Maudite. Et fille de pirate. Elle part mal dans la vie. Et pourtant, ces qualificatifs lui assurent une vide pleine de rebondissements et d'aventures, ce que n'aura jamais Apollonia, la fillette qu'elle rencontre un jour, sur la plage de Port Elizabeth, en 1728. Apollonia suivait son père, le cruel gouverneur, qui n'aura dès lors que le souhait de nuire à La Fille Maudite du Capitaine Pirate qui a instillé dans la tête bien faite de sa fille des idées de subversion et de méfaits. Mais abandonnant Apollonia à son sort de petite fille modèle, La Fille Maudite du Capitaine Pirate part sur les traces de son père, qu'elle entend trouver sur les mers d'Omerta.
La Fille Maudite du Capitaine Pirate est d'abord un très beau livre, édité par les Editions de la Cerise. Publiée aux Etats Unis en trois fascicules (suivant le découpage en chapitres), cette histoire a été regroupée en un premier volume outre atlantique en 2012.
Bénéficiant d'un très beau travail de traduction et de lettrage, le livre qui sort chez nous ce mois d'avril 2014 profite d'une magnifique édition, sur papier à fort grammage, avec une belle couverture matte, au titre gauffré, et contenant en appendice quelques dessins bonus.
Ces choix éditoriaux siéent à merveille à cette histoire désuète, élégamment référencée, et aux graphismes évoquant les illustrations en gravure du XIXe siècle.
Souvent, à la lecture de ce beau récit d'aventures merveilleuses, on pensera aux histoires de Lewis Carroll, grâce aux personnages loufoques que la fillette rencontre sous la mer, grâce à la violence mâtinée d'insouciance que contient le récit : pleine de témérité, La Fille Maudite, suivant ses gênes, parcourt les mers, telle un vieux loup de mer, en compagnie de son perroquet, attribut essentiel du pirate.
Le lecteur avide de récits de genre balisé trouvera largement son compte dans ce livre, de même que celui qui souhaite davantage s'attarder sur la finesse du dessin et les recoins des cases, foisonnant de détails, tout comme les bordures particulièrement soignées par l'auteur. Mais ce dessin extrêmement soigné et les balises génériques sont en permanence bousculés par une mise en page riche et variée, débordant d'une énergie baroque.
une preview sympa, en anglais :
http://graphicly.com/archaia-comics/cursed-pirate-girl/preview/read#spread=1le blog de l'auteur :
http://jeremybastian.blogspot.fr/