Mortelle Vinasse de Mai-Li Bernard

Trois copines taillent le bout de gras autour d'une bouteille. Les trois femmes sont en couple et en crise. Au delà de la picole salvatrice, une solution se dessine, un peu radicale mais elle a le mérite de résoudre les trois problèmes efficacement.


Construit un peu comme une pièce de théâtre, Mortelle Vinasse n'est pas un livre facile. L'auteur utilise un style graphique excessivement minimaliste assez peu courant en bande dessinée et qui peut dérouter au départ mais rapidement on comprend qu'elle n'utilise pas ce style de manière gratuite. Le lecteur est mis au travail, il doit étudier chaque détail de chaque dessin de chaque planche de chaque chapitre avec la plus grande attention. La lecture en devient même parfois un peu difficile mais tout fait sens : des postures des personnages aux compositions globales des sept chapitres en passant par les planches qui sont des entités très importantes dans cette narration.

L'auteur réussit également à faire preuve de d'humour, certes noir et tout le monde ne l'appréciera pas mais c'est celui-là que j'aime !

Je ne sais top quoi penser de ce titre, le dessin très géométrique et précis fait son charme, l'histoire est à mon goût un peu expéditive (pour ne pas dire light) pour vraiment retenir l'attention.
Sujet en tous cas original et approche assez inédite, c'est important de le saluer.

Trop de détails ont échappé à mes vieux yeux fatigués pour me permettre d'apprécier cette historiette.

Un exercice de style bien maitrisé où l'auteur réussit un vaudeville sanguinolent avec peu.
Avec à peu près une quinzaine de pictogramme, Mai-Li Bernard parvient à faire avancer son histoire avec humour.
J'ai été perdu au début pour reconnaitre chaque personnage féminin mais comme l'a écrit Fabulous le lecteur doit étudier chaque dessin avec la plus grande attention.

De plus le titre me fait bien marrer.

Cette bd muette se révèle assez originale avec son graphisme si géométrique.
L'humour noir du scénario est bien construit. Par contre, l'identification des personnages n'est pas évidente pour cause de ressemblance.
L'auteur présente un esprit un brin féministe (vengeance des femmes contre leurs maris) ; une chute de l'histoire où les rôles sont inversés. Tel est pris, qui croyait prendre ...

Mais selon moi, il manque un truc ... La forme prime plus sur le fond et après la lecture, il ne reste pas grand chose ... Dommage !!

Une  approche ingénieuse et drôle avec un travail intéressant sur le cadre et les bulles. A noter qu’un premier ouvrage de cette jeune auteure de 28 ans :  « Pigmentation d’un discours amoureux » est paru en Octobre 2014 aux éditions Dédales , on y retrouve  le thème du couple ainsi qu’ un jeu avec les codes de la bd  , les protagonistes ne s’exprimant que par le biais de pastilles colorées, à suivre...

Il m'a manqué sans doute quelques planches pour ne pas décrocher par instants, être obligé de faire marche arrière pour reprendre le fil, identifier les personnages. Le trait minimal fait sans doute et le charme et la faiblesse de cette pièce (c'est vrai qu'il y a quelques choses du théâtre dans ces pages..)
Un manque de matière qui me laisse envie de lire son premier opus

L’autre jour, à la librairie, je suis tombée sur un livre intitulé  ‘Polychromie’, paru en 2012 , aux éditions Polystyrène ( vous connaissez sans doute déjà ) . Cette association fondée en 2010 a pour  but de réaliser des albums de bd  atypiques car manipulables, le livre devenant objet à part entière .Dans ‘Polychromie’, le principe est d’ appliquer un filtre transparent rouge ou bleu sur chacune des pages afin d’expérimenter différentes lectures, donc différentes histoires .15 jeunes auteurs s’y sont collés, s’inspirant de la thématique des Villes Invisibles d’Italo Calvino. Parmi eux , Mai Li Bernard, qui,  en 4 cases,  se joue de la perspective : un vrai petit casse-tête, Escher n’a qu’a bien se tenir.
En voilà  un petit aperçu ici
http://sempiternellesritournelles.blogspot.fr/2014/02/blog-post_9.html

Graphisme, finesse, et semi alcoolisme.
Je me retrouve dans une de ces propositions… mais je ne sais plus laquelle

Les premières pages m'ont laissé perplexe, le propos semblant un peu léger, mais au fil de la lecture, l'ensemble prend sens, et le découpage en chapitres, les pictogrammes et le dessin entrainant le lecteur dans une permanente "activité de compréhension", s'avèrent assez réussis.
La petite histoire fonctionne donc bien avec un thème et un graphisme atypique mêlant humour noir et ironie du sort.

Après une première lecture qui m'avait laissée un peu perplexe, j'ai beaucoup apprécié de faire une deuxième passage dans ce petit livre : une fois les personnages bien identifiés, et le graphisme apprivoisé, on se laisse emmener par l'humour noir et détaché de cette histoire. Pas de pages inutiles, le scénario se déroule bien, et l'amitié alcoolo-criminelle de ces 3 femmes est assez délectable. La relecture permet de fixer son attention sur des détails peu lisibles la première fois.
Une BD efficace et originale.

J’ai été interpellé par l’approche graphique mais, une fois le livre fermé, j’ai l’impression qu’il ne me reste plus grand-chose. Je ne crois pas que ce soit le fait du dessin. Cette vacuité serait-elle souhaitée ?

Je suis bien contente que nous ayons sélectionné celui-ci, il méritait tout à fait une mise en lumière, fût-elle mensuelle. Si ce graphisme eighties est loin d'être attirant pour mes vieux yeux, il y a une vraie recherche ( graphique, scénaristique ), un bon paquet d'humour et un vrai travail derrière tout ça. Un petit livre au titre effectivement très drôle, qui ne démérite pas.

Je ne sais qu'ajouter à ce qu'écrit Erine...

Erine a écrit:

Mais selon moi, il manque un truc ... La forme prime plus sur le fond et après la lecture, il ne reste pas grand chose ... Dommage !!

Un livre que j'aurais aimé aimer, mais trop fatiguant (de scruter les détails pour espérer retrouver qui est qui) et pas assez d'intérêt à l'histoire pour m'y encourager.