Vote d'avril 2013

5/5 pour la dimension littéraire pour l'Entrevue: il va falloir argumenter...

Malgré 2 lectures, je n'ai pas réussi à percevoir la dimension de chef d’œuvre que certains ont vu dans L'entrevue. Pour moi c'est Lartigues & Prévert qui sort vainqueur ce mois-ci. Une belle découverte, même si j'aurai aimé une intrigue plus complexe.

- Blackface Banjo : 11
- L'entrevue : 13,5
- Lartigues & Prévert : 15,5
- Londres - Santorin : 11

Igor13 a écrit:

5/5 pour la dimension littéraire pour l'Entrevue: il va falloir argumenter...

ça ne ressemble pas à un policier, ça ressemble à peu de choses lues déjà.
Les personnages sont creusés, l'intrigue use assez efficacement du genre,
il y a un certain foisonnement, tout en restant tendu vers les problèmes centraux du récit,
Le découpage narratif est intéressant, peu conventionnel, malgré une certaine linéarité,
Alors, c'est pas parfait (5 est maximaliste), ça n'est pas non plus ultra enthousiasmant, mais c'est bien au delà de la plupart des albums lus cette année sur ce critère.
Mais si Londres peut prétendre à un 2.5, alors, celui-là, sur ce critère, devrait faire exploser les compteurs.

Voici mes notes :

L'entrevue : 17.5 -> Manuelle n'a surement pas fini de m'épater !
Blackface : 15 -> les émotions et dialogues retranscrites par le dessin m'ont bluffée
Lartigues et Prévert : 13 -> la construction de l'album est intéressante mais il m'a manqué un petit quelque chose dans le récit pour me convaincre
Londres-Santorin : 8 -> no comment (enfin si celui du post dans la chronique !)

Igor13 a écrit:

5/5 pour la dimension littéraire pour l'Entrevue: il va falloir argumenter...

Que peut-on attendre d'un texte de bande dessinée et quelles qualités doit-il refléter pour qu'on puisse le considérer comme réussi ?
Dans une bande dessinée, on peut intégrer deux types de textes : des dialogues, dans des bulles ou sous la case ; de la prose, sous forme de récit ou d'impressions, à la première ou troisième personne (la deuxième est fort peu employée), dans un cartouche ou sous la case. Il ne s'agit pas d'écrire un roman ni d'épater la galerie. Il y a une question d'efficacité qui rejoint l'art de l'ellipse propre à la bd. Autant la littérature permet une grande liberté de digression, autant le texte de bd agit dans un champ plus restrictif car il doit respecter l'aspect narratif du dessin, il doit savoir s'effacer. Le maximum de liberté qu'on peut lui concéder est parfaitement illustré par Le roi des mouches. Difficile de faire plus dense en présence de texte, et en plus très casse-gueule. Tout le monde n'est pas Pirus. Il faut donc travailler avec un texte resserré et efficace. Comme pour un poème ou une chanson, il ne doit rien y avoir d'inutile ou de superflus.
Je trouve qu'à aucun moment Manuele ne perd le fil de son sujet et que ses dialogues viennent ponctuer et enrichir la narration graphique de la plus simple et la plus subtile des manières. Sans faire le malin, il distille à petites touches des détails qui apporte de la matière et de la consistance au récit. Et puis l'expression des scènes de couple est traduite avec tant de sensibilité… C'est en ça que je considère l'approche de l'écriture de L'entrevue parfaite.

eraserhead a écrit:

peut-être un peu trop insistant sur la question de l'agression par le garagiste, dont on se fout éperdument

L'Italie sera toujours l'Italie !

Spoiler:

Mon vote pour Avril

L'entrevue : 20 / Juste sublime, la classe mondiale ... un peu comme quand on tombe amoureux, difficile d'argumenter... tout nous semble parfait et même s'il y a des défauts, on ne les voit pas, ils sont insignifiants en comparaison avec les innombrables qualités de l'Entrevue.

Lartigues et Prévert : 16 / P'tn de découverte, certains ont évoqué les frères Coen, moi "l'absurdité "des dialogues a immédiatement fait référence à TARANTINO ... une superbe BD

Blackface : 10 / La DECEPTION du mois ... ça n'a pas pris avec moi ... même le dessin que j'aime tant d'habitude, je le trouve plus faible ...

Londres-Santorin : 5 / Le style Guillaume LEVY ou Marc MUSSO, c'est pas pour moi ... trop littéraire certainement ... déjà plus jeune j'ai passé un BAC Scientifique, le conseiller d'orientation me l'avait bien dit: les séries littéraires, c'est pas pour vous !
Les quelques qualités du dessin ne suffissent pas à sauver l'ensemble du naufrage.

PS: on peut facilement constater que ce post (malgré la grille) est rempli de subjectivité ( et de fautes d'orthographes !!! ). Il n'a aucune légitimité, il est seulement l'expression de mes émotions et de mon ressenti à la lecture de ces BD.

Tue-Loup a écrit:

Londres-Santorin : 5 / Le style Guillaume LEVY ou Marc MUSSO, c'est pas pour moi ... trop littéraire certainement ... déjà plus jeune j'ai passé un BAC Scientifique, le conseiller d'orientation me l'avait bien dit: les séries littéraires, c'est pas pour vous !

c'estmarrant, parce que moi qui ai écumé les séries littéraires, ça m'en touche une sans bouger l'autre, et j'aurais plutôt dit : tiens, voilà un bouquin qui est tellement mauvais qu'il n'y a bien qu'à un élève de S qu'il pourrait plaire... (:p)

eraserhead a écrit:

tiens, voilà un bouquin qui est tellement mauvais qu'il n'y a bien qu'à un élève de S qu'il pourrait plaire... (:p)

Alors, ça, c'est facile ! Et pas très littéraire !

Voilà, les notes sont arrêtées pour ce mois-ci, j'ai eu beau tourner et retourner la grille dans tous les sens, je n'ai pas pu départager deux des concurrents...
cela donne donc :
L'entrevue et Lartigues et Prévert : 18 ex æquo
Blackface banjo : 14
Londres Santorin : 7.5

à part ça tout est blanc dehors , y'a p'u d'saison ma bonn' dame...

Blackface Banjo et Londres-santorin, m'auront laissé très sceptique en ce mois de mai grisâtre. Difficile de dire exactement que ces lectures m'ont plu, pour des raisons néanmoins très différentes...
Petit retour sur le Londres-Santorin, dont nombreux de mes compatriotes shériff se seront montrés dispendieux dans la critique. Je ne peux néanmoins guère les contredire, le fait que cette fiction à défaut de ne pas être vraiment réussi, n'est pas bien méchante non plus. J'oppose totalement la réaction que m'a inspiré Espana la vida, puisque cette bd n'est après tout qu'une fiction qui n'a pas de dimension politique ou méthodologique à défendre.
Malgré d'indéniables qualités le Blackface Banjo m'a paru terriblement long. Le fait est que toutes les qualités graphiques et narratives, notamment dans l'originalité du traitement m'ont beaucoup plu, et qu'on reconnait l'indéniable talent de Duchazeau. Néanmoins, j'ai eu la sensation d'une dilution totale du propos comparativement à la pagination, ce qui m'a finalement beaucoup ennuyé à la lecture...

Voilà, voilà, finalement, entre le Lartigues et Prévert et l'Entrevue, les choses auraient pu être beaucoup plus compliquées, mais finalement les faiblesses du Lartigues ne rattrapent pas les qualités du dernier Manuele...
Sans transition donc, ce sera l'Entrevue...

Je crois qu'une question ne sera plus à poser cette année : nous avons d'ores et déjà lu le plus mauvais livre en sélection.
Et j'ai quelques regrets de ne pas avoir chroniqué "heartbreak hotel" le joli livre de Simon Roussin paru chez 2026...
J'ai donc peiné à trouvé 5 points à Londres-Santorin et je me suis arrêté à 4,5...
Duchazeau deçoit donc son public et ne parvient pas, une fois de plus, à me convaincre.

...et comme je préfère Chris Ware à Tezuka, Truffaut à Antonioni, Manchette à Barjavel (là, y'a pas de mal...), la R12 aux voitures télécommandées, je colle la même note à Benjamin Adam qu'à Manuele Fior dont vous êtes aveuglément épris (je sais qu'il est beau et follement sympathique), me semble-t-il.

J'en profite pour dire également qu'ici, l'abandon du jaune et bleu rugbystique pour un gris et blanc plus classique est du meilleur effet.

Voilà mes notes pour ce mois:

Blackface 12 2-4-2-4
J'ai beaucoup apprécié le dessin qui transcrit incroyablement le mouvement et la musique, le noir et blanc d'une pureté incroyable mais j'avoue que le récit ne m'a pas emportée, je l'ai même trouvé un peu long.

Londres Santorin 5,5 1,5-2-1-1
Là je ne sais pas trop quoi dire tant cette Bd m'a déplue : je trouve (comme Eraserhead) le dessin figé, les couleurs blafardes ou criardes et le récit????!!!! les mots me manquent!

Lartigues et Prévert 16 2,5-4-4-5,5
Rien qu'en prenant le livre j'étais séduite, la couverture est magnifique! Le trait est vif, les couleurs efficaces et belles. J'aime beaucoup les pages de témoignages qui distillent au compte-goutte des indices qui nous permettent d'avancer dans l'intrigue. Le récit est efficace. Une BD qui garde le lecteur attentif et actif jusqu'au bout.

L'entrevue 19 3-5-5-6
REMARQUABLE : la finesse est dans le dessin et dans la manière de parler des sentiments. Je suis subjuguée par la page 102.

Blackface : 12,75. pourtant il est beau ce bouquin ! mais c'est vrai qu' il s'essouffle un peu Duchazeau

L'entrevue : 16,25 sérieux candidat ...

Lartigues et Prévert : 16 mon chouchou ce moi ci , j'ai adoré , le découpage, les entractes, l'ambiance

Londres-Santorin : 8,5 rien à redire

Ma notation du mois :

Londres-Santorin : 5,5
Très faible. Le dessin sauve un peu le tout, notamment les grands plans quadrillés (qui sont gâchés par l'annonce systématique de ceux-ci : la 1ère fois OK, après pas besoin de répéter, on a compris), et si l'on compare les scènes en mouvement par rapport à la planche p.148 de L'entrevue, il n'y a plus rien à dire.
Je n'ai pas aimé l'emploi de la couleur, et je ne parlerai pas du scénario

Blackface Banjo: 11
Pour moi aussi une déception, sauf pour le critère n°1, qui est malheureusement le critère le moins important

Lartigues et Prévert : 15,5
Il aurait pu faire un très bon shériff du mois, notamment pour l'originalité dans la construction, dans les planches explicatives d'entracte, également pour la beauté de l'objet... mais quelques scènes un peu confuses et un adversaire poids lourd en face ne le place qu'à la 2ème place

L'entrevue : 17,5
Ce n'est pas la perfection, mais de nombreuses planches l'atteignent, notamment les pages muettes de 101 à 115, quelle maîtrise !
Émotionnellement j'ai été beaucoup plus touché par L'entrevue que par 5000 km/s (contrairement à Can), sauf que l'édition locale de 5000 km est tout simplement sublime. J'encourage d'ailleurs ici ceux qui ne l'ont pas encore fait d'acheter cette version du livre à la FNAC rue Saint-Esprit, si toute la production n'est pas déjà partie

2 superbes BD qui se sont bataillées durement sur ma grille de notation...
Un Blackface tout à fait agréable...
Et... ha oui, Durtol-Sayat, aller simple (ligne 6 ?), je sens que je vais me lancer moi aussi dans le polar à rebondissement!

L'Entrevue : 16,5
Lartigues et Prévert : 16
Blackface : 12
Londres-Santorin : 7

Il est temps de voter. Le choix est difficile. D'un côté, l'Entrevue impeccable sous tous points de vue, de l'autre, Lartigues et Prévert, la découverte, l'inattendu, la bonne surprise, le petit poucet que j'aimerais pouvoir soutenir. La deuxième lecture de chacun des deux albums m'a fait trancher : ce sera L'Entrevue (18), d'un cheveu devant Lartigues et Prévert (17.5). J'espère vraiment que ce dernier aura une exposition qui lui permette d'être largement connu, il le mérite.

Sinon, j'ai passé un moment très agréable avec Blackface Banjo (13) et plus laborieux avec Londres-Santorin (7).

La sélection ce mois-ci m'a réellement enchanté, et j'attends la suivante avec une impatience difficile à contenir.

Et merci à Tue-Loup pour ton modèle d'utilisation de la grille de notation en mode décomplexé !

Coucou à tous,
je viens d'envoyer ma grille à l'adresse consacrée.
J'étais en vacances loin de toute cette technologie que j'affectionne pourtant tellement, j'en ai profité pour aller voir des animaux, des gros parallélépipèdes de bétons, des toiles de Warhol et Lichtenstein, lire un Bukowski etc. Et même lire quelques bédés aussi comme Tintin et Astérix surtout.
J'ai pris le temps de lire vos commentaires ce soir (ça a été un peu long de tout se manger d'un coup), et même si je ne vais pas répondre point par point, je vais essayer de partager mon sentiment.
Tout d'abord, je ne vais pas me battre pour Londres-Santorin, ça a été une lecture agréable mais que j'oublierai dans quelques mois à peine je le crains.
Ensuite le Duchazeau, Blackface Banjo, décidément son talent ne cesse de m'impressionner mais il manque toujours un truc,, je ne sais pas quoi mais c'est comme ça, j'attends le suivant avec une certaine impatience.
Maintenant Lartigues et Prévert, quelle claque ! Un travail incroyable ! Une utilisation du "média" bédé phénoménal, il y a du Ware dedant, à n'en pas douter ! La construction du récit lui-même est remarquable mais si il ne passe pas grand chose (mais bon peut importe au fond) Formidable mais ... pas suffisant ce mois-ci.
Enfin L'Entrevue... waouh !

Pour les notes, ben c'est pas si important si ? vous les verrez quand il y aura le tableau final.

See you next week (and the next and the next and the next )

Désolée de poster si tardivement, j'ai quelques soucis avec mon ordi. Bref, voici mes notes et commentaires :

Londres-Santorin : 9.5 : c'est dommage, cela aurait pu être bien, il y avait de bonnes idées à la base mais qui n'ont pas été exploitées judicieusement.

Blackface :11.5 : lecture agréable mais qui cependant ne me laissera pas de grands souvenirs.

Lartigues et Prévert : 14.5 : BD originale qui se démarque largement du lot. Comme Tue-Loup, cela m'a fait penser à Tarantino et surtout à Pulp Fiction. Le découpage est très intéressant et on ressent bien l'ambiance.

L'Entrevue : 15.5 : Très bel album que Manuele nous fait partager, de très beau dessins et un très beau nuancier de gris et noir. Même si j'ai apprécié cette BD, je crois que je préfère 5000 km/s. Mais peut-être que plusieurs relectures me feront changer d'avis ...