La Belle Absente de Séverine Vidal, Constance Joly et Barroux

La Belle Absente, 3 mots pour un titre, référence au poème oulipien.


3 couleurs. Rouge, pour l’amour, la passion, la vie, ou son contraire. Noir, comme le fond que l’on touche pour ne peut-être jamais remonter, une rencontre, la nuit. Blanc, pour la lumière, salvatrice, lointaine, sa dissolution dans le gris.


3 personnages. Un homme, deux femmes, destins fatalement  liés par un Tu entêtant, deuxième personne du singulier incarnant l’Autre, en Soi, le double ; celui qui aime aussi, obsède et règne.


3 auteurs. Séverine Vidal et Constance Joly  désireuses d’adapter le roman de Georges Pérec ‘Un homme qui dort’, plongée progressive d’un personnage dans un état de détachement et d’indifférence au monde auquel le narrateur nous relie par le biais du tutoiement. Le projet n’aboutissant pas, ils décident, fidèles aux contraintes oulipiennes, d’ inventer une autre histoire sans toucher aux troublantes aquarelles de Barroux. Initialement intitulé ‘Regarde toi’, ce récit, à l’écriture martelée, flirtant avec le roman noir, instille doucement mais sûrement sa dose de malaise et d’ angoisse, allant crescendo jusqu’à sa fin, saisissante. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas altérer cette lecture forte de son caractère énigmatique.

Quelques liens,

http://oulipo.net/fr/contraintes/belle-absente
http://www.ina.fr/video/I08261871
http://fumetti.over-blog.com/2016/05/la-belle-absente-chez-les-enfants-rouges-interview-de-constance-joly-et-severine-vidal.html

Une histoire sombre et oppressante, portée par un dessin très beau et envoûtant.
Une très belle harmonie, malgré une contrainte narrative forte, et un résultat maîtrisé et surprenant.