios Polyp pour certain), et puis de voter pour l'autre parce que plus fragile ou je-ne-sais-quoi, parce que "puisque Junker va gagner de toute façon, je vais voter En temps de guerre, c'est sympa".
Je ne crois pas qu'on soit là pour faire dans la dentelle ou le sentimentalisme. On vote pour le livre qu'on a jugé le plus fort, le plus brillant, le plus abouti ou le plus apte à nous représenter, mais certainement pas pour le "plus mal fagoté". Je suis désolé, Nico, mais moi tu ne me fais pas douter ; ton post sur Junker est dithyrambique, on pourrait presque penser que tu le juges en tant que chef d'œuvre. Ton vote n'est pour moi ni conséquent, ni cohérent.

Citation :

ton post sur Junker est dithyrambique, on pourrait presque penser que tu le juges en tant que chef d'œuvre.

Ma dithyrambe consistait à simplement dire mon enthousiasme pour la conclusion de ce livre. C'est un peu cour pour voir dans mes propos la qualification de "chef d'oeuvre". Ce que je ne reconnais certainement pas à Junker, c'est même cette prétention à l'être qui m'énerve dans ce livre. 


En Temps de Guerre est tous sauf "sympa" et mon vote pour lui ne l'est pas non plus. J'aime profondément ce livre ! Aucun calcul dans mon vote, ni sentimentalisme. Juste un regret j'arrive trop tard pour la polémique...

Beaucoup se sont laissé prendre aux charmes bien mis de Junker, sans en voir les boursouflures. Si il y en a ! 
L'image de Madame Von Shlitt juché sur les "hordes barbares" pour bien signifié son mépris des basses classes. C'est lourd. 
Le canard mauvaise conscience qui fait la moral, on a vu plus léger. 
Le père tous les quatre matins en chevalier teuton pour signifier sa place dans la famille et le poid de son histoire, bon...
Le coeur qui ouvre le chapitre sur Maxime, franchement pas besoin, on aurait compris sans. 
Et le "blues Prusse" en sous titre, moi je m'en serais passé de se calembour. 

Sous ses apparence "mal fagoté" (c'est pour moi tous ce qui fait son charme fou, et que je l'aime si tendrement) En Temps de Guerre n'appuie jamais ses effets. Il est d'une concision remarquable dans l'écriture. Est garnis de trouvailles graphiques. Se paye le lux d'être léger et profond. Prête le flan à de multiples interprétations. Il est émouvant, drôle, sombre, lumineux. Ses personnages sont attachants, et en un rien de temps ont une personnalités folle. Tous ça sans jamais la ramenée, sans rouler des mécaniques, sans faire la démonstration de sa puissance. Pas besoin.
Qualifié en Temps de Guerre de "chef d'oeuvre" ne lui ferait surement pas plaisir, mais faudra pas trop me chercher quand même. 

Citation :

Je suis désolé, Nico, mais moi tu ne me fais pas douter

Sur ce coup là je sais pas qui aurait pu…

Fred a écrit:

Te casse pas, Manue, de toute manière c'est plié.

D'autre part je voudrais bien savoir pourquoi, sous prétexte que Junker à gagné Manue devrait cesser de se casser la tête ?
Le vote est une chose, mais on est aussi là pour réfléchir au raisons qui nous pousse à aimer un livre plus qu'un autre. Pour aller au delà de la première impression, transformer nos ressentis en arguments et au-delà de ça, s'approprier comme jamais les livres qu'on lit.
C'est pour moi un des intérêt majeur de cette aventure, alors que le vote soit plier ou pas je vois pas pourquoi ont devraient ranger nos méninges.

Et bien je ne voulais pas semer la zizanie, juste reconnaître à Nico un certain talent à défendre ses convictions et à remettre en question les miennes, c’est bien ça le but des shériffs, non ? échanger et s’enrichir les uns les autres, et l’on peux faire un vote symbolique, comme je l’ai fait le mois précédent pour le Choix , même si l’on sait que c’est ‘perdu’ d ‘avance, d’aillleurs perdre ou gagner ne veut rien dire pour moi, l’essentiel est bien de mettre en avant des œuvres et leur(s) auteur(s) et de parvenir à les comprendre. Il se trouve que nous sommes face à deux bd aussi incontournables l’une que l’autre, j‘engage donc les lecteurs du forum non shériffs à lire impérativement l’une ET l’autre.
Et je vote pour Junker, malgré un gros coup de cœur pour En temps de guerre. Je ne déploierai pas pléthore d’arguments, cela a été dejà très bien fait, et je n’en ai malheureusement et sincèrement plus le temps .J’ apporte ma petite pierre à l’édifice dans la rubrique qui lui est consacrée…

Voilà.
Moi, du coup, j'ai voté pour En temps de guerre parce que Junker c'est trop bien et du coup, au jour d'aujourd'hui, il va gagner, c'est sûr, alors je donne ma voix à Delphine Panique qui le mérite parce que son livre c'est trop une tuerie, du coup.
Voilà. Je fais trop du sentimentalisme. C'est ça.

ouaip. et moi j'ai aussi voté pour Delphine Panique non par sentimentalisme mais parce que c'est juste trop un vrai livre. De plus, il fait partie de ce genre d'ouvrage que j'imagine en sheriff, talentueux et un peu à la marge, loin des blockbusters dont beaucoup parle(ro)nt. Mais peut-être est-ce à contrecourant des ambitions du sheriff 2.0 ?

edit : je confirme, Nico, que tes arguments sont tout à fait convaincants

On est quand même loin du Blockbuster avec Junker et appréhender la chose comme une lutte entre le "gros" et le "petit", c'est faire à mon sens fausse route dans le débat qui oppose ces deux titres. Ce parralèle n'est pas ici approprié, d'ailleurs toutes les remarques faites par Nico à propos de "En temps de guerre" se prêtent aussi à junker.

Je trouve d'ailleurs plus de points communs dans la démarche artistique que de points d'opposition entre ces deux livres.
Je crois qu'en sélectionnant Gris et Reprobus hier au détriment de Rupert et Mulot ou Mardon, puis écarter un auteur comme Lax, c'est faire tout, sauf dans le Blockbuster, soyons un peu cohérent mes amis et ne réduisons pas les choses à ce qu'elles ne sont pas !

J'ai un peu de mal à saisir la prétention de l'auteur à avoir fait un chef d'œuvre, on peut penser qu'il l'est ou non mais je ne pense pas que l'auteur prétende quoi que ce soit, par contre il a peut-être essayé de faire un bon livre, comme Delphine Panique et comme la plupart des auteurs d'ailleurs, même si le résultat n'est pas toujours au rendez-vous.

J'ai voté pour Junker (il est trop pour voter mais pas pour le dire) sans aucune hésitation malgré les qualités indéniables d'en Temps de guerre.
En tant que libraire, j'aimerais vraiment que Junker soit un blockbuster ! Ce n'est absolument pas le cas ! Gris en revanche le deviendra sans aucun doute.

Qui ici a qualifié Junker de blockbuster? Je relis les posts des un et des autres et je vois pas… le terme "blockbuster" est employé par Naphtalene pour dire que ce n'est pas vraiment le genre de livre qu'on envie de défendre ici, sans dire que Junker en est un il me semble. 

Qu'on ne se méprenne pas, pour moi ces deux livres jouent dans la même cour, ils sont aussi gros l'un que l'autre. C'est une question de posture par rapport au traitement de leur sujet qui pour moi les opposent radicalement. Pas franchement un scoop…