Aspic voisine de Monsieur H (Simon Hureau)
Je ne connaissais pas les autres livres de Simon Hureau avant de lire celui-ci, pour une entrée en matière, ce fut plutôt violent. Autant le dire tout de suite, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains et si vous avez du mal avec les pédophiles anthropophages violeurs de cadavre passer votre chemin, ou, tout du moins la seconde histoire de ce livre qui en compte cinq. Mais il faut quand même savoir que « L'agneau aux mille délices » fait, à lui seul, le tiers du livre et qu'il en est, à mon avis, la raison d'être. C'est en effet dans ce passage que l'auteur va jusqu'au bout du trash qu'il prend un certain plaisir à nous montrer. Les autres histoires ne sont que les hors d'œuvres et autres desserts pour habiller ce plat de résistance qui, il faut bien en convenir, a du mal a passer ! Mais quel plaisir !
Pour en dire un peu plus sur l'histoire, imaginer Mélusine, pas tout à fait une fée, quoi que, à sa manière, elle réalise des tours de magie. C'est en tout cas ce qui se passe aux yeux de Justine, sa
voisine d'en face qui, dès la première rencontre, tombe sous le charme particulier de cette gothique plutôt attachante malgré son côté frappé. Douée pour s'adapter à toutes les situations, même les plus difficiles, comme devoir faire une séance photos comme mannequin pour une grande marque de vêtement, Mélu, pour les copains, affectionne plutôt les situations sado-maso et gère tout avec un sang froid glacial quand elle a « l'affaire en main ». Bref, notre petite fée s'éclate dans des situations des plus choquantes mais en pince grave pour sa
voisine et fera tout pour l'attirer dans sa toile en lui mettant l'eau à la bouche avec des plaisirs simples, comme Myrza, lui montrant juste ce qu'il faut des plaisirs qu'elle pourra lui apporter sans rien dévoiler vraiment, tout en testant ces limites de petites bourgeoise coincée avec beaucoup de jouissance, c'est toujours ça de pris ! Mélu aime les défis, Mélu n'hésite pas à s'exposer, c'est un personnage finalement très attachant.
L'auteur ne prévois pas de suite pour son histoire, c'est dommage, mais d'un autre côté, l'histoire de la rencontre impossible entre ces deux filles que tout oppose n'a peut être pas besoin d'être plus développer. Le charme risquerait d'en être rompu.
J'ai beaucoup apprécier cette histoire de fée, avec son prince charmant pleins aux as, ses monstres capables du pire, ses cul terreux sortis des bas fonds et ses nobles qui passent un sale quart d'heure dans les oubliettes. C'est un très beau conte finalement même si on ne sait pas si elles eurent beaucoup d'enfants !
J'ai rencontré Simon Hureau à la fête du livre de Saint Etienne (Merci Gerard) et je regrette de ne pas avoir lu le livre avant car j'aurais aimé en parler plus avec lui. Le dessin qui orne maintenant mon exemplaire d'«
Aspic voisine » est une des plus belle dédicace que j'ai. Le scan n'est pas bon mais je veux bien la partager un peu avec vous :