Alt-Life de Falzon et Cadène

Quand Matrix rencontre San Junipero…

j'ai davantage pensé à certains passages de Edena, avec bien moins de virtuosité graphique bien sûr !

L'univers est intéressant, mais franchement, si on gomme ça... Alors il y a un homme et une femme, ils se rencontrent, et puis ils tombent amoureux.

Tout à fait d'accord avec l'idée de référence à Edena, pas que graphique d'ailleurs, il s'agit d'une autre forme de genèse. Ce qui touche la sexualité est plutôt inspiré mais l'ensemble reste plutôt quelconque, les dialogues indigents (l'adjectif le plus employé est cool).

Le dessin ne m’a pas du tout plu : les émotions sur le visage des protagonistes sont quasi inexistantes, notamment chez monsieur dont j’ai trouvé le visage vraiment mal dessiné.
Le thème de l’exploration sensoriel est intéressant mais l’exploiter quasi uniquement autour du sexe rend le récit poussif.

Didine a écrit:

l’exploiter quasi uniquement autour du sexe rend le récit poussif.

c'est pas faux. ( mais je comprends bien chaque mot - même poussif )

par contre j'ai été vraiment séduite par l'idée de ce dernier monde-refuge pour les humains, créé par la seule projection de leurs désirs
mais un peu moins par le côté bavard
toutefois beaucoup par les deux visions et manières d'appréhender ce nouveau monde, par la jouisseuse et le timoré
cependant c'est un peu longuet par moments

mais bref ! c'est quand même une lecture agréable, avec un sujet qui réveille l'imaginaire et c'est toujours bon à prendre !

Tout ça pour ça !
C'est une bonne idée mal ou sous exploitée. Je ne trouve pas de sens à ces désirs assouvis, ces fantasmes généralement fades.
C'était pourtant un biais intéressant.

Album très fade et bien faible, si on enlève la réflexion sur la sexualité il ne reste pas grand chose de ce récit pas vraiment bien écrit ni vraiment bien dessiné. Quand on se frotte au récit d'anticipation, il faut avoir un peu plus de matières que de montrer des paires de fesses et de seins et dès que les auteurs se penchent sur des sujets plus profonds comme la relation à l'autre ou au pouvoir, ils n'ont rien de très consistant à nous raconter. Et ces dialogues, que c'est mièvre !

Assez malin de citer Matrix dans le texte, évitant toute polémique sur les inspirations des auteurs.
La SF à la Matrix se veut un peu grandiloquente, très sérieuse, voir moralisatrice (et bien moins cool).
Ici c'est plus léger, plus libre, tout en abordant en partie les mêmes thèmes et préoccupations. C'est plutôt bienvenu.
La BD explore des possibilités intéressantes, sans grande innovation, mais quand même pertinentes, sur la sexualité, la légèreté de la préparation
à cette révolution annoncée avec un côté télé-réalité mélangé à une inéluctable vie 2.0. dont personne ne mesure vraiment les conséquences mais sans non plus la remettre en question.
La référence à des mondes privés et / ou publics, la possibilité de créer ou d'entretenir des liens sociaux 100% choisis par affinités, la réalisation de fantasmes sans contraintes ni limites sont autant de points déjà en genèse dans notre société et qui sont ici retranscrits de façon assez réussis.

Ni le dessin ni l'histoire, faussement originale, n'ont réussi à éveiller mon intérêt.