Cases blanches de Runberg et Martin

Pour le scénario de cette BD, le scénariste, Sylvan Runberg a eu une idée plutôt intéressante. Un dessinateur qui a rencontré un très grand succès auprès du public à un moment où il n'attendait plus rien de son métier (et de la vie en général aussi, un peu) n'arrive plus à dessiner une case. Son scénariste le presse ainsi que son éditeur. Les lecteurs ne sont pas en reste et commencent à s’impatienter sur les forums comme vous savez... Ce qui cloche, c'est qu'il n'aime pas ces personnages ni leur histoire.
Arrivé à ce stade du récit, on s'attend à une réflexion sur la conditions d'auteur, la création, tout ça quoi. Tout ce qui fait qu'un dessinateur devant sa planche à dessin éprouve le besoin de dessiner ou pas. J'en avais l'eau à la bouche car, pour moi, le processus de création est quelque chose de magique. J'allais enfin savoir comment il font tout ces auteurs de génie que j'admire tant.
Et puis, non, le récit ne décolle pas. Le pauvre gars n'exprime pas grand chose. Il met vaguement en place des stratégies d'évitement et court dans les bois autour de chez lui. Il y fait des rencontres qui le confortent dans sa posture et l'inspire à nouveau, un peu. Bref, il se laisse porter.



Comme vous l'aurez compris, la lecture de Cases blanches m'a un peu laissé sur me faim. Ce livre se lit bien mais ne va pas au bout du sujet. C'est dommage car le dessin d'Olivier Martin est très bien, un peu plus lâché que dans Face cachée, il est plus expressif, ce qui donne de belles planches.