Mars aller-retour de Wazem

stefan a écrit:

Et cela m'a conduit à me dire que ce que j'aimais dans le traitement de Trondheim, c'était qu'il ne se prenait pas au sérieux.

Alors, celle-là, c'est la meilleure lol mdr ptdr XD
Si quelqu'un se prend au sérieux, c'est bien Trondheim, en particulier dans Approximativement où sa gravité n'a d'égale que l'auto-dérision de Wazem. Mais c'est vrai que dans Désœuvré, Trondheim ajoute au sérieux une bonne vieille dose de prétention.

C'est Trondheim et la clique de l'Association qui m'ont conduit à lire des bédés... parce que j'avais vraiment l'impression qu'avec eux ça devenait un peu sérieux comme la littérature... (j'avais tort, ça pouvait être sérieux avant eux !)
Trondheim reste à ce jour un de mes auteurs favoris, d'ailleurs sans que j'éprouve une grande sympathie pour lui (mais l'on peut utilement relire le post d'Eraserhead pour se dire que le plus important, c'est tout de même ses livres !)
J'ai effectivement le sentiment que Trondheim est d'un ego sur-dimensionné (il fait mourir son héros pour ne pas disparaître derrière lui, non ?) là où Wazem souffre de devoir faire des "jobs alimentaires".

Pareil pour moi, j'ai grandi avec l'association et les premières bd de Trondheim, notamment.
Mais sans vouloir déplacer la conversation, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
Je ne cherche pas à comparer les ego. Il me semble que chez Trondheim le dispositif et le ton tournent en dérision la dimension de l'ego même.
Là on est dans le réel (j'attends la remarque de l'hypocrite qui, parmi vous n'a jamais cru discerner un hérisson à dossard sur le bord d'une route !). Ce sont deux démarches radicalement différentes. Encore une fois, par moment, chez Wazem, je ressens ce que la plupart d'entre vous a décrit. Mais ces moments restent pour moi trop rares et trop isolés les uns des autres.

Personnage antipathique peut-être?! Cynique à souhait, Ah oui!!! Dégueulasse, je ne trouve pas!!!! Profondément humain et sensible plutôt.
Wazem nous livre avec une immense honnêteté la douleur du mal-être, du dégoût de soi et franchement ça m'a tordue les tripes. Trop intime et douloureux à lire. Ni masculin ni féminin, cet ouvrage peut toucher tout le monde un peu, beaucoup ou pas du tout.
L'écriture et le dessin sont de grande qualité, les couleurs collent bien au récit en nous plongeant dans une atmosphère assez sombre et poétique à la fois.

Bon, ainsi que je l'ai dit à certains qui seront contents de le voir écrit ici, la relecture a été moins pénible que je ne le pensais, et sauve même cet ouvrage de la place de cancre dans la grille finale ! Mais je maintiens ce que j'ai dit plus haut au sujet de l'autoflagellation mal maîtrisée...