Vote d'octobre 2013

Je n'ai pas mes notes sous les yeux. Je les mets plus tard.

-- Angela et Clara de Calo chez Gallimard / Bayou:
Cela me rapelle les histoires de Simone (une jeune Danoise de 17 ans qui a passé une année dans mon foyer). Elle nous raconté sa vie de lycéenne pleine d’aventures innocentes ou non.

-- Come prima d'Alfred chez Delcourt:
Encore un road trip... Mais j'ai eu ma petite larme à l'oeil sur la fin. Le ressenti est positif.

-- Dark Country d'Ott chez Apocalypse:
Rien à dire, j'aime même pas envie d'aller chercher les références.

-- Les ombres d'Hippolyte et Zabus chez Dargaud:
Là, je dois dire que c'est une approche originale. Onirique et pleine de sensibilité dans le dessin et la simplicité (positif) du texte. Je pourrais presque culpabiliser de payer le juge...

A vos clavier avant la fin du mois!

Igor13 a écrit:

Encore un road movie...

Je vais être chiant, mais j'en peux plus d'entendre ou de lire "road movie" à propos de livres (y compris dans la presse "haut de gamme").
Movie veut dire film en anglais, pas livre, alors arrêtez de dire "road movie", ça me stresse, me rend dingue, ça me donne de l'urticaire, j'ai des boutons, je suis malade, je vomis.
Merci d'avance.
Préférez road trip ou road comics.
Merci encore.

Tu as vu le changement? et en couleur histoire que le texte soit à 50% et le graphisme à 50%!

Igor13 a écrit:

-- Angela et Clara de Calo chez Gallimard / Bayou:
Cela me rapelle les histoires de Simone (une jeune Danoise de 17 ans qui a passé une année dans mon foyer). Elle nous raconté sa vie de lycéenne pleine d’aventures innocentes ou non.

comme quoi, il y a une certaine dose de réalisme dans cet album, qui se place à la hauteur de ses personnages.
qu'on se le tienne pour dit

Je n'ai pas compris en revanche ce que tu veux dire sur Dark Country... Il n'est pas question d'aimer les références ou non, la question est bien l'efficacité avec laquelle Ott raconte, dans l'économie de moyens qu'il s'impose (le critère écriture devrait dépoter). Concernant la dimension graphique, je crois aussi qu'il n'y a pas photo (le critère dessin devrait dépoter).
Après, qu'on soit sensible ou non aux récits bis, j'ai cru comprendre, à lire les retours sur Tyler Cross, que l'immense majorité du jury adorait ça. On va donc voir  

Concernant le critère 3 pour Dark Country, c'est bien entendu du découpage, de l'ellipse, du rythme et de la narration muette dont il faudra tenir compte dans sa note.

yep.
c'est bien ce que je disais, l'écriture.

Alors,

Angela et Clara : 11
Come Prima et Dark Country : 15
(des qualités très différentes pour les deux cependant)

Les Ombres : 16

voilà, pour l'instant.

Ce mois-ci, et comme on pouvait l'anticiper, la bataille aura eu lieu entre les Ombres et Come Prima...
Enfin si l'on peut vraiment parler de bataille. J'avais lu il y a un moment déjà les Ombres, attirée par l'odeur alléchée, euh pardon, attirée par cet objet et ces merveilleuses illustrations qui sautent aux yeux dès qu'on approche l'ouvrage...
Si je ne peux nier la réussite graphique de l'ouvrage je suis restée beaucoup plus sceptique quant à la portée de son contenu, qui évoque les souvenirs d'autres lectures.... Autres lectures qui m'auront finalement beaucoup plus marquées... Malgré son épaisseur, je n'ai pas pu refermé ce bouquin, qui comme beaucoup d'autres ont su retenir mon attention pendant la lecture, mais à l'heure de le refermer, il ne restait plus vraiment que la sensation amère du "déjà lu, déjà vu".
Il n'en reste pas moins le plaisir de la lecture d'un ouvrage maitrisé à défaut d'être plus sensible, moins convenu. j'ai eu la sensation que les auteurs traitaient le sujet de l'immigration, du déracinement, et de la quête de l'identité en voulant bien affirmer qu'ils trouvaient cela triste, mais pas que cela leur tenailler vraiment les tripes... Je pense que c'est ce qu'il manque à cet ouvrage...

Un petit mot de Dark Country, dont la performance graphique est toujours à la hauteur du dessin de Ott, même si je déplore une histoire originale un peu plate je le crains (même pour du zombie)...

J'ai bien aimé la lecture de Angela et Clara, je ne suis pas sure de devoir y trouver autre chose, n'est-ce pas la le propos de l'auteur? Le plaisir de la lecture? J'espère, sinon la dimension sociologique du propos, cette vision de l'Espagne, d'un mode de vie, des couleurs.... Nan! Restons sur la dimension divertissante, voulez-vous?

Mon vainqueur est Come Prima donc... Je ne vais pas m'étaler sur toutes ses qualités et plutôt pour faire écho à l'actualité du forum, je dirais que Come Prima est un magnifique Carnet de Voyage!! De l'Italie, de son histoire, de ses Hommes, c'est le carnet de voyage d'une famille, de plusieurs névrosés lambda dont la réussite est de faire écho au lecteur en soulignant pourtant les particularismes de chacun...

vous ne trouvez pas, concernant Come Prima, que c'est quand même déjà vu ?
(reproche largement fait à Les Ombres, assez justement, mais sur un terrain bien plus casse gueule)

J'ai beaucoup aimé le livre,

mais on est quand même dans de la fiction bien classique, aux enjeux déjà bien rebattus (le rapport au père, le retour du fils prodigue - voir à ce propos l'excellente banalisation de cette parabole faite par Winshluss dans son dernier ouvrage -, le bon fils qui s'avère être un assez mauvais père, le bon n'est pas celui qu'on croyait, et ta soeur...comment ça une soeur ?, et l'hopital...)
ça en fait quand même des tonnes pour toucher le plus de cordes sensibles. On ne va pas dire que ça ne marche pas, mais les personnages ont tout pour plaire, l'histoire se résume finalement à peu de choses... à rebours, je me dis que c'est du solide, et qu'en terme de prise de risque, on est sur du très bas pourcentage, contrairement à Les Ombres.
Restent cependant de très beaux moments, la découverte du chien, cette histoire de draps.

[et qu'en terme de prise de risque, on est sur du très bas pourcentage, contrairement à Les Ombres.

Les ombres est un risque majeur comme sujet en effet. Pas du tout d'actualité en ce moment et depuis quelques années... Et puis si la cible de lecteur est les gentils petits gauchistes qui s'investissent dans le social, c'est clair que cela risque de ne pas se vendre... En plus le côté poétique du dessin ne plait pas du tout aux doux rêveurs voulant soigner les symptômes et non la maladie (ha, la médecine occidentale...).

On ne va pas se mettre à reprocher le style "remake" (déjà vu) à "comé prima" si je puis dire... il faut accepter les sujets bien traités.

Tout comme le fait Igor... je reprendrais chacun de tes arguments "contre" Come Prima, et te les retourner "contre" les Ombres...
Pardon mais la thématique de l'immigration, de la pauvreté et de l'intolérance, des différences et incompréhensions entre les peuples et les cultures sont des sujets qui font autant pleurer dans les chaumières que celle de la famille, des hôpitaux et des beaux paysages qu'on traverse en voiture...

Toujours est-il que je trouve Come Prima plus authentique, plus sensible, là où les auteurs des Ombres m'ont semblé moins spontanés... A trop réfléchir pour avoir un propos juste émouvant, on perd ses intentions je crois... Et puis il y a également le demi-milliard de références graphiques inspiré à droit à gauche, qui m'ont également largement gâché la prétendue virtuosité du dessin...

je suis assez d'accord, et plus ça va, moins je crois que nous tenons, avec l'un ou l'autre, un prétendant.
Mais nous ne parlons pas de la même chose, quand je dis que Les Ombres est plus risqué, je pense aussi sur la forme, non pas graphique, mais du récit. Autant Come Prima peut avoir les allures d'une fiction très classique : si on veut comparer à une forme en images (c'est assez facile), on peut aussi y voir des facilités qui parfois m'évoquent de loin quelques téléfilms. En revanche, le récit de Les Ombres est bourré de symbolisme (on peut penser trop), d'un rythme aussi plus propre, on l'a dit, au théâtre, plus rare dans les récits en images, et qui marche bien en bd, et trouve plus rarement son équivalent cinématographique (à part dans l'animation, notamment en court métrage).

Encore une fois, où est le problème d'une thématique classique ? Eraserhead parle de "prise de risque au très bas pourcentage". Je pense qu'il est plus risqué de s'approprier un sujet évident que de rechercher à tout prix l'originalité d'un scénario qui sortirait des sentiers battus, mais peut-être pour s'embourber dans des accotements trop meubles.
Come prima adopte un ton bien particulier, même si "l'histoire" tient en quelques lignes. Il joue avec les nuances, les silences et les attitudes éloquentes là où Les ombres se réfugie derrière ses apparats. Le livre d'Alfred n'en met pas plein les yeux, textes et dessins forment un tout indissociable. Sa progression est mesurée, équilibrée, la tension évolue au fur et à mesure du déplacement des frangins. Sa force, c'est aussi celle de la suggestion quand Les ombres se place résolument dans la démonstration.
On peut me raconter cent fois la même histoire. Je me fous de la connaître par avance. Ce qui m'intéresse, c'est la manière dont on va me la raconter.

fred a écrit:

Sa force, c'est aussi celle de la suggestion quand Les ombres se place résolument dans la démonstration.

c'est marrant comme on peut ressentir exactement le contraire... L'histoire à la fin à la clinique, moi, je trouve ça résolument dans la démonstration...

... et du coup, l'histoire à la fin des Ombres, sur Ellis Island, tu trouves pas ça complètement facile et attendu?

Après que tu le ressente mieux que le coup de l’hôpital, pourquoi pas, mais franchement, je n'en vois pas un plus téléphoné que l'autre... Sauf que dans Come Prima l'émotion de l'auteur m'a paru authentique, alors que dans les Ombres, cela m'a juste paru réfléchi, pensé, et monté de toute pièce par les auteurs...

si, si  
ça n'est franchement pas non plus la partie la plus réussie, on est d'accord.

Ce mois-ci, j'ai voté pour une orange (certes précoce) cueillie à même l'arbre ...

Come prima : 17.5

Les ombres : 15
Dark country : 12
Angela et Clara : 9

Je suis à la bourre ce mois  , encore deux livres à lire , je passe dès mardi , avec mes excuses.

Pour le vote d'octobre, on se retrouve avec deux des plus beaux et plus forts livres de l'année. Deux BDs qui m'ont bouleversé dans des registres forts différents.
Les Ombres avec la puissante beauté de son dessin aurait pu l'emporter, mais la fin où la poésie s'efface pour une métaphore plutôt maladroite, laisse le lecteur avec le sentiment d'avoir toucher du doigt le chef d'oeuvre …
3+4.5+3.5+5 =16

Finalement, mon coeur bascule une fois de plus du côté de l'ITALIE. Mon faible pour les sentiments humains a su trouver dans cette histoire de Famille (...histoire d'Amour, l'histoire de l'Italie…les traces du temps...) toute l'émotion que j'aime ressentir dans mes lectures. Impossible d'oublier le bleu du ciel, le blanc du linge et la couleur des oranges.
Un beau et grand coup de coeur ! 3+4+4+6 = 17

Les deux autres livres ne sont pas dans la course, loin s'en faut !.
Angela & Clara, rien à rajouter : 1 + 1 +2 +2 = 6

Grosse déception de la part d'OTT. Seul le dessin sauve Dark Country de l'anecdotique ...
2 + 4 + 2 + 1 = 9

Un candidat au titre de champion : 2.5 + 4.5 + 4 + 6 = 17
Un très bon attaquant mais un peu prétentieux sur les bords : 3 + 5 + 2.5 + 4.5 = 15
Un artiste victime de la faiblesse de son système défensif : 1.5 + 4.5 + 2.5 + 3.5 = 12
Un bon joueur un peu naïf qui se fait surprendre en contre : 1.5 + 2.5 + 3 + 4 = 11

Je ne vois pas vraiment de candidat au titre...

Pour moi aussi
Come Prima arrive en tête avec 17,5
Suivi des Ombres 15
Puis viennent Dark country 12 et Angela et Clara 8,5

mes notes pour ce mois :

Angela et Clara : 10,5
Dark Country : 11,5
Les Ombres : 12
Come Prima : 16