Fred Bernard aime les femmes.
Fred Bernard comprend les femmes.
C'est peut-être son côté féminin qui s'exprime dans ses bandes dessinées, toujours est-il que quand Lily, Cléo ou Ursula prennent la parole, elles séduisent pour ce qu'elles sont, par leur folie, leurs aptitudes ou inaptitudes, leur charme, leurs échecs ; leur humanité. Bernard s'immisce avec timidité dans leur intimité et ne proclame pas haut et fort des généralités. Il fait parler un individu.
Sfar est un mec.
Un vrai mec.
Et quand une femme s'exprime à travers ses bulles, c'est avec toute l'assurance, la certitude et les phantasmes d'un mec. En ajoutant à ça le côté écriture automatique dont il est coutumier.
De la bd de mec, quoi, qui rejoint de loin en loin les parutions un tantinet phallocrates que l'auteur doit certainement dénoncer mais dont il s'approche parce que, bien qu'il doive s'en défendre, il raisonne comme un mec.
Deux parutions, un peu les mêmes thèmes (même si Sfar prétend traiter d'esclavagisme, bibliographie à l'appui), et des chiens.
Vous avez compris où mon cœur se situe. Qu'en est-il du vôtre ?
Pour le bonheur de l'œil, quatre pages sensuelles de Bernard :