Papa Zoglu, de Simon Spruyt (Même pas mal)

Tout commence par l'histoire du petit Zoglu, enfant né d'une vache par l'intermédiaire d'une vieille dame à proximité du palais somptueux de la ville de Gniezno, demeure d'un prince régnant sur un immense royaume bovin.

Le prince louait le seigneur d'avoir un enfant, sa femme accoucha de 77 veaux, et l'une de ses vaches d'un bébé humain. Cette naissance miraculeuse du petit Zoglu entraina la colère vengeresse du prince humilié qui finit par enflammer son palais, détruisant Gniezno tout entier.
Les bovins vinrent alors à disparaître du royaume. Le petit Zoglu finalement élevé dans la nature sera abandonné par sa mère adoptive, celle-là même qui le fit naître, et qui provoqua jadis les tourments du prince. Déjà 7ans, il était temps pour le petit Zoglu de prendre sa vie en main!

Il ne cessera alors d'aller toujours plus à l'ouest pour retrouver sa mère biologique.
Sa mère il ne la retrouvera point, mais à l'ouest, toujours aux mêmes histoires il semblera destiné. Absence de bovins, cinglés, trucs dégueulasses et la promesse de trouver encore plus à l'ouest ce qu'il était venu chercher ici.

Il rencontrera des chevaliers teutoniques homosexuels persécutés, des femmes énormes accouchant de filles à barbe, des chevaliers narcissiques et virils, une femmes coincée dans sa ceinture de chasteté ou encore une religieuse cloîtrée et un riche ramoneur albinos.
Mais son long périple lui révélera surtout sa vraie nature, et en devenant homme, il sera taureau.
Il découvrira alors aussi les facéties du destin, être devenu malgré lui un père symbolique, celui qui permit à trois enfants si singuliers de voir le jour et qui le vénéreront tel un dieu bienveillant : Papa Zoglu.

Inspiré des contes et des légendes du Moyen-âge, ce récit à la narration parfaitement maîtrisée offre une vision amusée du destin de Zoglu, enfant miraculeux devenu taureau puis papa Zoglu et dont la mère adoptive, une vieille dame habitant dans une maison-oiseau, détruit châteaux, villes et palais, donne à enfanter des vaches à des damoiselles et des enfants à des vaches, le tout sans aucune magie!

Dessin et couleurs sont somptueux et le jeu sur les formes, les textes, les phylactères, donne à cette aventure aux couleurs douces et chaudes un ton particulièrement jubilatoire pour ce conte philosophique et fantastique teinté d'ironie.

Après Junker, Sheriff d'Or 2015, Simon Spruyt signe ici un nouvel album, dans un tout autre registre (narratif et graphique), peut-être moins original et singulier, mais d'une toute aussi grande qualité.


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