Lorsque nous vivions ensemble de Kamimura

Ah, enfin, un manga pour les grands !
Je plaisante, bien sûr, mais en fait, pas vraiment...
Trois gros pavés de 700 pages sont prévus pour l'édition française du chef d'oeuvre de Kazuo Kamimura, l'auteur de Lady Snowblood. Et comme son titre l'indique, il s'agit d'une histoire d'amour. Réaliste certes, mais la poésie est omniprésente, poésie des images, poésie des situations.
Tokyo, début des années 70. Le Japon n'échappe pas à la vague mondiale de libération des moeurs. Kyokô et Jirô vivent ensemble en appartement. Sans être mariés. Elle est graphiste, lui dessinateur. Elle, lui, et leur quotidien...
Le récit est chapitré en épisodes courts et presque thématiques, comme une collection d'instantanés qui un à un viennent souligner la tendresse et la passion qui animent le jeune couple. La chronologie est respectée mais chaque saynète garde son indépendance narrative. L'érotisme est toujours sous-jacent, voire bien là quand un dessin ou un cadrage se prend à l'évoquer, et c'est justement cette inventivité graphique qui parvient à rompre l'éventualité de la monotonie que ce genre de récit pourrait engendrer. De la même façon, l'utilisation d'un personnage extérieur apporte de la souplesse et du charme à l'histoire d'amour. De l'anecdotique qui, en creux, nourrit le sujet.
Dousei Jidai (titre original) a connu un immense succès à sa parution au Japon. Gageons que son charme suranné saura attirer le public francophone. Pour ma part, c'est d'ores et déjà un de mes mangas préférés.

Je l'ai feuilleté samedi et ce bouquin semble intéressant, effectivement. Mais j'avoue que les 700 pages m'ont fait un peu peur.... Peut être une autre fois.
Pour répondre aux questions que l'on se posait, la publication au Japon date de 1972-1973. L'auteur de ce pavé est mort en 1986.
Voilà... Si mes sources sont bonnes !

Il ne faut pas se laisser impressionner par les 700 pages car c'est une oeuvre essentiellement graphique, toute la force et la poésie du récit tient dans ses situations et dans la finesse du trait.

Les dialogues ont une place parfaitement adaptée mais finalement très réduite par rapport à celles des dessins.

Vivement la suite...

A l'occasion, avec plaisir !!!

marion a écrit:

Il ne faut pas se laisser impressionner par les 700 pages

Oui, oui, cette fois je confirme, il ne faut pas se laisser impressionner par les 700 pages, une dizaine suffise pour voir que l'on va s'ennuyer ferme pendant cette lecture ......

Non, aller, c'est pas vrai, on ne s'ennuie pas vraiment, par contre il faut prendre le temps de le lire petit à petit, chapitre par chapitre, le poser et le reprendre, revenir en arrière ou sauter quelques pages.... C'est une lecture assez particulière, en effet.
Pour ma part, je trouve la relation de ces jeunes gens très pessimiste. Ils sont sans cesse en train de ce tester mutuellement, enfin surtout elle, car lui ne fait pas preuve de beaucoup de personnalité. C'est un peu la posture des hommes dans la relation amoureuses qui ne m'a pas plu dans ce livre mais c'est peut être une réalité. Et pas seulement au Japon !

Bref, tout ça est plutôt contemplatif et plein de larmes, il faut aimer pour accrocher.

Mon frère ayant eu la bonne idée de m'offrir le coffret à Noël, j'ai donc découvert depuis le début de la semaine ce magnifique et émouvant titre qui a fait connaître Kazuo Kamimura au Japon dans les années 70.


Je n'avais lu jusqu'à présent que L'Apprentie Geisha sortie en début d'année.

Je ne rajouterai rien de spécial aux avis de fred et de marion. Les 2000 pages et quelques se savourent très lentement, avec une certaine mélancolie me concernant (pas que j'ai vécu la même situation amoureuse mais quelques bribes tout de même), mais s'y dégagent également une force de la vie : l'amour étant à la fois si beau et si triste que la vie.

Comme le souligne si bien l'éditeur Kana, "ce manga est une magnifique peinture du Japon des années 70 mise en scène de manière quasi cinématographique et somptueuse par Kazuo Kamimura, l'auteur de Lady Snowblood. Une formidable histoire d'amour mêlant habillement suggestion et émotion avec une dextérité des plus fascinante."

A noter que le très sensible Jiro Taniguchi a préfacé le second tome, lui qui a travaillé avec le trop jeune mangaka disparu à l'âge de 45 ans en 1986 et qui l'a en quelque sorte influencé dans ses futurs ouvrages très connus en France.
De plus, ce manga a été en son temps un véritable phénomène de société : 3 millions d’exemplaires vendus, une adaptation en long métrage et une série télévisée. Les jeunes, éprouvant une certaine inquiétude au sujet de l’avenir, ne prenaient pas moins la vie avec une certaine légèreté et ont su se reconnaître à travers les protagonistes.

L'Amour se présente toujours comme un ensemble de fautes.
S'il est beau malgré tout...
C'est certainement parce que les fautes commises par l'homme et la femme sont belles.
Et si l'Amour se termine toujours par des larmes...
C'est certainement parce que l'Amour lui-même est un réservoir de larmes.

Prochaine lecture de l'auteur : Lady Snowblood.

Prochains achats : Folles Passions et La Plaine du Kantô.

pour moi, FOLLES PASSIONS est très en dessous.