Angela et Clara, de Calo (Gallimard)

Angela et Clara se connaissent depuis toutes petites. Alors, c'est ensemble qu'elles veulent partager les joies de l'adolescence, les changements, les premiers émois, et les sorties entre copains.

Angela et Clara est le premier album publié en France de l'espagnol Calo. Gallimard s'y colle dans sa collection Bayou, qui trace un chemin souvent balisé de ligne claire et de couleurs en aplat, pas toujours heureuses selon les albums.
La couleur n'est pas la plus grande des qualités de cet album ; le dessin, simpliste, un peu figé, reste néanmoins très frais, et évoque l'enthousiasme parfois un peu maladroit du fanzinat, univers dans lequel Calo a longtemps oeuvré.

Les petits récits de vie contenus dans une mise en page très régulière, souvent en gaufrier, évoluent au rythme de l'adolescence, souvent frénétique, entre dialogues insignifiants, rapports aux parents, confrontation à la mort... mais tout cela avec beaucoup de légèreté et d'humour.
Les répliques sonnent simples et vraies, dans une langue relativement imagée que l'auteur assume pleinement comme un fait de société. Comme si Calo, un quarantenaire, parlait directement depuis cet âge, les quatorze ans de deux jeunes filles. C'est sans doute là que le livre réussit le mieux, dans cette douce naïveté, peut-être un peu angélique, mais reflétant tout de même une grande part de la réalité, avec un regard à peine distancié, certes amusé, mais comme si l'auteur riait depuis le regard de ses personnages.


Quelques moments d'anthologie comme lorsque Clara réussit à vider le centre commercial par la seule force de son rôt : on rit gras, mais les personnages, pour certains un peu archétypaux, sont très attachants.

On a vu ailleurs que le récit d'adolescence, en Espagne, alors que le personnage a quatorze ans, peut se charger de mélancolie, de recul, et d'amertume. Rien de tout ça chez Calo, l'insouciance de l'instant est la règle qu'il suit à chaque case.

Un album très agréable, traduit par Emile Bravo.

un extrait  : http://www.bd.gallimard.fr/feuilletage-A64979-angela_et_clara-5.html

En deux jours, je suis à peine parvenu à me défaire du premier tiers de cet album que je vais tenter de terminer ce soir. Mais quelles qualités faut-il lui trouver ?
Je n'ai pas souri une seule fois à ces premières histoires pataudes : où l'auteur veut-il en venir ??? Je t'en pris Laurel, éclaire-moi !

Tu n'as rien compris, il s'agit en fait d'un recueil de blagues d'une célèbre marque de bonbon goût caramel dans un papier jaune et rose.

Ce que j'aime en général dans ce genre de récit, c'est soit de m'identifier aux personnages et de me rappeler aux bons souvenirs de ma jeunesse, soit que ça me fasse rire (ou encore mieux, les 2). Là c'est ni l'un ni l'autre. Pas déplaisant à lire, mais ça s'arrête là.

Superphane a écrit:

Je t'en pris Laurel, éclaire-moi !

Oh oui, prends-moi fort

Pris sur le fait...
J'en paie le prix...

Reste cependant la lecture la plus laborieuse de l'année. Je suis bien chagriné de voir que la traduction est d'Emile Bravo. On est très très loin des aventures adolescentes de Jules.
Qui pour défendre ce livre ou me dire du bien de quelques planches ? Il faut rire ? Mais où ? Etre amusé, alors ? De quoi ???
Je prie dans l'espoir de bien meilleures lectures ce mois-ci...

vite fait, parce que je n'ai juste pas du tout le temps avant ce week end...

Jules raconte les débuts de l'adolescence, mais avec un regard très adulte sur cette période, avec beaucoup de recul, un sourire amusé.

Angela et Clara, avec plein de défauts, et assez peu de virtuosité, se place, je trouve, au niveau de cet âge-là. Je pense que ça peut plaire, beaucoup, à des gamins de 15 ans.
J'y vois, pas pour le même âge, une approche assez semblable à celle, parfois, de Larry Clark, toute proportion gardée.

N'as-tu pas aimé La Folle Journée de Ferris Bueller ? on n'est pas très loin ?

Superphane a écrit:

Je prie dans l'espoir de bien meilleures lectures ce mois-ci...

cool ! tu es fin prêt pour aborder une nuit à rome le retour !

Superphane a écrit:

Reste cependant la lecture la plus laborieuse de l'année!

Pire que Londres Santorin    .

Bon sinon pourquoi l'avoir sélectionné si c'est si mauvais ?

C'est laborieux mais rien n'est pire que Londres Santorin.
C'est un livre qui sait être modeste.

J'ai eu beaucoup de mal à aller au bout!!! Je prie  peu de plaisir à cette lecture.

Inutile de faire de grande polémique. Le livre est très faible, il n'y a pas grand chose à sauver ou à rajouter.
Comme le dit si bien Eraserhead, le livre se place au niveau des pré-ados, malheureusement le dessin et le récit aussi ...

Ce livre a l'air de de déplaire.
Je vous trouve bien sévères…
Il recèle pourtant pas mal de choses communes avec les Histoires de quartier que vous avez pourtant pas mal aimées. C'est sans doute le parti pris comique qui a du mal à passer. Encore une fois, l'humour est difficile à partager…
Pourtant. Pourtant, c'est un témoignage de la jeunesse. Barcelonaise, mais ça peut s'appliquer ailleurs. Je pense à L'argent de poche de Truffaut, film plutôt méconnu mais ô combien attachant. On y trouve aussi des adolescents qui cherchent ensemble à se forger une cohérence de vie, même s'ils ne proviennent pas du même moule, même s'ils n'ont pas reçu la même éducation. La différence qu'il existe entre eux produit la richesse et la dureté de leurs échanges, ce sont des ados, ils ne se font pas de cadeaux. Ils apprennent, par l'expérience de leurs familles et grâce aux situations qui se présentent à eux. Les anecdotes fourmillent, les personnages, y compris secondaires, sont tous intéressants, Calo ne fait pas de l'humour gratuit, il se sert de l'esprit ado pour asseoir des tranches de vies réalistes et pétillantes. Le moment où le goût pour la lecture (merci de me l'avoir rappelé, Eraserhead)  s'affirme chez Clara (ou est-ce Angela ? Je ne sais plus) est amené plutôt subtilement, sans avoir l'air d'y toucher, et de manière très cohérente. C'est touchant.
Si vous n'avez pas d'enfants de cet âge à la maison, rappelez-vous de vos jeunes années où tout reste à découvrir. Je crois que Calo y arrive à sa manière et qu'il voit avec justesse les tâtonnements de cet âge ingrat situé à la frontière de l'enfance et du moment adulte où l'esquisse d'une liberté illusoire apparaît.
J'ai lu le livre avec du plaisir et le sourire, ce n'est pas toujours évident. Ce qui est encore moins évident, selon toute apparence, c'est d'avoir choisi la comédie pour développer le sujet délicat de l'adolescence, avec toutes les tartes à la crème possibles que l'exercice induit.

fred a écrit:

C'est sans doute le parti pris comique qui a du mal à passer.

???
Fred, j'ai pas ri une seul fois, même pas un petit sourire !!!

Pour moi le livre ne peut pas être défendu du point de vu de la comédie.

Je partage davantage ton interprétation quand tu parles de son aspect touchant.

Tue-Loup a écrit:

fred a écrit:

C'est sans doute le parti pris comique qui a du mal à passer.

???
Fred, j'ai pas ri une seul fois, même pas un petit sourire !!!

C'est bien ce que je veux dire. Par exemple, Laurent Gerra fait salle comble au Zenith où des milliers de gens se bidonnent et moi, il ne me fait pas rire une seule fois, même pas un petit sourire

Tue-Loup a écrit:

Comme le dit si bien Eraserhead, le livre se place au niveau des pré-ados, malheureusement le dessin et le récit aussi ...

je n'ai rien à ajouter, sinon des gros mots d'ado boutonneux

si, quand même : est-ce que supergrave, est-ce que John Hughes, ça vous fait rire ? Pour moi, et je me répète, on est - toute proportion gardée, on est loin du très bon bouquin - dans un registre assez proche.

Proche de SUPERGRAVE ou des comédies d'APATOW ???
Je crois qu'on en est très loin...

je ne suis pas sûr.
En plus, je trouve qu'Apatow est parfois un peu mou, nonchalant dans le propos, ce qui m'agace. Mais je sais qu'il a bonne presse.

Bon, mais qu'est-ce que vous en attendiez, parce que j'ai l'impression d'avoir à défendre un livre que je trouve honnête, mais sans plus, avec des moments sympas. Je vous trouve franchement virulents pour pas grand'chose.

Superphane a écrit:

Proche de SUPERGRAVE ou des comédies d'APATOW ???
Je crois qu'on en est très loin...

Moi, j'en suis sûr.
SUPERGRAVE est un très bon film, j'avoue ne pas comprendre la comparaison avec la BD de Calo.

Je propose qu'on organise une projection de Supergrave !!! et après on boit un coup, on vote, on échange autour de la BD…Des bonnes raisons de réunir l'ensemble des Sheriffs  

j'essayais de pointer des films qui se placent à la hauteur des ados, supergrave y arrive à mon avis un peu,
john hughes, c'est le meilleur.

c'était sur ce point-là.

(pour la soirée, je propose Supergrave et on enchaîne sur La Folle Journée de Ferris Bueller et pour les plus courageux Une Créature de Reve)

Passée la surprise des premières pages ( mais c'est quoi ce truc ? ), je n'ai certes pas ri aux éclats, mais un sourire de sympathie s'est quand même invité. Le décor est bien planté, les personnages se tiennent, donc sur la longueur c'est cohérent et pas si désagréable ... Ceci dit, 4 jours après la lecture il ne m'en reste plus grand-chose, mais en tous cas pas un mauvais souvenir, c'est déjà ça !

Lecture plaisante, légère et agréable, sans plus, mais c'est déjà effectivement très bien!
Quelques thèmes abordés auraient peut-être mérité plus de profondeur, comme
la différence familiale entre les deux filles, mais ce n'est sûrement pas la volonté de l'auteur...
alors à quoi bon?

Wouéche les keums  , vous êtes des guedin ou quoi  , genre un peu ouf dans votre teuté   , keske c'te Bd fiche dans la selec'  , il parait que le clebs chelou , c'était grave hachement mieux  , là j'ai pas trop kiffé  , y a bien quelques gags trop lol  mais pas des masses qd même  .

Effectivement, on est peut être un peu sévère, mais bon.....
C'est pas désagréable mais pas très consistant.

Encore une fois, je vais aller a l'encontre de la plupart d'entre vous.
J'ai passé un bon moment et je l'ai lu d'une traite !!!! Après vous aller me dire, qui aime Londres Santorin peut tout aimer  
Un livre qui se veut et qui est sans prétention. Une histoire d'ado avec un dialogue d'ado. Ce ne sera pas en effet le livre de l'année mais je reconnais avoir esquissé un sourire sur quelques planches