Vote d'été 2010

marion a écrit:

Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec le héros et la "quête identitaire" des Enfants de l'envie qui parait bien pale, bien passif et bien inexistant, que ce soit du point de vue psychologique du personnage ou de l'ensemble du récit.

Et bien moi, je trouve le héros de "L'angélus" beaucoup trop exubérant, d'un coup, il se met à faire tout et n'importe quoi, sans véritable raison, ce n'est pas réaliste du tout, c'est bien loin de l'existence que se soit du point de vue psychologique du personnage ou de l'ensemble du récit.

C'est quoi "tout et n'importe quoi" s'intéresser à l'art, ouvrir les yeu sur es enfants, se lancer avec véhémence dans la résolution d'une question. C'est la passivité de l'humain qui devrait être considérée comme "tout et n'importe quoi" dans la réalité ou la fiction.

Je suis bien d'accord avec toi. Sauf que, pour cet homme là, ça ne fait pas partie de son horizon et pourquoi, d'un coup changerait-il ? Et, c'est peut-être malheureux mais je pense qu'il y a beaucoup de gens comme lui qu'autrement ! Le comportement de Basile me semble juste plus vrai, c'est tout. Maintenant, on est en droit d'attendre autre chose d'un livre, c'est différent, pas forcement mieux ni moins bien !

Pourquoi ne changerait-il pas ?

Pourquoi se fermer à l'improbable, et surtout qu'est-ce qui est improbable ? Qu'est-ce que le tout et le n'importe quoi et surtout par rapport à quoi, quelle norme ?

Vous saviez qu'à Florence il existe un tableau face auquel des personnes deviennent "folle" et plonge dans un état de grande mélancolie pour une quinzaine de jours généralement ? Pourquoi un tableau, une oeuvre ne pourrait-elle pas provoquer pareil changement ? Les chrétiens ne parlent-ils pas de révélations ? Ne dit-on pas d'un évènement qu'il a changé nos vies ?

Le changement de cet homme n'a rien d'extraordinaire, le monde réel regorge de changement bien plus drastique, chaotiques, fou , surprenant et dérangeant au fond que cette gentille crise d'identité au contraire, très proche de nos vie à tous...

...enfin c'est mon avis.

Tu connais beaucoup de gens qui ont changé comme ça de personnalité ! Moi, pas un seul !

Moi je crois que Clark Kent peut se transformer en Superman par la grâce d'une cabine téléphonique, alors pourquoi le rond de cuir du coin y pourrait pas devenir Brad Pitt en sortant du musée?
Blague à part, et pour revenir au sujet, je vote pour La Parenthèse, après avoir hésité pendant près de deux semaines avec Les Cahiers Ukrainiens. Ce dernier est sans conteste plus beau, et pour moi guère moins touchant, mais pour une raison que je ne saurais expliquer je pense que La Parenthèse me restera plus durablement.
J'ai passé un bref moment agréable avec l'Angélus, mais sans plus. Idem pour Pages Noires.

J'avais préparé un bien joli post , mon navigateur web venant de me planter pour la seconde fois , j'ai la flemme de tout retaper .

Pour faire simple , je rejoins Marion et Murena sur le fait qu'une personne qui remets en cause sa vie triste et banal pour l'améliorer , je ne trouve pas cela extraordinaire ou improbable , chez certains cela se traduit par de petits changements (boulot , conjoint , géographie ou maison) , chez d'autres c'est beaucoup plus radical , ici la révélation provient d'un tableau , alors pourquoi pas finalement ?

Je vote également pour l'Angélus pour tout le bien que j'en ai dit , à sa selection , j'étais prêt à parier qu'il ne receuillerait que très peu de voix , j'aime me tromper et voir mes à priori tomber à l'eau.

Les 3 autres albums m'ont également beaucoup plu , La Parenthèse , récit introspectif certes , mais très touchant , les cahiers pour son aspect instructif sur l'histoire de l'Ukraine et Page Noire pour ses découpages et son suspense haletant , j'aurai certainement fait de l'un d'entre eux , mon Sheriff sur autres mois (Mai par exemple) , néanmoins il faut choisir et l'Angélus me parait comme le plus abouti.

Je vote L'Angélus car, de la sélection, c'est le seul livre qui me "reste" véritablement. Mention spéciale quand même pour la petite Durand.

Interessant débat sur l'Angelus.

Et bien, pour ma part, je trouve que c'est une fiction - et que l'on a tous les droits dans une fiction contrairement au documentaire. J'accepte donc sans souci que le personnage principal change radicalement au contact du tableau, découvert au Quai d'Orsay.
J'ai pensé très fortement au décalogue, du même auteur. Plusieurs épisodes de la saga reprennent ce principe ; des personnages voient leur vie boulversé au contact du livre Nahik. C'était assez similaire dans l'Angelus.

Finallement, l'histoire de Clovis, c'est celle d'une vie un peu grise pour un homme un peu gris. Son métier prend peu de place dans son coeur. Sa femme me fait penser à une colocatrice. Il se fait rembouler par ses gones. Il y a peu de peps dans ce quotidien.
Le tableau, une fois apparu, devient alors un leitmotiv, car il lui révèle des choses qu'il avait en lui et qu'il ne connaissait pas. C'est un catalyseur puissant, qui lui ouvre les yeux sur son univers.

Wow ! Quelle sélection ! Oh my God !

1er vote en tant qu'ex-Bob, mon choix s'arrête sur L'ANGELUS !

Commençons par ceux ont le moins retenu mon attention:

* Les Cahiers Ukrainiens [mémoires du temps de l'URSS] représente pour moi, la lecture instructive par excellence ! Nous conter l'histoire d'un peuple sous la forme de témoignages me plait beaucoup, mais le côté instructif n'est pas posé de façon intéressante (ou alors de façon trop peu bancale). Les témoignages peuvent être touchants mais il y a un je-ne-sais-quoi qui bloque et qui, à mon sens, rend le tout inefficace. De plus j'ai trouvé la lecture longue et lourde, j'ai du me forcer pour aller jusqu'à la dernière page, celà m'a énormément refroidi.

* La Parenthèse traite d'un sujet pas forcément évident, mais qui se révèle extrêmement intéressant. Mais je me suis retrouvé face au même problème que pour le receuil d'Igort, malgré le côté hautement instructif et intéressant, je ne suis pas arrivé à rentrer dans l'histoire. Pourtant tout est fait pour que ce soit le cas, mais c'est trop étranger, trop intime pour que je puisse y trouver un quelconque plaisir à lire. Du coup ce fut assez laborieux de réussir à comprendre comment prendre cette lecture. Et pareil qu'au-dessus ça m'a refroidi.

Pour finir par:

* Page Noire aurait pu être mon choix définitif, en fait non, c'est juste un coup de coeur. J'ai vraiment aimé la mise en scène graphique, les tons, les couleurs, et la superposition éphémère des 2 lors de la rencontre des 2 jeunes femmes. Mais le dernier m'a plus emballé, et malheureusement il fallait faire un choix.

* L'Angelus a donc été mon choix définitif. C'est surtout ce processus de révolution humaine entamé par le héros qui m'a plu, qui prend sa vie en main, s'ouvre au monde et est enfin acteur de sa vie et non spectateur ! Pour moi ce n'est pas un changement de personnalité, bien au contraire c'est une recherche identitaire, avec tous les chamboulements que ça occasionne. Clovis se lance le défi intérieur de se trouver lui-même par le biais de cette quête artistique, et c'est prenant !
Et pour ne rien gacher, le dessin déssert grandement l'histoire, l'atmosphère mystérieuse sans vraiment l'être est super bien rendue, j'ai accroché directement !


Donc mon dernier mot sera pour L'ANGELUS !

La parenthèse m'a dérangé , les cahiers m'ont ennuyé malgré leur réel intérêt historique, page noire m'a déçu, ne reste donc que l'Angélus

Sélection éclectique mais choix facile (pour moi en tout cas).
J'ai écarté rapidement (très rapidement même) la Parenthèse que je trouve beaucoup trop nombriliste et pas franchement intéressant.

Ensuite Cahiers Ukrainiens : éliminé ! Sujet intéressant mais pas de dimension artistique à mon avis (du moins tel que je le perçoit) malgré une mise en image magnifique.

Restent L'Angélus et Page Noire, ce dernier souffre de quelques défauts de construction, il aurait peut-être gagné à être placé dans un contexte complètement imaginaire hors de toute réalité.

Mon vote ira donc à L'Angélus, je trouve le dessin superbe, et l'histoire fascinante ! Un homme ne peut-il pas changer de vie grâce à l'art ? Le but d'une oeuvre n'est-il pas de toucher et de faire vibrer celui qui la regarde ? J'espère que si, sinon à quoi bon ? pourquoi l'art ? pourquoi chercher ? regarder ? aimer ? détester ? vivre simplement grâce aux toiles, à la musique, aux sculptures que nos offrent les artistes ?

Je vote pour l'Angélus, c'est celui qui m'a le plus touché, bien que j'ai beaucoup aimé Page noire.

Mais où est-ce que vous avez vu que ce type s'intéresse à l'art !!!!!
Tout au plus, il s'occupe d'un tableau qui l'a interpellé, lui. Et de la, il cherche à comprendre ce qui lui arrive à lui. Bref, il s'occupe de sa petite personne médiocre et c'est tout !
L'art dans tout ça ????

Edit : Attention, je n'ai pas dit que cette BD n'est pas bonne, je l'ai même bien aimé mais pas avec la même vision, apparemment !

Joco a écrit:

Bref, il s'occupe de sa petite personne médiocre et c'est tout !
L'art dans tout ça ????

Mais mais mais Joco?!?!?!

Qui se cache derrière cet écran?!?!?!

Il n'est pas médiocre! ce type se révèle à lui-même, c'est l'une des plus belle chose qui nous arrive dans la vie. Et l'élément déclencheur est un tableau! Si ce n'est pas la puissance de l'art à son paroxysme alors c'est moi qui n'ai rien compris...

J'attends le tome deux... j'attends de voir ! y aura-t-il une révélation ?

Dernière soirée de vote.

Mon vote ira pour l'Angelus.

Joco a écrit:

Tout au plus, il s'occupe d'un tableau qui l'a interpellé, lui. Et de la, il cherche à comprendre ce qui lui arrive à lui. Bref, il s'occupe de sa petite personne médiocre et c'est tout !
L'art dans tout ça ????

Un peu comme tout le monde en sommes ^^

Sauf bien sûr les quelques rares individus qui ont réussis à s'élever au dessus de la masse grouillante et ignorante que forme l'humanité

Et une petite question : que reste-t-il au delà du monde extérieur qui s'impose à tous, sinon l'expérience du vécue que nous faisons tout un chacun ? Et le point de rencontre de l'art ne réside-t-il pas entre le sens que veut donner l'auteur et l'interprétation, l'échos personnel que chacun fait de l'oeuvre ? On ne peut juger que par rapport à soi et sa propre expérience du monde, bref, cet homme rencontre l'art tel qu'il est à cet instant "T", et cela provoque un changement dans sa vie, car n'est-ce pas là le but des rencontres que de changer nos vies ?

A n'en pas douter, mais je n'y crois pas !