La case mémorable

Beaucoup de cases d'Andréas sont des cases mémorables.

eraserhead a écrit:

rétrospectivement, j'ai pas eu une enfance facile...

C'est normal quand on a une tête de tortue. ^^

eraserhead a écrit:

et pour finir, l'absolu de l'horreur, avec cette case d'Alinoé...

Oui oui, elle m'a traumatisé longtemps celle là, et je crois bien que j'ai encore peur !

Citation :

et pour finir, l'absolu de l'horreur, avec cette case d'Alinoé...

J'ai fait des cauchemars à cause de cette bds (surtout que ce fut par hasard le premier album de thorgal que j'ai lu. Je suis passé à deux doigts de ne jamais lire toute la série).

Zaitchick a écrit:

Beaucoup de cases d'Andréas sont des cases mémorables.

Cha ch'est chur!

Récemment encore, les 2 premières cases du Passage (Capricorne 9) m'ont impressioné. Désolé, pas de scanner à la maison, mais j'invite ceux qui ne l'ont pas à se précipiter chez leur libraire favori pour feuilleter
Je vais quand même tenter une description:
La première est en pleine page, plan rapproché en plongée sur Capricorne allongé sur le ventre et ce qu'on croit être une bâche. Un pan de sa veste est replié par le vent. Pas de détails dans le décor. Mis à part le texte, rien ne nous laisse supposer un quelconque danger pour notre héros. Toutefois, ses pensées et sa pose inhabituelle nous font bien comprendre que la situation n'est probablement pas très confortable pour lui.
La seconde est en double-page, zoom arrière et plongée vertigineuse sur Manhattan. Les grattes-ciels aux innombrables et minuscules fenêtres paraissent d'autant plus lointains qu'ils sont écrasés par un violent effet de focale déformant la perspective. Capricorne n'est plus qu'un moucheron aplati, cramponné au dos d'un dirigeable en plein vol dans le ciel New-Yorkais. On distingue tout là-bas en bas quelques voitures formant une colonie de fourmis et quelques pucerons sur les trottoirs. En quelques bulles éparpillées dans la case, le monologue intérieur du personnage nous renseigne sur les évènements précédents, et pourquoi nous le trouvons en si mauvaise posture. Sueurs froides garanties même pour les lecteurs les plus casse-cous, et entrée en matière en pleine action diablement excitante!

Vous avez bon goût, colonel.

Rork comporte aussi son lot de cases - y compris les cases résumés avec lesquelles il joue sur la mise en page.

Une autre.




Arishem, commandant de la 4e armée.
(Les Eternels, Jack Kirby, Marvel-Panini.)

Cette case là est mémorable pour moi à plus d'un titre.

D'abord, c'est du Kirby. Et quand Kirby dessine un dieu cosmique, ça crache. Kirby, c'est beau en noir et blanc. Mais là, avec un jeu de couleurs primaires (armure rouge, reflets jaunes, paysage cosmique bleuté et jaune), ça donne envie d'être peintre !

Ensuite, c'est le moment-clé du préambule : les dieux cosmiques reviennent sur Terre et leur Chef pose le pied sur notre planète en attente de jugement. L'effet est dramatique. C'est le premier dieu qui se manifeste dans le récit et c'est un dieu de colère et de vengeance ! Une idole démesurée et sans visage. Un mélange de références bibliques et païennes. Un cliffhanger imparable.

Enfin, cette image a été reprise une 2e fois... pour annoncer l'arrêt inopiné de la publication de la série dans Strange, en raison des "mises en garde répétées" des sagouins de la censure - un prétexte des éditions Lug, en fait, pour stopper la série et passer un double épisode de Spider-Man. J'en conçus un intense sentiment de frustration à peine calmé par la découverte de quelques épisodes diffusés à la sauvette par Arédit dans des fascicules de poche (L'Inattendu)... Inutile de dire que je me suis rué sur la tardive édition française intégrale.

autre album avec son lot de cases mémorables... HP et Giuseppe Bergman
au hasard :

Connais pas. De quoi ça parle ?

Les Aventures de HP (Hugo Pratt) et Giuseppe Bergman, c'est une série de Manara chez Casterman, une sorte de délire érotico exotico 70's qui raconte les aventures picaresques de G. Bergman, guidé par la figure divine de HP.

de loin le meilleur album de Manara

OK.
Merci.

Case mémorable est récurrente : la case finale d'Au douzième coup de Minuit (At the stroke of midnight - Marvel, 1969) de James Steranko, une histoire courte d'horreur gothique, parue en petit format chez Arédit (Eclipso 66, 1979)



Très gros plan sur le visage de la victime hurlante avec un raccourci volontairement forcé afin de rendre son indicible épouvante...

Case reprise par Jackson (Butch) Guice dans un épisode de la série Nick Fury (#22, Marvel, 1991 ; #9, Sémic-France, 1992)



Un clin d'œil-hommage du dessinateur à Steranko qui officia sur le personnage dans les années 60.

Case détournée par Laurent Lefeuvre dans Tom et William...



Vibrant hommage à la BD petit format des années 50 à 90...

Celle-ci m'avait marqué à cause de sa galerie de craignos monsters invités.



Saurez-vous les reconnaître ?

Zaitchick a écrit:

Celle-ci m'avait marqué à cause de sa galerie de craignos monsters invités. Saurez-vous les reconnaître ?

C'est une case des XMens, mais je n'arrive pas à me souvenir si c'est pendant la période "mort de Phoenix", ou plus tard avec les Brood (juste avant que Tornade ne revienne avec une belle iroquoise).


Steranko a effectivement également produit son lot de cases mémorables, mais je ne l'ai découvert que fort récemment. La case en question est peut-être elle même une réference à la célèbre pochette de l'album In the Court of the Crimson King sorti la même année.


Pour en revenir au X-Mens, j'ai également des souvenirs émus des Nouveaux Mutants par Bill Sienkiewicz, qui mettait ses très grands moyens aux service d'histoires qui pouvaient paraître plutôt plan-plan comparées aux conflits intergalactiques et autres débauches d'effets pyrotechniques en vogue dans le reste de la production Marvel. La case suivante montre bien que l'on peut faire frissonner le plus blasé des lecteurs de Comics avec les recettes les plus éculées du conte de fée : une bête histoire de petite fille menacée par un ours

Pour In the Court of the Crimson King, c'est tout a fait possible. Bien vu Colonel.

La case est tirée de l'album Belasco des Etranges X-Men (Marvel-LUG,1985).
C'est le début de la Saga des Broods.
Je dois dire que j'ai laissé tomber les X-Men à ce moment-là : Claremont tournait en rond et Cockrum après Byrne, c'était tout simplement pas possible...

Ta 2e case ne s'est pas affiché... Mais l'arrivée de Sienkiewicz dans New Mutants, c'était ce qui pouvait arriver de mieux pour cette copie carbone des X-Men ! Comme de juste, Lug nous a charcuté la série, notamment l'histoire avec l'esprit de l'ours au point de rendre les épisodes méconnaissables. Les épisodes ont été intégralement publiés dans les Albums Comics USA, mais je ne pense pas les avoir tous.

Ororo en punk par Sienkiewicz : c'est une case mémorable.

Colonel Sponz a écrit:

Steranko a effectivement également produit son lot de cases mémorables, mais je ne l'ai découvert que fort récemment. La case en question est peut-être elle même une réference à la célèbre pochette de l'album In the Court of the Crimson King sorti la même année.

Citation :

Et voilà la version Gotlib :

Merci JayWicky du forum Superpouvoir.com

Zaitchick a écrit:

Celle-ci m'avait marqué à cause de sa galerie de craignos monsters invités.



Saurez-vous les reconnaître ?

Alors, on aperçoit le mutant insectoïde de la planète Mutaluna dans Les Survivants de l'Infini (This Island Earth de J. M. Newman, 1955)



Une photo du film servait à illustrer l'article de Tout l'Univers sur les effets spéciaux (avec une photo du premier King-Kong contre le tyrannosaure...) A 12 ans, ce fut aussi pour moi une "case mémorable". Je pus enfin le voir quatre ans plus tard, en 1982, en 2e partie de La Dernière Séance (après Jack le Tueur de Géants...)

Devant lui, un martien de La Guerre des Mondes (War of the worlds de George Pal - 1953), première adaptation cinématographique du roman de H. G. Wells.



L'action est transposée aux États-Unis et les Martiens deviennent une métaphore du péril rouge. Diffusé aussi le mardi soir à la Dernière Séance, entre-autres.

Le cyclope provient du film Le Météor de la Nuit (It came from Outer Space, 1953 de Jack Arnold - le réalisateur de Tarentula) d'après un récit de Ray Bradburry.



Film diffusé en 1986 sur TV6 dont le créneau du dimanche soir était réservé aux films fantastiques et de Science-Fiction. Elle avait d'ailleurs rediffusé aussi Les Survivants... TV6>M6.

L'humanoïde et l'alien dans le bocal ressemblent aux Martiens d'Invaders from Mars , de W. C. Menzies (1953), à ma connaissance, non diffusé sur une chaine hertzienne.



Dans cette histoire, les Martiens prennent insidieusement le contrôle des habitants d'une petite ville - ce qui rappelle L'Invasion des Profanateurs de Sépultures de Don Siegel (1956). Un enfant échappe à leur emprise (et doit convaincre un monde incrédule...) Tobe Hooper réalisa un remake d'Invaders from Mars en 1986.

Le dernier provient d'une série télévisée : Outer Limits - Au delà du réel chez nous. L'épisode Cold Hands, Warm Heart avec W. Shatner (CPT Kirk) dans le rôle d'un astronaute (déjà) confronté à une créature vénusienne.



Dans cette série, Léonard Nimoy (Spock) est, lui, transformé en être d'énergie dans un réacteur nucléaire... Les épisodes de cette anthologie de SF (rivale de La Quatrième Dimension - Twilight Zone étaient diffusés le samedi après-midi dans le cadre de l'émission La Une (puis "Samedi") est à vous. dans les années 70. Tous les épisodes ne furent pas traduits. La photo provient du livre Les plus Grandes Séries Américaines (1ère partie) paru aux Editions Néo.

Toute mon enfance !

Trop vieux pour y être sensible quand ça a débarqué.

La case suivante est un détail d'une vignette du strip James Bond, scénarisé par Jim Lawrence (d'après les romans de Ian Fleming), et dessiné par Iaroslav Horak. Elle ouvre le récit Tuer n'est pas jouer (1966). L'action se déroule à Berlin-Est.



Pourquoi un détail ?
Parce que dans l'album Glénat (1988), elle est agrandie et reproduite en page de garde - l'album est en format à l'Italienne.
J'ai trouvé l'ambiance dégagée par ce dessin fascinante. L'opposition noir/blanc, les traits bruts, le dessin devient presque expressionniste et tout cela crée une atmosphère à la fois sinistre et oppressante.

Une case ainsi grossie peut fournir de nouvelles perspectives et permettre de nouvelles interprétations.

Zaitchick a écrit:

Ta 2e case ne s'est pas affiché...

Les joies d'Internet... Chez moi je la vois très bien. Soit le site qui l'héberge a eu des vapeurs pendant la journée, soit c'est un site peu fréquentable bloqué par ton fournisseur. Mais bon, tu la connaissais probablement déjà.

Autre cases mémorable et effrayante, dans une histoire qui en est pleine: l'adaptation du Coeur Révelateur de Poe par Alberto Breccia.

L'éclairage saturé, la reprise du même dessin et le zoom saccadé souligne la peur qui paralyse le personnage. D'ailleurs, dans mon souvenir, il n'y a dans toute l'histoire que peu, voir pas de mouvement. Des corps fixes, des visages grimaçants, presque des cadavres.

Belle image colonel.
L'effet est effectivement efficace.