L'Hydrie, de Presl

Murena a écrit:

eraserhead a écrit:

ça fait partie intégrante de l'histoire de la bande dessinée d'arriver à signifier sans texte.

Non c'est pas vrai ?

eh si...


non, sérieusement... ce que je veux dire, c'est qu'on juge des qualités d'un album, certes de façon totalement subjective, mais quand même.
On peut dire que tel ou tel point est raté, etc... mais là, tu dis toi-même que cet aspect est réussi et que c'est pourtant cet aspect qui t'a gêné.

De mon côté, je trouve effectivement que cet aspect est réussi, et qu'il fait de plus partie cohérente de l'histoire (une histoire de non dits, non ?).
Ce que je voulais dire, c'est que Presl s'inscrit dans une tradition de la bande dessinée, et qu'il s'y inscrit plutôt bien ?
Et que, en 15 mois de participation au jury, j'ai vu passer 62 albums (je crois) et que seul 1 utilise le procédé, celui-là.
Je ne dis pas que c'est parce qu'il est muet que je le choisis... Je le défends parce qu'il est réussi sur tous ses aspects ; je veux dire aussi qu'on ne peut pas reprocher cette caractéristique à cet album, car elle en est au coeur (sinon, on fait dans le j'aime / j'aime pas...)

Un très beau livre qui reste en mémoire et dans les tripes.
Tout à fait d'accord avec eraserhead pour affirmer que le muet est la base même de la bande dessinée et que son utilisation lui offre toute son universalité. Presl maîtrise cet art subtil dans toute l'évocation et l'outrance de son dessin ainsi qu'à travers la construction narrative de son histoire. J'ai beaucoup pensé au Peplum de Blutch ; par ailleurs, je crois qu'il me manque quelques références pour apprécier à sa juste valeur la portée symbolique de certains plans ou images.
Ta chronique, cher eraserhead, est tout bonnement splendide

eraserhead a écrit:

Murena a écrit:

eraserhead a écrit:

ça fait partie intégrante de l'histoire de la bande dessinée d'arriver à signifier sans texte.

Non c'est pas vrai ?

eh si...


non, sérieusement... ce que je veux dire, c'est qu'on juge des qualités d'un album, certes de façon totalement subjective, mais quand même.
On peut dire que tel ou tel point est raté, etc... mais là, tu dis toi-même que cet aspect est réussi et que c'est pourtant cet aspect qui t'a gêné.

De mon côté, je trouve effectivement que cet aspect est réussi, et qu'il fait de plus partie cohérente de l'histoire (une histoire de non dits, non ?).
Ce que je voulais dire, c'est que Presl s'inscrit dans une tradition de la bande dessinée, et qu'il s'y inscrit plutôt bien ?
Et que, en 15 mois de participation au jury, j'ai vu passer 62 albums (je crois) et que seul 1 utilise le procédé, celui-là.
Je ne dis pas que c'est parce qu'il est muet que je le choisis... Je le défends parce qu'il est réussi sur tous ses aspects ; je veux dire aussi qu'on ne peut pas reprocher cette caractéristique à cet album, car elle en est au coeur (sinon, on fait dans le j'aime / j'aime pas...)

Je ne dis pas qu'il n'est pas réussis, bien au contraire, le dessin est superbe et comme je le dis, il se suffit pour comprendre parfaitement l'histoire. C'est une vraie réussite et potentiellement mon vote pour le shériff du mois, mais c'est vrai que l'absence de texte me perturbe, car dans ma façon d'aborder la bande dessiné, le texte prend une grande place, et je n'ai pas forcément un oeil très avertis sur le dessin, là où l'aspect scénario et dialogue me parle d'avantage.

Point de méprise sur mon propos, j'ai adoré et je trouve le travail superbe, une fois encore, ma perception subjective de l'ouvrage ne m'empêche pas de reconnaitre la valeur objective du travail offert par l'auteur.

Merci eraserhead pour ta chronique et les images postées.
Je suis d'accord, L'Hydrie est une très très très bonne bd
J'ai trouvé le dessin très riche et assez decomplexé malgré toutes ses références. Comme s'il avait cherché un mix entre l'art grec, le cubisme..mais tout en restant assez libre, en s'appropriant sans craintes ces références picturales exigeantes.
J'ai vu peu de matisse dans ce dessin en revanche....et il est un peu trop rêche pour moi....
C'est sans complaisance dites donc!
et Oula toutes ces tripes et ces bébés mort là, ça m'a fait mal dormir. Le dessin n'est pas tendre et le récit non plus. Les deux fonctionnent a merveille ensemble
Se débarrasser du texte et rester efficace c'est une sacrée prouesse...en particulier avec un dessin aussi difficile.
Remarquable je dirais....
Et pourtant l'album me parait loin, loin....C'est comme si j'applaudissais... sans que mon coeur ne s'emballe

Je suis du même avis que Superphane.

en voilà un que je savais pas par quel bout prendre... Entre les commentaires enthousiastes de certains - dont je partage assez souvent les goûts - et la répulsion ressentie en le feuilletant rapidement, j'étais bien embêtée. Je me suis donc attelée à lecture avec pas mal d'appréhension, ce qui est rare, et beaucoup d'application (car il en faut). Je reconnais la virtuosité indéniable du dessin et admets volontiers que l'exercice de style du muet est réussi. Par contre la lecture a hélàs été, comme je le craignais, fastidieuse, et l'histoire m'a laissée de marbre - à part quelques hauts-le-coeur ( tiens au fait, à quand le tome 2 de l'Angélus ?) lors des étripages et autres joyeusetés anthropophages. Comme l'a dit Claire, c'est beau, mais c'est loin.