Vote de septembre 2015

Et bien je me joins à l’unanimité, mais s’il n’y avait pas le Piano Oriental et sa stature de shériff, j’avoue que je me sentirais un peu en décalage avec le reste du jury   , car c’est Petites Niaiseuses que j’aurai choisi pour l'écriture sensible, la justesse, et l’attention portée aux petits détails qui font qu’une vie, derrière des apparences familières, n’est pas si banale. La Cavale souffre injustement et malheureusement de la mauvaise réputation de son principal protagoniste, dommage car je trouve cette adaptation plutôt réussie, le graphisme étant magistralement mis au service de la narration , quand à l’Histoire de l’art macaque, je ne comprends tout simplement pas l’engouement qu’il suscite.

Non Manue tu n'est pas seule : je partage ce sentiment et aurais voté Petites niaiseuses l'année dernière. Mais on change.

Oups, j'ai oublié d'écrire ici mon vote et les raisons de ce choix.

J'ai aimé le travail fait par Malavoy et les frères Brizzi autour du personnage de Céline dans "La cavale..." .Et si, comme moi, vous avez eu envie de (re)lire ses oeuvres, et bien c'est déjà très bien.

Je n'ai pas été touchée par la grâce des souvenirs de "Petites niaiseuses" - peut-être que toutes ces tranches de vie me sont trop familières...

"L'art macaque" est un bon petit livre et accompagne agréablement et facilement une première approche de l'histoire des arts.

Mais ce mois-ci, mon vote est totalement acquis au "Piano oriental" - pour sa beauté graphique, son raffinement travaillé mais jamais pédant, et sa faculté de rendre le lecteur simplement heureux.

J'espère que Joco mettra ici son "ode" au Piano Oriental, qui explique mieux que moi, ce choix.

Oui Joco fait nous un ptit copié-collé que tout le monde en profite

Je ne sais pas si le vote est ouvert. Ha surprise!

Finalement, je crois que je vais suivre les petites niaiseuses. Le mariage du dessin et du texte produit des messages et des sensations qui me parlent beaucoup plus que la plupart de ce que j'ai lu dernièrement.

Merci au Jury de nous avoir proposer cette lecture.

Au passage, j'aimerai bien retrouver "Paul dans le Nord" le mois prochain. Il faut que j'en parle à Joco.

Le Piano Oriental. Le livre est tout simplement au-dessus de beaucoup de mes dernières lectures, et largement au-dessus de ses challengers.

Pour les sons, pour la musique
Pour les images qui vont avec

Pour les jolis bruits sur le papier
Pour l'écriture qui l'accompagne
Pour l'art de donner vie aux mots
Pour le tricot de la langue
Pour le récit croisé de ces destinées
Pour le dessin qui le porte

Pour l’illustration du mélange des cultures
Pour la cohésion qui en découle à chaque page
Pour cette double double page en apogée

Pour la trouvaille d’Abdallah
Pour le génie de Zeina

Je vote Le piano oriental

Lire Le piano oriental c'est ouvrir un livre de bande dessinée
Et entendre et voir des vies s'animer

le piano oriental, qui vole haut, haut, haut...

J'aurais pu dire : je vais voter Les Petites Niaiseuses, c'est le petit poucet, il n'est pas parfait mais je l'aime "comme on aime un peu son plus fragile enfant", il a du charme, un charme que les seuls les parents peuvent percevoir. J'aurais pu faire mon intéressant.
Mais voilà, on tient se mois-ci un livre qui rassemble, qu'on peut brandir à bout de bras et derrière lequel on peut se ranger. C'est pourquoi mon vote ira au Piano oriental.

Magnifique Joco!!

Mon vote pour le Piano oriental.
Une lecture sublime qui ne laisse pas beaucoup de chance aux autres candidats de ce mois-ci.
L'histoire de l'art macaque est une petite lecture agréable et souriante,
La cavale du Dr Destouches est un livre prenant, au dessin haletant,

mais le Piano oriental nous entraine dans un récit poétique plein de subtilité au graphisme envoûtant.

Je vais également voter pour le piano oriental, dont il serait un peu idiot de ne pas reconnaître les qualités, graphiques notamment.
Toutefois, je me ferai un plaisir de ne pas le défendre en finale, le fin parallèle mené avec Persepolis par eraserhead ce matin me semblant tout à fait éclairant.
J'oublie la Cavale, souris devant les macaques et verse une larme pour Sandrine Martin.

Je plussoie sur tout ce qui a été dit autour du Piano oriental, je crois que ce mois ci, il n'avait pas tellement d'adversaire à sa taille pour le bousculer, le chatouiller, comme vous tentez déjà de le faire cher camarade Superphane et Eraser.
Il en sera bien entendu autrement en finale, je pense que ses défenseurs (dont je risque de faire partie) devront bien préparer leur défense car vos attaques semblent déjà aiguisées. Ce livre a su fédérer, vous semblez y voir comme un problème, il ne faudrait absolument pas chercher à être différents juste pour ne pas faire comme tout le monde, mais que ce soit bien étayé. Pourquoi le comparer et le rétrograder à Persépolis ? Pour moi ce n'est pas un argument, c'est juste un ressenti personnel. Et pis, Marjane Satrapi ne sera pas en finale du Sherif d'or à ce que je sache ?

Bon voilà, les trois autres ne déméritent pas mais beaucoup trop de défauts à mon sens face à un livre qui titille la perfection.

On compare souvent Abirached et Satrapi car elle déclare avoir été toutes les deux très influencées par David B.
Par ailleurs, leurs histoires travaillent la thématique du choc des cultures orientale et occidentale. Il est donc assez légitime de rapprocher Persépolis du piano oriental, qui évoquent de surcroît tous les deux, l'exil de leur auteur vers la France dans un récit commenté plutôt que raconté.
Les propositions graphiques sont pourtant très éloignés : contrairement à Satrapi (qui choisi un noir et blanc minimaliste, efficace), Abirached retient de David B. les images surchargées, denses - en somme un dessin très bavard - qui rendent parfois la lecture hachée. S'y ajoute des mises en pages complexes qui, sans cesse, obligent le regard à chercher (à la manière d'un "hide and seek") les informations dans les pages. Le témoignage, perd alors en intérêt, au profit de prouesses graphiques qu'on ne peut, évidemment, que louer. Je parlais d'ailleurs, dans un précédent post, d'un livre ultra-formaliste.

Le fait que le livre fédère ne me pose aucun problème. Il est dans ma bibliothèque et y restera. Cependant, je préfère que notre prix mette en avant des auteurs plus discrets ou un peu oubliés pendant l'anne (Monteiro ou Mussat) : le livre d'Abirached a déjà été largement mis en avant dans les médias (le monde, les inrocks, france inter, france culture, télérama, le parisien et j'en passe...) et semble taillé pour les prix. un peu comme Portugal...

La comparaison avec Persépolis n'a aucun fondement. On ne va pas comparer tous les livres qui ont le même thème chaque fois qu'on en lit un nouveau. Quand bien même, ce n'est pas parce qu'un auteur à soi disant réussi sur un thème qu'il ne faudrait plus tenter l'expérience parce que de toute façon ce ne sera pas mieux !
Persépolis c'est surement très bien, Le piano oriental c'est autre chose.

Quand au fait de devoir chercher un peu dans les pages, pour ma part, j'ai trouvé ça très plaisant. Partir à la découverte d'une planche pour en comprendre tous les mécanismes fait pleinement partie des grands plaisirs de la lecture d'une bande dessinée, chercher le petit truc qui donne du sens à l'ensemble, le détail qui rajoute du piquant, l’élément qui se répète et qui donne du liant... C'est ce qui me motive le plus car à chaque nouvelle lecture notre œil se promène sur les dessin suivant un chemin différent et le sens est sans cesse renouvelé.
Le risque est de perdre le lecteur, ici, ce n'est jamais le cas.

Je comparais Le Piano Oriental à Persepolis par rapport à la profondeur des personnages.
Je pense que les deux sont comparables dans le sens où les deux prétendent aborder l'autobiographie en bd.



aucun fondement ?

On pourrait continuer cette belle liste en trois cases avec beaucoup d'autres livres (je n'ai pas le temps de me livrer à ce petit jeu), tous les livres n'en serait pas pour autant "comparable" dans leur globalité.

Maintenant, si tu parles uniquement "par rapport à la profondeur des personnages", il faudrait que je relise Persépolis. Je ne suis pas sûr que ça en vaille le peine.
Si c'est pour comparer tous les livres qui traitent de l'autobiographie, ça va faire beaucoup de relecture !

Je peux prendre un exemple, je ne vois pas en quoi c'est sans fondement. C'est marrant comme dès qu'on évoque Persepolis, ça titille...

Oui, j'ai pris cet exemple parce qu'il est, quoiqu'on en dise, devenu canonique.
Quant aux fondements de la comparaison, Superphane a répondu, et j'ajoute qu'à mon humble avis, graphiquement, Persepolis et Le Piano Oriental, ça se ressemble.

et si la belle liste est en 3 cases, c'est que je n'ai pas le temps non plus...

Cela dit, ça n'est pas parce qu'il y en a d'autres que ces deux-là ne se ressemblent pas. (?)

Superphane a écrit:

le livre d'Abirached a déjà été largement mis en avant dans les médias (le monde, les inrocks, france inter, france culture, télérama, le parisien et j'en passe...) et semble taillé pour les prix. un peu comme Portugal...

Je doute que Le Piano oriental puisse atteindre les quarante mille ventes en six mois. Je dirais qu'on est parti pour un petit quinze mille en fin de carrière (ce qui est déjà bien, mais loin des scores de Pedrosa).

eraserhead a écrit:

C'est marrant comme dès qu'on évoque Persepolis, ça titille...

Je ne comprends pas ce que tu insinues.

Ce n'est pas la comparaison qui m'agace. C'est l'acharnement à ne faire que celle là, qui n'est pas plus valable qu'une autre. A mon avis si Persépolis à fait un tabac, c'est qu'il est sorti il y a 15 ans (2000 pour le tome 1) et qu'à l'époque il sortait du lot. Sa parution aujourd'hui n'aurait pas le même retentissement. Par contre, Le piano oriental, avec son traitement graphique très différent, apporte quelque chose de frai (même si ce n'ai pas révolutionnaire).

Mon vote va pour le piano oriental qui est un beau livre bien au dessus des trois autres. Esthétiquement très beau tout comme La cavale du Dr Destouche mais bien plus inventif. Zeina Abirached nous fait voyager avec légèreté et profondeur.

Comme Fred, je suis un peu triste de ne pas voter pour Les Niaiseuses. Mais le Piano Oriental se pose quand même comme un monument. On en reparle en janvier, quand il faudra le comparer à d'autres costauds.

Quand on feuillette le Piano Oriental, il est difficile de ne pas penser à Persepolis ...

Quand on prend le temps de le lire, il devient évident que les deux livres sont totalement différents ...

différence dans l'approche graphique, la mise en page est beaucoup plus complexe et dense chez Abirached.
différence dans le traitement narratif, dans l'approche de l'expérience personnel, du parcours.

Pourquoi la référence à Persepolis semble poser un problème ? ce n'est pas un gros mot tout de même !
Persepolis fait partie de mes BD préférées, sa découverte a été bouleversante et elle a influencé fortement ma vision de la BD.

Impossible de ne pas avoir un petit mot pour le très beau livre de Sandrine Martin, une BD profondément juste dans ses intentions et sa délicatesse.

Je reste toujours fasciner par CELINE ... le sujet semble être inépuisable, La Cavale, malgré de trop nombreux excès graphiques et d'atmosphère, est restée instructive et passionnante.

Pour Histoire de l'Art macaque, J'ai déjà expliquer mes réserves dans la chronique.

Mon vote est ancien mais pas plus jusqu'alors.
J'ai choisi le vote inoffensif parce que je n'aime pas la violence ! Bon aussi parce que c'est un livre d'exception et qui est un bon sheriff potentiel : accessible et exigeant.