merci pour cette sélection!
Méliès pour les balbutiements du cinéma, On dirait le Sud pour la nouvelle vague,
Apocalypse et Warhol pour la série B ou le Pulp Fiction... vraiment une bonne séance avec
cette sélection de février.
S'il n'est pas trop tard, ma voix se porte en faveur d' On dirait le Sud.
Certes, bien moins trépidant ou cruel que ses adversaires... mais je lui trouve beaucoup d'autres
qualités. Ce côté un peu figé accompagne bien le temps alangui... l'idée que
"les étés qui n'en finissent pas n'existent que pendant l'enfance" me rend d'autant plus nostalgique
que j'étais précisemment gamin "sous Giscard".
Cette fixité tient peut-être aussi aux
postures des personnages : mais je les trouve à peine caricaturées, finalement très quotidiennes
et vraies (l'épouse un peu empâtée, le chef de brigade...) elles m'ont bluffé!
J'aime aussi cette étrange luminosité : le plein soleil, des couleurs vives... et pourtant
des ténèbres qui couvent, les tâches de lumières entre les arbres, ou à travers les persiennes...
Ajoutez à ceci quelques répliques saillantes (hélicoptères...) et me voilà avec le plaisir
de le re-feuilleter, de contempler, d'examiner les détails (à qui ressemblent ces coccinelles,
trop belles pour des insectes?)... et voilà que j'attends avec intérêt le tome suivant!
C'est aussi le cas pour Apocalypse, que j'ai longtemps hésité à placer en 1er... jubilatoire,
saignant et graphiquement très percutant. Un régal, arrivant d'une courte tête devant Warhole
détonnant. J'ai eu plus de mal à apprécier le charme de Méliès, mais ses contes cruels
se lisent avec plaisir aussi. (merci à Marion pour ses tentatives pour me décillier les yeux
devant ses qualités picturales : en fait, c'est ce qui me motive le plus à participer à ces
votations. Essayer de dire pourquoi une oeuvre me plaît, et surtout apprendre à apprécier le
reste).
Bonne fête du poisson, et à bientôt!