Portugal de Pedrosa

eraserhead a écrit:

non, tu penses bien que je pensais davantage à l'HYDRIE, qui en terme d'universalité, se pose là : un questionnement sur la guerre, la violence familiale, la trahison, l'enfantement, ... des thèmes à mon avis aussi universels que la quête des origines ; le tout renforcé par une réflexion sur l'art en général, et en plus sans texte !

Hé ,hé,hé je sens qu'on va aller vers un débat passionnant . Faudra que je relise l'Hydrie tout de même , les grecs à tronche de poissons seront peut-être plus accessibles à une seconde lecture ?

fabulous a écrit:

Et bien et bien, beaucoup de choses dites déjà.
je pourrai faire mon petit commentaire vain en piochant dans les propos des uns et des autres ou tenter de faire plus, d'apporter quelque chose mais je vois pas trop dans le cas qui nous intéresse.
C'est un chef d'œuvre, fort à parier qu'il deviendra un classique de notre microcosme de la bande dessinée dans les années à venir, nous pourrons être fier de lui avoir remis le Sheriff d'Or !!!

quoi ?
comment ça ?
ce n'est pas le vote final ?
c'est juste les primaires de septembre ?
ah bon ... euh ...

Portugal président Sheriff d'Or 2011 !!!

Portugal, c'est le titre de tous les français, et des portugais aussi !!! enfin ça touche à l'universel !

Ca sent le lobying ça ?

eraserhead a écrit:

non, tu penses bien que je pensais davantage à l'HYDRIE, qui en terme d'universalité, se pose là : un questionnement sur la guerre, la violence familiale, la trahison, l'enfantement, ... des thèmes à mon avis aussi universels que la quête des origines ; le tout renforcé par une réflexion sur l'art en général, et en plus sans texte !

je sais bien eraserhead, je sais bien.

botachris a écrit:

fabulous a écrit:

Et bien et bien, beaucoup de choses dites déjà.
je pourrai faire mon petit commentaire vain en piochant dans les propos des uns et des autres ou tenter de faire plus, d'apporter quelque chose mais je vois pas trop dans le cas qui nous intéresse.
C'est un chef d'œuvre, fort à parier qu'il deviendra un classique de notre microcosme de la bande dessinée dans les années à venir, nous pourrons être fier de lui avoir remis le Sheriff d'Or !!!

quoi ?
comment ça ?
ce n'est pas le vote final ?
c'est juste les primaires de septembre ?
ah bon ... euh ...

Portugal président Sheriff d'Or 2011 !!!

Portugal, c'est le titre de tous les français, et des portugais aussi !!! enfin ça touche à l'universel !

Ca sent le lobying ça ?

non du tout, juste un point de vue, pas pire pas mieux qu'un autre.

Vous avez tout dis , Portugal est un grand livre au sens propre comme au figuré , la pagination pourtant très dense ne soufre d'aucune lourdeur , c'est fluide , et au delà de la thématique majeure , il est difficile de ne pas se sentir concerné par l'histoire de Simon , mais aussi celle de Jacques , Jean , Yvette , Claire ... tout comme notre imagination de lecteur nous pousse à nous interroger sur les agissements des anciens.

A travers les scènes du voyage , du mariage , on ressent , on revit des instants connus , de ces petits sourires qui s'affichent sur nos visages lorsque nous sommes à l'étranger , juste heureux d'être là , à ces longues discussions de famille autour d'une table , sur nos souvenirs passés et vies présentes , du temps que nous ne prenons pas assez pour écouter et comprendre les autres.
Le second chapitre qui se déroule totalement en France est à mes yeux le plus intéressant , il montre bien la situation transitoire dans laquelle se retrouve notre héros , à essayer de recomposer des bribes du passé , ce passage lui sera essentiel pour valider définitivement la quête de ses racines.
Par sa profondeur , cet œuvre méritera d'autres lectures , et pour une fois , j'aurai presque envie de dire que plusieurs tomes ne m'auraient pas dérangés , dans le sens où j'aurai pu profiter du plaisir de relire chacun , du plaisir à me rendre chez mon libraire , chercher la suite tant attendue.
Ne faisons pas la fine bouche car ceci n'est que détail et le travail de Mr Pedrosa mérite un grand BRAVO , on a parlé ce mois des qualités techniques ou graphiques chez Blutch et Matthieu , elles sont incontestables mais il serait plus que réducteur de placer Pedrosa derrière eux , je pense qu'il faut bien mesurer l'immensité du travail qu'a représenté un tel pavé , où quand la qualité est à la hauteur de la quantité fournie.

bin heu ...pas mieux ! Vous avez tout dit et pour une fois, je la boucle !!

Vive l'Espagne pour le football, la New-Zealand pour le rugby et Portugal pour la BD

J'ai été emporté, pour plein de raisons déjà évoquées par ceux qui sont venus ici avant moi. J'avais Polina en tête depuis ce début d'année et il faudra maintenant compter avec Portugal.

Je ne partage pas du tout l'enthousiasme général
Mon avis est plutôt proche de celui de Groumpf
Oulalalala, jai cru que je n'arriverai jamais au bout de cette lecture. j'ai tenu bon mais c'etait dur dur
Cette bd est risquée en effet. C'est le rythme choisi qui l'est. Passer autant de temps sur les silences, les petits rien sur un recit aussi long il fallait oser. C'est grâce a la qualité du dessin et des couleurs que ça fonctionne je pense.
Les superpositions de dessins sont très belles, certaines perspectives tordues et malmenées apportent une belle dynamique a certaines planches. j'ai un peu de mal par contre avec les postures et les expressions de visages exagérées. Ca m'a agacé parfois, surtout au debut avec sa copine.

J'aurais aimé que ça raconte quelque chose, au final j'aurais préféré "lire" un carnet de dessin.
La remise en question c'est du vu et revu et on reste assez en surface au final. Universel ou banal, je ne sais pas...Très occidental en tout cas.
Mais pourquoi pas... Juste que c'est vraiment pas le genre de recit qui me touche.

Merci Wijbick, je me sens moins seul...
Après avoir lu les avis de mes camarades de forum, je commençais à croire que j'étais totalement à côté de la plaque (la réponse est peut être oui quand même...)
Mais en feuilletant à nouveau "Portugal" je maintiens ma première impression.
J'ai repensé au "Combat ordinaire" de Larcenet là aussi on suit un héros (un artiste, alter ego de l'auteur) en pleine crise existentielle, artistique etc...
Larcenet et Pedrosa profite en gros d'une pagination assez large (4 volumes pour Larcenet et 3 chapitres pour Pedrosa) qui leur permet de prendre leur temps pour développer à leur guise les personnages face à leurs doutes et face aux autres... Mais Larcenet est le seul à offrir un caractère dramatique (dans le sens émouvant et théâtral) Marco évolue et se confronte aux événements quand Muchat en reste le spectateur...

Quand bien même Muchat est spectateur des événements (ce qui est très très discutable), cela remet-il en cause la qualité du travail de Pedrosa ???
Je lis chez Wijbick l'argument du rythme que je trouve nettement plus recevable... même si je ne le partage pas.

J'avais dit à peu près la même chose que wijbick dès ma lecture de cet album ; comme ça on est au moins trois a ne pas apprécier Portugal sans restrictions

Je ne vais pas m'autociter , mon commentaire est au début de ce fil

Superphane a écrit:

Quand bien même Muchat est spectateur des événements (ce qui est très très discutable), cela remet-il en cause la qualité du travail de Pedrosa ???
Je lis chez Wijbick l'argument du rythme que je trouve nettement plus recevable... même si je ne le partage pas.

je dis que c'est un choix auquel je ne suis pas sensible, je repense également à Coeurs solitaires (l'autre album contemporain de Pedrosa) le heros (ici encore) est a un carrefour dans sa vie mais à la fin il s'émancipe et évolue. Je trouve que Muchat, malgré les situations du quotidien très bien décrites par Pedrosa, manque de caractère et me laisse sur un sentiment d'inachevé...

Muchat , lequel

N'oublions pas le gros travail sur le personnage du père et les tentatives de compréhension sur celui du grand-père , Portugal , ce n'est pas l'histoire d'un seul et unique perso .

Magnifique découverte !

Je remercie Fred d'avoir ajouté le minimum de mots qu'il fallait pour que je le prenne, sachant que je tournais sur ce topic du forum pratiquement depuis sa publication.
Tout dans cet ouvrage respire la vie ! C'est juste, c'est réel, c'est naturel !

Et le naturel est tellement beau, égal à lui-même !

Une construction identitaire universelle simple, claire, fluide mais tellement touchante et passionnante, et je ne peux que rester bouche bée devant tant de couleurs et de maitrise sur celles-ci qui foisonnent au rythme des pages qui sont bien nombreuses... et heureusement !

Les couleurs, les ambiances, les tranches de vies sont toutes une invitation au voyage !
Un voyage certes physiquement parlant, mais la lecture a été un complet voyage de l'esprit, un voyage de l'âme tellement les personnages et leurs relations transpirent d'humanité.

A lire et à relire, car c'est un voyage sans fin, d'ailleurs le temps s'est arrêté pendant la lecture je crois, et j'ai englouti le tout d'une traite !

Mieux vaut tard que jamais… je viens d'achever la lecture de ce sheriff en or ! et je suis bien d'accord avec toi Can !

Can a écrit:

Muchat , lequel

N'oublions pas le gros travail sur le personnage du père et les tentatives de compréhension sur celui du grand-père , Portugal , ce n'est pas l'histoire d'un seul et unique perso .

car je crois que le chapitre central, dans tous les sens du terme, et le plus touchant, est le second, consacré au père. Ce père qui a coupé les ponts avec sa famille, avec son fils, et qui s'est réfugié dans le travail et dans une vie radicalement différente de celle de ses parents, qui vient à reculons à ce mariage, et qui s'ouvre petit à petit, se déride et permet ainsi à son fils bancale, incapable de s'engager ni de se projeter dans l'avenir, de se construire par la quête de ses origines ; c'est très émouvant et d'une fluidité sidérante ! Peu de dialogues, mais percutants, des situations toujours à propos, dans une atmosphère familière et chaleureuse grâce au dessin et aux couleurs, d'ailleurs bien distinctes pour chaque tranche de vie, comme cela a déjà été écrit. J'ai une préférence pour ce chapitre selon Jean… la Bourgogne et son vin, la grande fête de famille et ses lendemains au Pastis et à la pétanque, les liens entre la fratrie, notamment le rapport entre les deux frères, la soeur chewbab, la virée en deuche, et les souvenirs qui remontent à la surface quand la mémoire de la doyenne la quitte…

Splendide.

Nouvelle récompense...

J'y suis ! Et depuis quelques jours j'ai le sentiment que ce n'est pas un hasard. Les couleurs, les odeurs et la musique de la langue me rappelle à cette belle lecture.
Et je peux vous dire qu'une des plus belle plage du Portugal se trouve à trois kilomètre d'ici, c'est a Odeceixe. J'y retourne de ce pas !