Mayotte est une collectivité d'outre-mer française à caractère départemental, située dans l'archipel des Comores, au nord-ouest de Madagascar.
Charles Masson est un toubib ORL, accessoirement auteur de bandes dessinées.
Droit du sol est un pavé de 430 pages au dessin jeté et efficace. La fiction y côtoie habilement le documentaire et la prise de position humanitaire (ou non) des différents personnages qui s'entrecroisent au fil des pages.
Mayotte est un refuge idéal pour les comoriens. Située à 70 kilomètres de leur côte, l'île est réputée pour être un paradis économique où l'on peut bénéficier de la gratuité des soins. Chaque année, des milliers de femmes et hommes font la traversée sur une coquille de noix, au péril de leur vie. Mayotte demeure par conséquent un vrai repère de sans-papiers à qui les autorités font plus ou moins la chasse, selon la politique en vigueur du côté de l'Elysée ou de la place Beauvau.
Il y a cette réalité qui s'impose à tout autochtone. Il y a l'opinion des uns et des autres. C'est à travers le prisme "blanc" d'habitants de métropole que Masson nous emmène en voyage. Qu'ils soient toubibs, instit ou vendeur de téléphones portables, la vie de tous est en prise directe avec les clandestins. Certains aident, d'autres en profitent. La réalité est bien là.
Au-delà du contexte, les personnages existent à travers leur personnalité et leur passé. Il y a forcément des histoires d'amour qui les animent, il y a ce qu'ils ont laissé derrière eux en métropole, il y a le présent. L'auteur nous guide de l'une à l'autre de ces pièces centrales qui vivent et voient les choses à leur façon, toujours avec passion.
Un récit humanitaire plein d'humanité, un livre qu'on ne repose qu'une fois terminé tant il nous happe.
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