Les Cités Obscures de Schuiten et Peeters nous guident dans des mondes fantastiques, à l'architecture forte et frappante. Une série où bien souvent, le personnage principal n'est pas d'un gens, mais une ville, à l'identité forte, qui est au cœur de l'histoire.
En avant donc pour Brüssel, théâtre de ce dyptique dont le tome 2 est sorti en octobre. Le parti pris de faire du tranchant commence dès le choix du format de l'album, à l'italienne. Graphiquement, il ne s'agit ni d'un noir et blanc, ni d'une édition en couleur, mais d'une dominante gris donnant à chaque case une impression de gravure. Un choix original, qui apparaîtra des plus évidents lorsque vous aurez tourner la dernière page.
Que nous raconte cette nouvelle aventure ? D'étranges phénomènes se produisent chez plusieurs habitants de la Cité. Le restaurateur Maurice perd du poids sans raisons, Constant trouve des pierres, non dans son jardin, mais dans son appartement. Elsa trouve des objets,ou en voit disparaître dans sa maison...
Tout ses évènements, concentrés sur un même quartier, paraissent totallement indépendants les uns des autres. Pourtant, les édiles de la Cité vont demander à Mary Von Rathen de trouver l'explication de tous ces phénomènes. Le lecteur, à qui le narrateur raconte tout, saura dès les premières pages que tout est lié à un mystérieux géant au costume folklorique, qui va périr sous les rails du tramway.
Un scénario dense, complexe, qui offre une histoire entièrement fantastique, dépassant le rationnel. On dépasse les dimensions politiques que l'on peut rencontrer dans d'autres albums. On est surpris de page en page, et notamment dans la dernière partie du dyptique, qui réussit à dépasser la fin attendue par tous les lecteurs et donner une tout autre tournure à cette Théorie du Grain de Sable.