Debout l'Humanité d'Osamu TEZUKA

Debout l’humanité, récit épique dans la veine d’Avaler la terre ou d’Ayako, conte l’ahurissante histoire de Tenka Taihei, maigre petit homme, bonne pâte mais facilement manipulable, dont les spermatozoïdes possèdent deux queues et donnent naissance à un troisième genre humain : ni mâle, ni femelle, mais neutre, asexué. Ces humains du troisième sexe, nés dans des éprouvettes et produits en série par millions, sont naturellement dociles et obéissants. Ils vont être utilisés à des fins serviles, comme objets sexuels pour humains dépravés, ou comme chair à canon dans les guerres partout sur la planète. Mais l’heure de la révolution finit toujours par sonner et debout, l’humanité ! (source)

Publié au Japon en 1968 sous le titre Ningen domu atsumare, Debout l’humanité ! est l’occasion de découvrir une facette inhabituelle d’Osamu Tezuka. Dans un style dynamique, proche du dessin de presse, cette oeuvre antimilitariste aborde avec acuité les questions de sexe, de genre, de racisme, sans oublier de taper allègrement sur les médias et les industries culturelles. (dossier de presse)


Je me permets de citer l'ami Nicolas d'Animeland :
Publiée entre janvier 1967 et juillet 1968 – période de contestation politique et de révolution sexuelle en occident – cette œuvre grinçante de Tezuka flirte avec la science fiction utopique type Le meilleur des mondes de Adlous Huxley, tout en proposant une cinglante critique de la modernité dans ce qu’elle a de plus inquiétant (expérimentations scientifiques, spectacle de la mort, prostitution de masse…). Parfois, le dieu du manga va très loin, faisant de son sympathique mais looser Tenka un sosie d’Hitler ou jouant avec l’inceste. Mais ici, rien de gratuit : le manga a pour but d’alerter et de dénoncer. Après plus de 40 ans, il était temps de découvrir ce qui constitue un des meilleurs titres français de Tezuka.


Personnellement parlant, ce récit très noir et satirique m'a tenu en haleine tout au long des 430 pages et quelquefois mis mal à l'aise. L'édition est très soft mais a le grand mérite de nous faire découvrir cet incontournable titre du Dieu du Manga, tout droit dans la lignée d'Ayako, de Barbara, de MW et, apparemment, d'Avaler la Terre (que je vais m'empresser de lire dans les prochains jours) !!!