Vote de juin 2016

Inutile de faire durer le suspense très longtemps pour moi ce mois ci. Je n'ai réellement apprécié qu'un seul livre et c'est Salto, il aura donc mon vote. En plusieurs années de participation, je crois d'ailleurs que c'est la première fois que trois des quatre livres sélectionnées ne m'inspire à peu près rien, De la chevalerie est certainement la chose la moins épaisse que j'ai été amené à lire cette année, O sensei la plus obscure et Homicide reste pour moi anecdotique ne parvenant pas vraiment à dénoter dans un paysage fort bien occupé.
Je soutiendrai Salto avec force et vigueur car ce n'est pas un choix par défaut non plus, un excellent moment de lecture sous fond de fiction et de basculement, le personnage de Miguel m'a énormément plu et pis Judith au dessin, miam miam .

En l'état actuel de mes lectures et des (quelques) échanges qu'il y a eut sur le forum, je suis un peu sur la même position que Can.

Pas moi.

Ni moi

De la chevalerie
Pour son humour, sa mise en page et son sens critique (peut-être pas du plus original, mais qui fonctionne néanmoins très bien).

Homicide : très plaisant, avec un traitement graphique en parfaite harmonie avec le propos, rigoureux, froid.
Mais ce qui marche parfaitement sur un tome me semble(ra) peut-être indigeste sur 50, 60? tomes On verra...

Salto : L'accent mis sur le contraste entre les différentes vies du personnage ne m'a pas complètement convaincu.
Le dessin est très beau, l'histoire tient parfaitement la route, de belles idées, mais la vision de ces gardes du corps donnée par l'auteur me gène un peu.

O Senseï : pas convaincu du tout, ni par les choix graphiques ni par cette histoire.

Je vote "O Senseï".
Parce que son graphisme est juste sublime.
Parce que le traitement de la biographie est original (même s'il en est sans doute devenu bancal) et m'a donné envie d'en savoir plus sur cet homme et son art.
Parce que ce livre m'a enthousiasmée, malgré les critiques en sa défaveur, et que l'enthousiasme reste une valeur sûre quand l'ennui semble vouloir nous contaminer tous !

Je partage l'enthousiasme de Feufollet ,ce sera O Sensei pour moi aussi sans grande hésitation, pour le fond et la forme, on a peut-être un jeune auteur encore maladroit, mais il a su aborder un sujet complexe avec sobriété.
Je continue à soutenir De la Chevalerie pour son ironie et l'audace de sa mise en page.
Homicide est réussi dans le sens où il retranscrit très bien l'atmosphère glaçante des rues de Baltimore, mais en même temps il reprend à l'identique le travail de D.Simon, je me demande donc quel est le réel intérêt de cette bd si ce n'est de rendre plus accessible un travail journalistique existant, pour moi la part de création-appropriation est trop faible et le place d'emblée hors-jeu.
Enfin Salto, graphiquement remarquable mais trop caricatural dans la description de ses personnages, j'ai l'impression d 'être dans un entre deux un peu flou entre réalisme et fiction, ni vraiment l'un, ni vraiment l'autre, qui me laisse sceptique.

Bon, la fin du mois est plus que proche, les lectures sont faites, fortement testostéronées ( la guerre, la police , les gardes du corps, le combat ! ) et le vote sera sans passion pour moi aussi. Par élimination :

pas de O Sensei car même si le thème est passionnant, son traitement volontairement décousu m'a déconcertée, et les scènes de combat m'ont semblé longuettes. Sa force réside dans le texte ça ne suffit pas pour un sheriff

pas d' Homicide malgré son juste dosage, c'est une " tranche de " et je veux une part entière !

restent De la Chevalerie et Salto : choix difficile. Salto serait objectivement un choix raisonnable mais pour ce pâle septembre (dixit superphane - un suppo et au lit !) je serai sensible à l'argumentaire de Manue : mon vote ira pour une jeune auteure qui se lance dans la cour des grands avec fraîcheur et malice. Et qui joue de la répétition avec plus de finesse qu'un certain conteur du mois dernier !

De la chevalerie étant trop cavalier.
Homicide étant d'un ennui mortel.
O Sensei ne m'apprenant rien.

Je vote pour Salto, qui réussit parfaitement sa pirouette entre de belles images et un sujet fort bien mené.

Voici venue l'heure du vote... Mais où est donc passé le mois de septembre ?

Je ne vous étonnerai pas -si vous avez lu mes intervention sur les différents sujets- en disant que je vote pour Salto. Certes, je n'ai pas été bien excité par ses trois concurrents, mais surtout, je l'ai trouvé très réussi. Son parti pris au côté d'un Miquel inconscient accompagné de la mise en image impeccable de Judith Vanistendael remportent mon enthousiasme.

Mon vote ira pour Homicide ce mois-ci. Une ambiance particulièrement prenante, avec des personnages d'une grande richesse qui ne feront que s’amplifier avec le temps, je l'espère et une magnifique mise en page que je trouve quasi documentaire.
O sensei est une belle œuvre qui nous ouvre à une philosophie ancestrale avec de beaux partis pris graphiques.
De la chevalerie, je n'ai pas accroché du tout.
Je n'ai rien à redire de Salto qui a été une très bonne lecture mais ma préférence va pour Homicide.

Mon histoire personnelle fait que je connecte immédiatement avec Salto ; en plus c'est très réussi.
Aucune hésitation pour voter.

Je comprends assez mal l'engouement des uns pour Salto et des autres pour Homicide (quoi que Salto me convainc beaucoup plus). Mon vote ira à O Senseï, je pense être plutôt lucide sur les défauts du livre mais il est celui qui me semble remplir le mieux ses propres objectifs mais aussi ce que j'attends de ce genre d'ouvrage : une porte vers un autre monde.

Le final d'o Sensei m'a fait réaliser à quel point je suis loin de trouver la paix intérieure.

Heureusement la causticité De la chevalerie m'a rappelé de commencer par écouter mes émotions pour atteindre le "kai" (enfin un truc comme cela!);

La litanie de vignettes chevaleresques m'a suivi dans Homicide. Le message est là beaucoup moins évident. Parfois le chemin devient plus clair lorsque les détails mis en exergues nous rappelle la causalité simpliste de la vie. Graphiquement, c'est pour moi un départ enthousiaste rapidement déchanté d'émotions.

Bien sûr les détails du quotidien de Salto reflétant l'arrière plan du sujet m'ont convaincus en agrégeant son côté émotionnel. Emotions que je retrouve graphiquement dans un plaisir simple. Pour preuve cette citation à retrouver page 91 "Arrête tes conneries. Garde du corps au pays basques, c'est DEBILE"

Vote: SALTO