L'inconnu, de Sommer (Les cahiers dessinés)

Hélène, séduisante quadragénaire propriétaire d’une boutique de mode, découvre un nourrisson dans la cabine d’essayage, et le recueille dans son arrière-boutique, sans en souffler mot à Antoine, son mari. Vicky et Wanda, deux adolescentes désinhibées, partagent une chambre d’internat et la plupart de leurs secrets, dont la grossesse de Vicky, fruit de sa relation amoureuse avec Antoine, qui n’est autre que leur professeur d’histoire. Pour compenser les inexplicables élans maternels de sa femme, Antoine lui offre un chien. Sous couvert de promenades, Hélène et le chien rendent clandestinement visite à l’enfant, jusqu’au jour où… (notice éditeur)

N'y allons pas par quatre chemins, l'une des lectures les plus enthousiasmantes de l'année. Et un auteur sans doute à découvrir.
Un scénario hyper-construit qui manie avec art l'ellipse et des dialogues au scalpel. (Superphane)

Un bel article chez actua bd : http://www.actuabd.com/Un-livre-et-une-retrospective-Anna-Sommer-une-autrice-a-l-honneur

>>> http://www.lescahiersdessines.fr/l-inconnu-anna-sommer-9791090875586

Pour toi Stéphane

Tu veux dire que c'est ton sheriff (que tu dédies à superphane) ou que c'est le sheriff de superphane ?

Conte cruel dans la lignée des films de Rohmer, Resnais et, pourquoi pas, Bacri-Jaoui.
Préparez-vous à vous en prendre plein la gueule

eraserhead a écrit:

Tu veux dire que c'est ton sheriff (que tu dédies à superphane) ou que c'est le sheriff de superphane ?

C'est bien mon Sheriff et il est dédié à Superphane ( je reconnais que je n'étais pas très clair …).

Allez, il manque un sheriff d'encouragement pour la sélection et le voici, même si le dessin est très loin de m'enthousiasmer.
j'approuve pour le scénario et la complexité des personnages , rendue par petites touches. Cruel, désabusé, intéressant

Glacial et tranchant, ce scénario m'a fait mal ; la blessure d'une lame d'acier ; c'est à la fin de la lecture que je réalise à quel point ce livre m'a retourné.

Pardon?
Vous parlez de quoi au juste?
J'ai bien la même couverture mais apparemment le contenu doit diverger!

J'ai lu d'une traite sans ressentir la moindre émotion, le moindre engouement, le moindre titillement intellectuel.

C'est assez plat, avec un scénario poussif, une narration poussive, et un dessin... poussif

Pour un film Bacri-Jaoui je suis preneur par contre!
A condition de tout revoir bien sûr :-)

La 4e de couverture parle de "son univers résolument féminin",
je n'ai pas bien compris… s'agit t'il de faire référence à la prostitution adolescente? Au désir d'enfant?
A la boutique de fringues? Bon… on n'est plus à un cliché près (mais c'est vrai qu'il n'y a ni avions ni trains ni voitures…).

Je m'incline... mais à contrecœur!

Poussif ???
Mais ça veut dire quoi ???

mince... il faut un sens à ce qu'on écrit?

Laborieux, avec difficulté, sans élan... du moins c'est mon ressenti à la lecture, je n'accroche pas à l'histoire, aux histoires,
je n'ai pas bien compris par exemple la séquence sur la prostitution (pour dire quoi?), et l'ensemble m'a semblé avancer un peu difficilement (: poussif donc )

Je vais attendre de l'avoir de nouveau pour le relire.
Et pour argumenter.
Parce que je ne partage pas du tout ton avis.
Je trouve que la qualité de ce conte moderne (on a parlé des films de Rohmer, par exemple) réside surtout dans l'art de manier les non-dits et les ellipses, de construire une histoire en croisant des récits très dépouillés, simples, se déroulant à différents moments.
Je suis aussi sensible à cette forme de sécheresse dans l'écriture, qui "va jusqu'à l'os" et que l'on retrouve d'ailleurs chez Presl, ou chez Debeurme, par exemple.

Intéressant, je l'ai lu tout en relisant Epiphania, on retrouve des similitudes tant sur le sujet que sur le style, sec, tendu et efficace. Pourtant les deux univers sont assez éloignés entre monde et situation bien réel d'un côté et fond de SF de l'autre. Alors certes les comparaisons s'arrêtent là, je ne serai pas aussi dithyrambique que certains, et pas aussi sévère que Gaga non plus, c'est un album réussi où l'auteur parvient à piquer là où ça fait mal avec un ton à la fois doux et amer. Le trait fin et réaliste colle parfaitement à la teneur de l'album et puis il y a cette maitrise du silence, redoutable d'efficacité et de profondeur. Mais pour en revenir au comparaison, je crois que cette année je préfère les univers sur réalistes, décalés voir ceux qui se référent à des contes et légendes plutôt que notre monde bien trop réel que l'on subit déjà tous les jours..