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| Lune l'envers de Blutch | |
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+8Tue-Loup marion myrte Charles Olivier Superphane eraserhead Can fred 12 participants | Auteur | Message |
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fred Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 4846 Age : 57 Localisation : entre un carton de nouveautés et une pile de retours Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: Lune l'envers de Blutch Lun 17 Fév 2014 - 21:00 | |
| On avait laissé Blutch aux prises avec les digressions des dernières pages de Pour en finir avec le cinéma quand, dans une schizophrénie de cinéphile, ses traits avaient pris l'apparence de ceux de Jean-Luc Godard, et qu'excédé par le babillage incessant du monstre qui ne pense la vie qu'à travers des mètres de pellicule, Michel Piccoli avait fini par « descendre là », après avoir pris soin de bâillonner l'outrecuidant. Dans Lune l'envers, on le retrouve dans le rôle plus commun d'un créateur de bande dessinée. Mais un rôle de composition puisque, sous le nom de Lantz, il incarne, non sans une certaine mesure d'ironie, le personnage d'un auteur à succès. Blutch est blagueur et Lune l'envers, dans chaque strate de sa structure, ne manque pas d'humour. Le monde qu'il décrit relève d'un fantasme où la bédé aurait supplanté le cinéma en tant qu'art le plus populaire. L'entreprise Médiamondia (toute référence à son employeur actuel n'étant évidemment pas fortuite) règne sans partage sur ce monde-là. Elle fait ses choux gras de la série Le nouveau nouveau testament, duquel Lantz a pris les commandes depuis une vingtaine d'années. Or, ce dernier bute depuis de longs mois sur le nouvel opus tant attendu par l'humanité (tome 42), au désespoir de ses éditeurs Blumentritt et Kartatz, joués respectivement par Érik Orsenna et Hugo Pratt. À grands coups de majeur, ils vont devoir mettre au pas Lantz et ses méthodes artisanales, puis confier la série mythique à un pilote automatique. C'est à ce moment que la réalité se dédouble, que les époques fusionnent, dans un trouble de perception spatio-temporel qui réunit à la fois protagonistes et lecteur, et que le titre du livre prend toute sa dimension. Liebling, la jeune femme qui a l'honneur d'introduire et de conclure le livre, est également en charge de la transition entre passé et futur, telle une icône à la fraîcheur inaltérable, une injure à la décomposition dont Lantz est fatalement la victime et la proie désignée. Tandis que lui peu à peu agonise à force de s'enliser dans les promesses faites du bout de la langue aux épouse et concubine, elle fait figure de muse d'hier, d'aujourd'hui et de demain, celle qui résiste tant qu'elle peut à la logique de masse et aux productions aveugles fabriquées dans les trous du système Eurifice, quand tout le monde baisse la tête et y introduit les bras. Muse, artiste, cobaye et objet du désir, elle marche fièrement au devant de la horde des quidams connectés, à la fois inabordable et sublime. Elle est la femme ; elle est la raison d'être. Ce qui ressort de Lune l'envers, en définitive et en soutien aux allusions récurrentes et appuyées à la dérive plus ou moins consciente du monde mondialisé, c'est le plaidoyer de Blutch en faveur de sa propre cause. Comment le lui reprocher quand si peu d'intervenants de la bande dessinée, les prescripteurs en tout genre tellement habiles à donner le la en ligne, montent au créneau pour hurler à la face du monde ses qualités d'auteur exceptionnel ? Blutch ne ferait-il de la bédé d'auteur que pour les auteurs, des livres qu'on respecte comme on le fait de ceux de Joyce mais qu'on ne conseille pas (les lit-on jamais ?), des livres guidés par une inspiration qui ferait lever les yeux de Blütch au ciel, l'apprenti éditeur qu'il met ironiquement en scène, son négatif ? La marionnette Lantz lui sert de héraut et devient le chantre de la profession de foi dont il ne s'est jamais départi. Une fois de plus, à l'opposé de la création formatée qu'il dénonce à couvert, c'est une œuvre réfléchie et aboutie qui s'impose, tant dans le fond que dans la forme. Il est un peu énervant, Blutch, parce qu'il écrit aussi bien qu'il dessine. L'expressivité - ou bien l'expressionnisme - de son trait le dispense de récitatifs et les dialogues coulent comme les rapides d'un cours agité qui renvoie l'eau d'un bord à l'autre, ou les saillies vicelardes d'un personnage à l'autre. Son sujet prend forme à mesure que les sujets se lâchent et se fâchent, et on pense à Jean-Claude Forest et à l'imaginaire fantasmagorique dont Lune l'envers se fait l'écho sans trop de détours, de la mise en couleurs (signée Isabelle Merlet) à l'amour des femmes qu'on malmène mais qu'on aime, infiniment. Le féminin est semblable au catalogue de Médiamondia, il est éternel. | |
| | | Can Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 2738 Age : 46 Localisation : Golden city Date d'inscription : 16/11/2007
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Ven 14 Mar 2014 - 19:42 | |
| Tiens, no réaction à propos du dernier Blutch, étonnant, on tient quand même là un sacré titre. Ceci dit, ce n'est pas facile de livrer une synthèse de ce que ce genre de lectures peut laisser, c'est très personnel et pas facile à résumer. La première lecture m'a laissé perplexe, j'ai cherché un peu naïvement à rattacher les éléments et à me raccrocher à ce que je pouvais. Puis délaisser par ce souci de compréhension, je me suis laissé glisser dans l'univers et je dois dire que c'est assez brillant et remarquable (même si je ne suis pas persuadé d'avoir tout compris). C'est vraiment le genre d'album que j'ai envie de discuter pour mieux l'appréhender et j'attends déjà beaucoup de la prochaine réunion sur ce point. Alors en attendant, je me contente de ces quelques mots du maître en personne : | |
| | | eraserhead Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 3329 Age : 50 Localisation : Dans mon Auvergne jolie parmi les bois les monts Date d'inscription : 15/01/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Ven 14 Mar 2014 - 20:30 | |
| C'est virtuose, bien foutu, intelligent, bien écrit. Mais quelle profondeur voulez-vous y trouver ? qu'est-ce que tu n'aurais pas compris ? Je crois vraiment que tout y est dit, que la vraie profondeur est celle des personnages. Alors oui, la cité d'anticipation comme reflet critique de notre monde à nous, on est quand même dans du gros sabot de la SF. La force de Blutch, c'est aussi la posture qu'il a face à ses personnages : il ne se place pas toujours du côté le plus évident, et les regarde avec une grande mélancolie (et beaucoup d'humour). C'est un regard mûr. | |
| | | Superphane Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 1824 Age : 53 Localisation : Chamalieres Date d'inscription : 06/02/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Ven 14 Mar 2014 - 22:23 | |
| J'ai été très surpris, désarçonné, par la manière dont Blutch se joue de la temporalité. C'est vraiment brillant et drôle, beaucoup plus convaincant que l'opus cinématographique qui m'avait un peu laissé sur la touche. Les femmes qui marchent sont, comme d'habitude, superbes (elles rappellent vraiment les héroînes de Forest, c'est vrai). Je n'ai même pas eu l'impression de lire de la sf. Cela n'en est sûrement pas... J'aime beaucoup le majeur-taser.
Blutch est-il vraiment un auteur sélectionnable ??? | |
| | | fred Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 4846 Age : 57 Localisation : entre un carton de nouveautés et une pile de retours Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: à grands coups de majeur Sam 15 Mar 2014 - 7:16 | |
| On est en droit de se poser la question de l'utilité de sélectionner Blutch, Grand Prix 2009 d'Angoulême. Un auteur reconnu par ses pairs, donc, à une époque où l'élection se faisait à l'issue d'une concertation entre les membres du collège des "grand prix" encore de ce monde. Qu'en serait-il avec le fonctionnement actuel d'un vote internet ouvert à tous les auteurs professionnels ? Comme je le souligne dans la chronique, Blutch fait malgré lui de la bd d'auteur pour les auteurs (comme Breccia, Mattotti, Toppi). Il n'est pas un gros vendeur, dans l'absolu. Aucun de ses livres n'a été un succès et, si j'en juge par le score de Lune l'envers deux mois après sa sortie, celui-ci ne va sans doute pas rester encore très longtemps en piles dans les librairies. À mon sens, il s'agit d'un chef d'œuvre. Ce n'est pas un livre facile, il ne se donne pas tout se suite. On n'en saisit pas forcément tout le sens à la première lecture, c'est pourquoi je vous encourage à le relire au moins une fois. Il n'y a pas beaucoup d'exemples de bandes dessinées dont le résultat reflète de manière aussi parfaite et équilibrée les intentions, tant dans la narration et la mise en scène que dans la maîtrise de la forme. J'ai laissé passer un mois pour attendre de voir si Lune l'envers serait porté ailleurs qu'à Super Héros ou Esprit BD, ça n'a pas l'air d'être le cas. Alors, pour moi, il a toute sa place ici, correspond parfaitement aux critères artistiques d'une sélection au Sheriff, et je suis persuadé que s'il était élu chez nous, Blutch, tout Grand Prix d'Angoulême qu'il est, ne cracherait pas sur son Sheriff d'or. | |
| | | Superphane Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 1824 Age : 53 Localisation : Chamalieres Date d'inscription : 06/02/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Sam 15 Mar 2014 - 8:36 | |
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| | | eraserhead Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 3329 Age : 50 Localisation : Dans mon Auvergne jolie parmi les bois les monts Date d'inscription : 15/01/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Sam 15 Mar 2014 - 9:16 | |
| - Superphane a écrit:
- Je n'ai même pas eu l'impression de lire de la sf. Cela n'en est sûrement pas...
pour moi, c'en est, totalement. On est dans un récit d'anticipation, qui prend comme clé centrale une distorsion temporelle, où les machines ont pris, en quelque sorte, le pas sur les hommes et produisent à partir d'eux, à leur insu... quand même. (SF n'est pas un gros mot ) Alors moi qui suis un lecteur bêta, j'ai quand même du mal à voir quelle substantifique moëlle vous me promettez... Qu'est-ce que je n'aurais pas vu dans ce récit si profond ? Je trouve qu'au contraire, il y a une certaine fluidité, comme l'a dit Can, on se laisse porter assez facilement. Est-ce la présence de deux temps en une ligne narrative qui nous semble si complexe ? | |
| | | Charles Olivier Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 295 Age : 53 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 24/02/2014
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Lun 17 Mar 2014 - 22:47 | |
| Je passe totalement à côté du livre en 1ère lecture et suis incapable d'avoir un avis ; j'espère avoir le temps de le lire une seconde fois; | |
| | | Superphane Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 1824 Age : 53 Localisation : Chamalieres Date d'inscription : 06/02/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mar 18 Mar 2014 - 18:00 | |
| L'écriture de Blutch erst très particulière. Et je suis d'accord, on ne peut aborder la lecture d'un livre de Blutch de manière légère. il faut s'y pencher plusieurs fois, parfois. La lecture de Lune l'envers est l'occasion sans doute de se plonger dans l'oeuvre blutchienne. Si tu veux lire un livre plus "accessible" de l'auteur, tu peux jeter un oeil à plusieurs titres : - le petit Christian - Blotch - Mon fils le tueur (Donjon) dont il n'est pas l'auteur mais quand même. Les libraires complèteront sans doute cette liste ??? Quel(s ) livre(s) de Blutch faut-il posséder absolument ???
J'en profite, en ces temps de disette, pour t'encourager dans ton effort de participation !!!
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| | | eraserhead Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 3329 Age : 50 Localisation : Dans mon Auvergne jolie parmi les bois les monts Date d'inscription : 15/01/2010
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mer 19 Mar 2014 - 19:48 | |
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| | | myrte Titulaire
Nombre de messages : 141 Age : 46 Localisation : chamalières Date d'inscription : 02/03/2012
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mer 19 Mar 2014 - 20:20 | |
| J'ai juste commencé Lune l'envers et ne l'ait pas encore fini, mais un petit "truc" me chiffonne. Que veut dire Blotch avec ses personnages non colorées comme statufiés? Est ce cette histoire de temporalité qui les fige ? ou autre? HELP!!!! En tout cas je suis totalement séduite par le dessin et les couleurs; pour ce qui est du récit je vais d'abord finir avant de venir en reparler.
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| | | fred Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 4846 Age : 57 Localisation : entre un carton de nouveautés et une pile de retours Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Jeu 20 Mar 2014 - 21:38 | |
| Un des sujets développés dans Lune l'envers est celui de l'opposition entre les techniques modernes facteur d'uniformisation de contenus qui échappent à tous, depuis la fabrication jusqu'à la commercialisation, et la méthode artisanale, à l'ancienne, en l'occurrence la bd faite "à la main" telle que Lantz la revendique. Blutch a voulu intégrer son propos dans la forme et les partis pris de mise en couleur rappellent dans certaines pages ce qu'on avait l'habitude de voir dans les années 60-70. Exemple tout choisi, Barbarella de Forest : D'ailleurs, le premier projet de couverture jouait aussi avec cette image, cet hommage (maquette de la collection Histoires fantastiques d'époque), tout en ajoutant un nouvel élément d'intemporalité. Une très belle idée, dommage qu'elle n'ait pas été retenue : Donc, Myrte, le fait d'utiliser le blanc comme des zones de couleur (ou de non couleur) relève de la figure imposée, de l'exercice. Je n'y vois pas d'élément narratif particulier (sauf après un bon coup de majeur ), mais ça permet d'offrir à la case du contraste, surtout quand le traitement est celui de la monochromie. Quand le plan est rapproché entre deux ou plusieurs personnages, celui qui apparaît en blanc se détache nettement des autres. Comme autre ouvrage de fiction de Blutch, je conseille aussi un livre qui n'a pas été cité : Vitesse moderne, écrit il y a une douzaine d'année et qui rejoint un peu, comme le titre le suggère, les préoccupations du nôtre. Eraserhead, la profondeur du récit, c'est les moyens mis en œuvre pour arriver à ce que tu appelles la fluidité. L'équilibre des dialogues, leur humour, le cynisme de la mise en scène d'une comédie humaine qui s'agite dans le nœud du récit (la construction est irréprochable) tout en révélant la fragilité des uns et des autres. Il n'y a absolument rien de gratuit dans le déroulement de l'histoire, les détails participent à la structure du récit, et le tour de force, c'est qu'on peut se l'expliquer de différentes manières selon qu'on accorde une importance plus ou moins grande à chaque élément, selon qu'on regarde du point de vue de Lantz ou de Liebling. Quand je dis humour, je veux dire : je trouve ça vraiment très drôle, très comique. L'élégance du désespoir, en quelque sorte. Les mots qui entourent la lâcheté de Lantz. Les enjeux mondiaux du Nouveau nouveau testament face aux barres chocolatées NNT. La dérision qui désamorce les situations désespérées. Les parents de Lantz… Voyager en tronc (conduit par Blueberry), c'est bien, mais en toutou, ça c'est quelque chose ! N'oublions pas non plus la sensualité : | |
| | | marion Titulaire
Nombre de messages : 491 Age : 40 Localisation : le placard aux mangas Date d'inscription : 03/12/2008
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mar 25 Mar 2014 - 18:01 | |
| Ais bien lu le Blutch... vais le relire parce que génial mais trop, trop, trop quoi! Je ne saurais trouver les mots à écrire à son propos, et je trouve que le plus pertinent qui ai été écrit dessus pour le moment ou du moins le plus parlant pour moi... Ben c'est ce que Can a posté de l'auteur lui-même... Je le relis plus tard et je reviens si je vois quelque chose d'intelligent à dire pour faire avancer le truc. | |
| | | Tue-Loup Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 940 Age : 59 Localisation : Aulnat Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mar 25 Mar 2014 - 23:14 | |
| Merci Fred pour cette leçon de BD
... j'aimerai être capable de parler aussi bien de LUNE L'ENVERS, car pour l'instant j'ai uniquement : BLUTCH, c'est trop la classe ! | |
| | | Igor13 Jury du Sheriff d'or
Nombre de messages : 312 Age : 47 Localisation : Vic-le-Comte Date d'inscription : 22/12/2012
| Sujet: coucou Mer 26 Mar 2014 - 7:46 | |
| C'est la classe. Mais c'est quand même CYNIQUE.
Il est où le positif dans tout cela? Peut-être sur l'élévation au firmament du neuvième art. C'est grâce à ce genre d'exercice (d'oeuvre si cela vous choque) que la question: "la BD est-elle un art?" ne se posera plus.
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| | | Eva
Nombre de messages : 164 Age : 51 Localisation : Clermont-Fd Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Jeu 27 Mar 2014 - 10:41 | |
| C'est un livre qui a beaucoup de qualités, aussi bien artistiquement qu'au niveau du scénario. Son petit côté loufoque me déstabilise un peu, et je n'arrive pas à savoir si j'aime ou non. De toute façon, il faut que je relise cette BD avant notre rencontre. | |
| | | Joco Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 2331 Age : 57 Localisation : Troisième à gauche Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Sam 29 Mar 2014 - 18:14 | |
| La lecture de Lune L'envers est une grande expérience, forte, intense, pleine d'interrogations mais dont je ne sais que dire. | |
| | | eric Jury du Sheriff d'or
Nombre de messages : 278 Age : 49 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 11/11/2011
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Dim 30 Mar 2014 - 21:54 | |
| Je souscris : trop la classe !
J'ai aimé son regard plein d'ironie sur la bande dessinée... J'ai l'impression d'avoir lu souvent sur le monde artistique qui s'emballe, de la tension entre l'envie de succès et le risque de se transformer en industrie, mais c'est couillu de faire cela sur la bd, media moins reconnu. Blutch livre une part de fantasme de voir la BD rassembler des foules qui ne veulent pas rater un livre, tout en sachant que quand cela arrive, elle a perdu son âme.
Moi qui porte une grand importance aux récits, je ne vous cache pas que je suis un peu perdu dans l'histoire dédoublé, le trouble spatio-temporel... Je n'ai pas compris ce qui se passe, comment on se retrouve avec un Lantz vieux alors que Liebling ne vieillit pas. Sans doute faut-il juste me laisser glisser, comme le suggère Can, mais j'aimerais garde un peu plus de cette glissade que je n'en garde actuellement. En tous cas, ce livre mystérieux, qui ne se dévoile pas tout de suite, me donne envie de le lire et le relire, jusqu'à ce qu'il se révèle. Et ce que j'en saisi pour l'heure m'enchante.
Côté graphique, c'est une merveille ! Je connaissais peu Blutch et l’alliance du trait et des couleurs est somptueux. Les personnages en particuliers sont pleins de vie. La page 5 (reprise en quatrième de couverture) où Liebling marche en passant de fille à femme est une merveille qui justifie à elle seule l'achat de l'album.
Je relis ce que j'ai écris, c'est bien maladroit... J'aurais dû m'arrêter à mon premier mouvement : trop la classe ! | |
| | | Charles Olivier Comité de sélection du Sheriff d'or
Nombre de messages : 295 Age : 53 Localisation : Clermont-Ferrand Date d'inscription : 24/02/2014
| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch Mar 1 Avr 2014 - 6:46 | |
| Les livres sont écrits par des machines, mais elles produisent des oeuvres de différente portée en fonction de l'humain qui a les mains dedans ; il reste un espoir ! Peut-être que c'est pour cela que l'héroïne ne vieillit pas ? Peu importe. La 2° lecture m'a été nécessaire pour apprécier ce livre (et une 3° et 4° auraient été les bienvenues). Il restera toujours une part d'inexplicable qu'il faut laisser à l'auteur.
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| Sujet: Re: Lune l'envers de Blutch | |
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