Le livre est sous-titré 'le big data et nous'. Il explore en effet nos relations aux réseaux, aux objets connectés et nos pratiques pistées par les grandes entreprises du net.
Les deux auteurs s'appuient sur un débat qui a agité la sphère poilitque américaine il y a quelques années sur ce sujet, à propos de l'accès possible de gmail à des données personnelles et de l'impossibilité de s'assurer que ces données ne soient pas accessibles sans le consentement de l'utilisateur-client.
Enquête journalistique, le livre se construit en suivant les deux auteurs dans leur investigation; ils développent principalement une thèse sur les pratiques de groupe qui réduisent nos libertés individuelles...
Le duo antagoniste interprété par les auteurs (l'un très critique, l'autre addict aux réseaux sociaux) apparaît comme un moyen de développer le propos, et ce de façon bien trop appuyée, ne laissant dès lors que peu de place à la fiction. C'est la difficulté de ce genre, d'arriver à faire vivre le personnage en tant que tel. S'il acquiert son statut de personnage, le livre devient souvent passionnant (citons encore L'Art Invisible), sinon, on se sent pris en otage d'une méthode.
Reste le propos, certes intéressant, voire crucial si l'on ne s'est pas encore intéressé à ces questions, mais qui reste effleuré.
Une bonne porte d'entrée. Une bonne bd ?