Les Pieds Nickelés sont centenaires. Qu'on se le dise ! Depuis 1908, Croquignol, Filochard et Ribouldingue écument les troquets à s'en payer des rouquins pour leur gosier désechés. Depuis 1908, ils bouffent du requin, s'en prenant pêle mêle aux bourgeois, aux gros paysans, aux naïfs, aux poulets.
Deux Papas ont écrit et-ou dessiné les aventures de ceux qui furent les compagnons de route de bien des générations. René Pellarin (dit pellos), mais aussi et surtout leur créateur, Louis Forton.
Voilà le topot historique. La suite, c'est la maison d'édition Onapratut qui l'écrit. Maison d'édition ? Ovni même ! Votre serviteur avait connu un titre de leur catalogue avec Nestor et Polux, publié dans Pif Gadget. Aujourd'hui, Onapratut propose un must, un ouvrage collectif solide de 280 pages et 16 histoires où les histoires proposées par de jeunes auteurs encore peu connues rendent hommage à ces anarchistes de la première heure, qui n'ont rien perdu de leur vitalité pour des vieillards.
C'est une bonne poilade, une belle partie de plaisir où chaque auteur mets à sa manière un grain de personnalité dans ce trio. Certains diraient, est-bien un album hommage ? Mais, ma petite dame, ce n'est pas qu'un album hommage. C'est un second souffle. Les Pieds Nickelés n'appartiennent à personne. Pellos les fit combattre les Prusses, Lacroix chercher des trésors, Perré les transforma en Arsène Lupin, Pellos et Montaubert les obligèrent aux pires malices, Rodrigue leur offrit une Coupe du Monde.
Et si les Pieds Nickelés continuaient à vivre. Et si la série se relançait pour le bonheur des générations avides de les retrouver ? Les politiques, les vedettes de nos années 2000, que l'on traite aujourd'hui de Pieds Nickelés ont besoin de modèles pour atteindre la postérité.