Renée de Ludovic Debeurme

Bon je vais aller de mon commentaire, qui pourrait être sévère mais va surtout être sceptique. Alors je n'ai pas aimé mais je pensais détester donc c'est plutôt pas mal.
personnellement je n'ai pas vu de profondeurs psychologiques, juste des amalgames, des symboles, du genre le rejet du corps, les difficultés du lien familial, de la vie... Mais rien de tout cela ne m'a paru pertinent. C'est plutôt une vision très archétype de personnage. Je trouve qu'aucun personnage ne se distingue, il sont tous noyés et la seule conclusion c'est qu'ils sont noyés. Du coup j'ai eu l'impression de lire des histoires de noyés pour finir par cette splendide chute ils sont noyés!

Du coup j'ai trouvé, les textes très pauvres également, comme dit Can, parfois c'est très poétique mais c'est tellement dé-contextualisé que ça n'a pas de sens. Alors on lit une belle phrase mais de là à leur trouver un sens. Désolée hein, mais je n'ai vraiment rien compris. Tout est tellement décousu, à force de vouloir faire dans l'image on finit par plus rien dire.

Les moments oniriques m'ont peut-être plus parler, alors qu'ils sont muets justement mais alors c'est le dessin qui pèche. Je trouve que c'est du mauvais glauque, bien sur, ils sont tous moches, tous répugnants, tous torturés mais au bout d'un moment, on peut bien imaginer des excroissances partout comme l'illustration d'un malaise, ça ne marche pas parce qu'il n'y a plus d'intention. Se flageller n'est pas une démarche artistique selon moi, c'est l'énergie qui doit être recherchée, ici la seule chose que j'ai ressenti c'est un vide profond alors même je suppose que l'auteur veut transmettre le ressenti.
Navrée donc je suis complètement passée à côté...

Bon, ben, eeeuuuhh, pas aimé du tout... J'ai eu du mal, non, je ne suis pas arrivé à rentrer dans l'histoire (un peu perdu par ailleurs avec Lucille et son homme incarcéré - ps : lecture du premier tome indispensable je pense) et je n'aime pas non plus ce type de dessin et de structure narrative.
Points positifs : un bien bel ouvrage... et une lecture très rapide.

L'idée était intéressante, mais je n'ai pas aimé comme cela a été traité et encore moins le dessin. Et que dire des passages oniriques que je n'apprécie pas du tout.
Bref, une BD que je ne retiendrais pas.

Renée est un bijou. En lisant, je n'ai pas pensé à l'avis de Freud ou de Lacan quand il était question d'introspection, ni à celui d'Evelyne Dhéliat quand il y avait du vent ou de la pluie, j'ai savouré. Je m'attendais à un truc de dépressif qui allait me déprimer, et bah bizarrement je me suis senti vachement bien après, tant la beauté de l'œuvre envoute. C'est sûr c'est pas gai et ça dérange. Mais c'est de là que nait la beauté nom d'une crotte. La déformation des personnages et les passages surréalistes donnent corps au malaise de Renée et à sa vision de suicidaire. Et cette déformation est doublée par celle du dessin général de Debeurme qui est lui même plein de mélancolie. Et il n'y a plastiquement absolument aucune fausse note. Je comprend qu'on puisse dire que s'apitoyer sur son sort en créant du dépressif qui se flagelle ça sert à rien, ou bien qu'on dise que l'Art ne doit pas être une thérapie, mais là je trouve que c'est ni trop ni pas assez, on passe régulièrement d'un état à un autre, d'un personnage à un autre, avec un croisement des deux filles que je n'ai absolument pas senti arriver. Moi ça me suffit. Peut-être que mon expérience en adolescence dépressive est trop limité pour ne pas me satisfaire de Renée, en tout cas j'ai plus qu'apprécié et redécouvert un auteur que je connaissais peu et que j'avais un peu trop vite lu.
Sinon je suis farouchement en désaccord avec ceux qui disent que lire Lucile est indispensable. On comprend vite qu'il s'est passé quelque chose précédemment qui a amené Lucile et son copain dans leur situation, mais j'ai envie de dire et alors? C'est de l'anecdote tout ça, tout est déjà là. Du coup je vais lire Lucile comme si c'était la suite de Renée, rien que pour faire chier le monde.

Ce compte-rendu (cette nicrottade, devrais-je dire) est pour moi aussi émouvante que la lecture du livre... Je trouve également que le livre n'est absolument pas un truc de dépressif (je suis moi-même quelqu'un de très joyeux !), bien au contraire... même s'il peut renvoyer à des angoisses personnelles.
Je me sens moins seul tout d'un coup et ça fait du bien !

...et je tiens à dire que Lacan et Evelyne Dhéliat dans la même phrase, c'est très très fort !

La grande classe, Nicrotte

smack nicrotte

Nicrotte, tu m'ouvres les yeux !
Saurais-je regarder maintenant ?






Comme quoi, on peut toujours trouver quelque chose à dire même quand on a l'impression que tout est dit !

Ah Nicrotte, tu trouve toujours les mots justes !

Je n’ai pas vu de recherches ou de tentatives de sonder l’i nconsceit dans cette bd non plus
Je n’y ai vu que les envolées oniriques, lumineuses ou cauchemardesques…donc poétiques ( j’ose)
Je comprend que l’on puisse trouver l histoire longue a demarrer, ceci dit, le temps qui est pris me semble nécessaire pour donner toute cette force au dénouement
Malgré le fait que l’ambiance générale du recit – j’insiste sur ambiance parce au cette bd est surprenante par sa capacité a m’impregner) soit noire et torturée, je trouve que la bd est optimiste
Certes les personnages sont tous complexes et difficiles mais je ne vois pas de loudeurs dans leur traitement, c’est eux qui sont lourd qui ont une histoire lourde.
Je ne vois pas d’autoflagelation, ni de clichés. L’onirisme permet d’eviter la lourdeur et la vulgarité. C’est en ça que je trouve ce livre fin…et magique
Je suis d’accord en tout point avec Superphane quant a la beauté et la force de la narration. Je ne m’attendais pas non plus a ce croisement d histoires
Le dessin et les mises en page, je les trouve sublimes
Je n’ai pas pleuré a chaudes larmes a la fin de l histoire mais j’ai été très émue par cette lumière de fin qui vient donner tout son sens, du moins son unité a ce récit, et ce, tout en grâce.
C’est beau, c’est tout. Pas besoin, je pense, d’être dépressif pour être touché.

Je cois que Debeurme est un auteur très particulier qui semble soit toucher fort soit laisser indiffèrent.

Ps pour mes libraires ( gentils, indulgents et patients- par pitié-) : désolée pour mon retard, je ramène les bds vite, vite vite….

J'ai lu Renée deux fois !
La première direct et la seconde après Lucille, que j'avais seulement feuilleté et parcouru jusqu'alors.
Je pense que les deux livres sont indissociables. Appréhender Renée en ignorant Lucille, c'est pêcher en mer sans savoir nager : le risque de s'y perdre est grand. Et comme l'histoire de Lucille et Arthur s'y prolonge et s'y entrelace (pas en mer mais en Renée ), ce n'est pas qu'on échappe au fil, mais on est au milieu de la pelote.
Même si je ne suis pas client des projections oniriques et du petit format qui contrarie le confort de lecture (on doit tourner bien trop souvent les pages), je dois bien reconnaître qu'il s'agit d'une œuvre singulière et marquante. Le dessin de Debeurme me rappelle par certains côtés le style de Clowes dans son registre le plus réaliste. Toute la détresse des personnages s'y incruste. Il y a une aisance littéraire, verve poétique, une grande qualité dans les textes et les dialogues que vient soutenir un superbe lettrage. Même s'il y a à redire, c'est un sacré univers (certes pas drôle du tout) auquel nous à convié Superphane, et je l'en remercie chaleureusement. Ça m'a rappelé aussi que mon père a habité quelques années dans le canton où se déroule l'histoire ; c'est toujours bien quand il y a des résonances personnelles

J'ai toujours du mal avec Debeurme; une petite gêne pas facile à définir, un peu comme si, trentenaire, je venais de lire le journal intime d'un ado un peu difficile, écrit avec application dans un cahier à grands carreaux.
Oui le dessin est très beau. Je comprend qu'on puisse être touché par ce qu'il raconte, mais cet enfermement des personnages en eux-mêmes, cette constance dans la grisaille me laisse complétement extérieur. Comme avec ses autres BD que j'ai lues, j'ai l'impression que cet ouvrage ne m'est pas destiné.

Je n'ai rien à rajouter à tous ceux qui ont dit pourquoi ils n'ont pas aimé Renée. Comme dans Les Enfants de l'Envie, ce style graphique a un effet répulsif qui n'agit pas en sa faveur.
Ensuite, je dirais que c'est beaucoup trop long, travaillant beaucoup les métaphores. Ce caractère onirique, il faut de la patience pour l'apprivoiser, et adopter du coup les deux personnages principaux. C'est très torturé, en plus. Et j'avoue que c'est un album difficile à appréhender.

A vous lire, j'ai le sentiment d'être passé à côté de quelque chose. Désolé ! Au deuxième tour, celà ira peut-être mieux.

J'avais eu du mal à suivre le fil lors de ma 1ère lecture. Ma lanterne s'était éclairée dans le dernier tiers.
J'ai lu Lucille et j'ai repris Renée ensuite. J'ai apprécié d'avantage cette 2ème lecture car je ne me suis plus égaré en route.
Lire Lucille avant de lire Renée ? En ce qui me concerne je pense que c'est mieux.
Lire Renée une 2ème fois ? Si la première fois ne vous a pas totalement rebuté alors il ne faut pas hésiter car on en apprécie que mieux la valeur.