Les visés, de Nanni et Gosselin (Cambourakis)

Lecture étrange et dérangeante où l'on suit cet homme et le monde qu'il s'est construit, sa relation à l'autre, à l'amour et à la mort.
Tout est violence mais tout semble pourtant lissé, banal et anecdotique.
Il s'excuse, tente de s'extraire de sa filiation (qu'il reproduit) et finit par trouver totale justification à ses actes qui ne sembleront déments que pour les autres.

Il existe une froideur qui contraste avec la cruauté de la réalité et qui m'a rappelé, dans une certaine mesure, la folie de Junker.

Une construction narrative qui transcrit parfaitement son cheminement intellectuel empreint de réel et de fantasmes et
qui rend de façon prégnante ses pérégrinations mentales, entre drame social, folie et ultime délivrance.

Tout cela m'a l'air bien intéressant, pourquoi ne pas l'avoir gardé les amis ?

Va savoir...

Quatre albums à retenir, en fonction de ce que les uns et les autres ont pu lire et selon les commentaires du forum.
Mais peut-être pour la sélection de février, selon les livres lus ce mois-ci.

C'est vrai qu'il aurait mérité sa place ! même si le dessin n'est pas trop ma tasse de thé j'ai trouvé la construction du récit vraiment réussie ; à l'image des idées qui s’entrechoquent dans ce cerveau malade, mais guidé par un fil dramatique ininterrompu, on se trouve tout à la fois secoué et tétanisé dans l'attente du drame . Une belle leçon de manipulation mentale, j'adore !