Défrichage 2017

Voici LE sujet qui doit nous occuper en priorité !

Chacun des membres du jury viendra y jeter chaque jour un coup d'œil pour savoir ce qui doit être lu et contre-lu, c'est ainsi que se forgera la sélection initiale qui débouchera sur la sélection officielle.


Le résultat de mon premier défrichage :



Jamais auteur moderne n'avait approché de si près l'esprit hergéen. Groenland vertigo est un condensé original des recettes ayant fait le succès de Tintin : ligne claire, aventure (parfois dérisoire), comique de situation, extravagance des personnages secondaires, mouvement continu… Mais pas que…




À chaque livre, David Prudhomme change de style graphique. Cette fois, c'est toute la noirceur des hachures d'un stylo à bille accompagnant un récit désenchanté qui vous saute aux yeux et vous hante jusqu'au bout sans que vous puissiez reprendre votre respiration tant l'espace inter-iconique est réduit à néant. Un grand moment de bravoure !




Prévert par touches surréalistes. Prévert par l'envers du décor. Prévert et ses frasques. Mister Green Prairie. Prévert et le talent infus. Prévert et les amis. Prévert et la gloire. Prévert éternel.

Avec l'aide de Jean-Luc Cornette au scénario, Vanyda sort de ses thèmes de prédilections dans ce livre plus ou moins autobiographique basé sur son histoire familiale et ses questionnements personnels. La tradition familiale, les origines, les liens amicaux sont le sujet de ce livre qui suit de nombreux personnages de 1935 à nos jours du Laos à la France et retour. Par son dessin plus lâché que d'habitude rehaussé d'une très belle mise en couleur, Vanyda nous offre un récit fort permettant de découvrir l'histoire de ce pays méconnu.

Derrière cette somptueuse couverture se cache une histoire assez classique se déroulant dans la France occupée de 1942.
C'est l'histoire d'une vie de quartier avec ses différents protagonistes (beaucoup de femmes, les hommes sont au front), quartier dans lequel les habitants protègent une famille juive.
Rose a une relation amoureuse avec un soldat allemand du service des renseignements qui par amour va faire le silence auprès de ses autorités sur les personnes traquées. Une histoire pleine d'amour, de bons sentiments et de secrets dont certains vont éclater de façon dramatique, un air de déjà vu avec en point d'orgue l'activisme, l'émancipation féminine et l'histoire de ces francaises tombées dans les bras de l'ennemi.
Livre aux nombreux retours positifs (BD GEST, PLANETE BD), je lui ai trouvé quelques beaux moments de sensibilité et de justesse, mais aussi de nombreux défauts, une écriture à l'eau de rose notamment et une approche téléphonée et convenue dans la construction du scénario. Le dessin oscille lui aussi entre traitement classique et pleines pages plus imaginatives.

Scalp, la funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnarge.

Tout est un peu raconté dans le titre, la fureur et la violence affichées en couverture sont sans équivoque, Hugues Micol nous plongeant ici sur les traces sanglantes de John Glanton, éclaireur pour l’armée puis membre des Texas Rangers pendant les guerres opposant Américains et Mexicains pour la possession du Texas entre 1835 et 1848, il s’est illustré par son comportement cruel et sans pitié, tuant ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Attiré par le goût de l’argent et du sang, il sema ensuite la terreur sur la route de la Californie, à la tête d’une bande de ruffians sans foi ni loi. Payé au scalp par des officiels mexicains pour tuer des Apaches, il fit un massacre.

A travers un dessin puissant oscillant entre gravures et crayonné, s'appuyant souvent sur des doubles et pleines pages, Micol illustre à merveille la contemplation, le désenchantement, la fuite et l'enfoncement vers une violence sans limite pour dépeindre l’implacable brutalité d’une époque. La force de l'album réside donc par son traitement graphique, l'éditeur offrant à l'auteur un bel écrin sur un format haut et élargi avec plus de 180 pages de mise en images, aussi sublimes les unes que les autres. L'histoire pâtit par contre d'une approche trop linéaire, quand à l’écriture, elle est souvent anecdotique face aux illustrations et cela tends à déstabiliser l'équilibre d'ensemble, une beau voyage graphique donc.

Je n'ai pas été du tout convaincu par Scalp qui souffre à mon goût d'un scénario rebattu et d'une systématisation des enchevêtrements graphiques à tendance pyramidale qui ne facilitent ni la lisibilité ni la lecture. Micol - grand dessinateur au demeurant - se fait plaisir, le lecteur beaucoup moins.

BIlan de début d'année !!!


Recueil d'histoires mêlant contes et légendes, construites autour de rencontres entre l'homme et l'animal. De beaux récits, mais l'ensemble est un peu inégal. Mérite sans doute que quelqu'un d'autre s'y penche !


Livre étrange et froid, qui, dans un Berlin futuriste voit son héroïne tenter de vivre après une brutale rupture amoureuse. Curieux mais pas vraiment emballant.


Au travail est passionnant de bout en bout. Le livre renouvelle de brillante manière le genre autobiographique avec des choix narratifs et graphiques sur lesquels nous auront sans doute l'occasion de revenir lors d'une rencontre avec l'auteur. J'adore.

Pas mal du tout même si j'en garde une certaine frustration.

Ça dépote !!

La dernière fois que tu m'as dit ça d'un livre de cet éditeur fab, c'était pour une nuit à Rome 😉
j'espère que c'est au niveau !!

J'ai lu ça et c'est pas franchement exceptionnel.

eraserhead a écrit:

La dernière fois que tu m'as dit ça d'un livre de cet éditeur fab, c'était pour une nuit à Rome 😉
j'espère que c'est au niveau !!

Tu jugeras. Tu me trouves enthousiaste, toi ?

Ah non, pas "enthousiaste" mais suffisamment séduit pour nous le proposer 😉

Je valide Le Retour, beau sujet bien mené sur l'art et l'humain sous un angle inhabituel, super dessinateur, dialogues bien écrits.

Le retour survole des sujets intéressants : l'artiste et son rapport au monde, le rapport entre l'art et la nature, les rapports entre arts et politique (...) autour d'une "intrigue policière" un peu lourdingue. Agréable et divertissant, pas plus.
J'ai trouvé le dessin pas vraiment excitant (le recours à la caricature me déplaît) et les couleurs régulièrement pénibles (les roses et les violets, non merci). Qu'est ce qui permet d'affirmer qu'on tient un super dessinateur ?

Le style, hérité du groz nez franco-belge mais derrière lequel on sent une "patte", franchement séduisant ; la qualité des déliés, du mouvement ; la transposition graphique très réussie des émotions qui traversent les personnages ; la fluidité de l'ensemble personnages - décors ; l'aisance et la maîtrise évidente du trait. J'ajoute que d'une mise en scène soignée découle l'équilibre général du livre.

Can a écrit:

Derrière cette somptueuse couverture se cache une histoire assez classique se déroulant dans la France occupée de 1942.
C'est l'histoire d'une vie de quartier avec ses différents protagonistes (beaucoup de femmes, les hommes sont au front), quartier dans lequel les habitants protègent une famille juive.
Rose a une relation amoureuse avec un soldat allemand du service des renseignements qui par amour va faire le silence auprès de ses autorités sur les personnes traquées. Une histoire pleine d'amour, de bons sentiments et de secrets dont certains vont éclater de façon dramatique, un air de déjà vu avec en point d'orgue l'activisme, l'émancipation féminine et l'histoire de ces francaises tombées dans les bras de l'ennemi.
Livre aux nombreux retours positifs (BD GEST, PLANETE BD), je lui ai trouvé quelques beaux moments de sensibilité et de justesse, mais aussi de nombreux défauts, une écriture à l'eau de rose notamment et une approche téléphonée et convenue dans la construction du scénario. Le dessin oscille lui aussi entre traitement classique et pleines pages plus imaginatives.

Une couverture qui attire indéniablement et un sujet sensible qui aurait pu donner une histoire de qualité. Mais, sans être raté, le scénario manque de profondeur, les personnages sont survolés et trop caricaturaux, là où on devine la possibilité d'une profondeur qui aurait pu rendre ce livre très réussi. La petite surprise finale (la lettre volante) est bien symbolique : en la trouvant, on se dit "quelle bonne idée", on s'attend à être renversé, mais le contenu est finalement sans trouvaille et sans émotion.
Dommage.

"Le perroquet", d'Espé.



Bastien a 8 ans.
Et sa mère est folle.
Plus précisément, elle souffre depuis sa naissance de "troubles bipolaires à tendances schizophréniques".
Un mal silencieux, tabou, invisible, jusqu'au moment où il explose et transforme la belle et aimante jeune mère en un démon furieux, rageur et ordurier. Et le quotidien en enfer, peuplé de médecins, médicaments, cris, thérapies en tout genre.

Pourtant témoin privilégié de ce naufrage, Bastien continue sa vie de petit garçon sans sombrer avec elle, entouré par ses grands-parents maternels, son père, ses copains, et protégé par son imaginaire.
Son histoire s'effeuille au fil des chapitres-souvenirs, épisodes monochromes, au trait précis, au style volontairement enfantin, bien rangés dans les vignettes - mais toujours ponctués d'une violente explosion de rouge, lorsque la folie maternelle fait irruption dans la vie tranquille de l'enfant.

Espé écrit ici un récit émouvant mais très en retenu, inspiré de sa propre enfance. Il explique son cheminement ici

"Tu sais ce qu'on raconte...", de Rochier et Casanave



Il parait que le môme Gabory est revenu... "Hein ? Tu déconnes."
De page en page, on apprend peu à peu le drame qui colle aux basques de ce jeune homme, que personne n'a revu depuis plusieurs années, depuis le jour où...
Les commérages se transmettent, de cases en cases, de bouche en bouche. Les interprétations s'accumulent, les esprits s'échauffent, l'atmosphère devient pesante.
Chronique efficace d'une rumeur qui tourne au tragique.

Bravo à tous, j'ai encore plus l'impression d'être en retard et de courir après les lectures que l'an dernier !
Je compte m'intéresser bien vite au petit dernier d'Isabel Greenberg.
http://www.bedetheque.com/BD-Cent-nuits-de-Hero-297179.html

Quelqu'un a t'il regardé celui ci ?

La malédiction de Gustave Babel

Salut à tous,

Voici mes trois premiers défrichages


je ne vais pas spolier l'intrigue, mais il y a longtemps que je n'avais pas lu une histoire aussi naïve ...
C'est ce que j'appelle une fausse bonne idée ...quoi dire de plus ?

Le dessin "influence ligne claire" ne parvient pas à tirer le livre du naufrage



Avec El MESIAS, nous avons l'occasion de retrouver l'auteur de SALTO (Mark Bellido) & le dessinateur de WEEGEE SERIAL PHOTOGRAPHER


Robin des bois & Don Quichotte dans la réalité politique contemporaine ... C'est plaisant à lire et un peu d'utopie ça peut pas faire de mal par les temps qui courent.
Au delà du coté joviale de la Bd, la lecture nous oblige à nous poser de nombreuses questions (et peut-être les bonnes ? ...)
Dessin qui colle parfaitement au rythme narratif




Enfin GROS COUP DE COEUR pour l'ouvrage de Désirée et Alain Frappier





Un témoignage sur l'exil et le CHILI, à travers les récits de Pedro Atias, Désirée nous raconte l'enfance de Pedro, son pays, sa jeunesse, sa vie ... jusqu'à l'arrivée violente de PINOCHET au pouvoir en 1973





Un peu comme le travail d'Emmanuel Guibert avec la guerre d'Alan (même si la Bd est fonctionne de façon beaucoup plus linéaire)

Une documentation riche et complexe, absolument passionnante (voir la très complète biblio en fin d'ouvrage )






Un livre bouleversante de Beauté et de romantisme ... le travail graphique d'Alain est tout simplement merveilleux.

   
B., suédoise quinquagénaire solitaire et introvertie, décide de se rendre à Tromso, petite ville au nord de la Norvège, sur les traces de l’héroïne de son roman préféré, Alberte et Jacob de Cora Sandel. A travers une double immersion, dans le passé du roman, et dans le présent de son personnage, Anneli Furmark nous montre le parcours de ces deux protagonistes désireuses de se libérer des carcans imposés par la société .Comme dans Hiver Rouge, l’auteure excelle à saisir les multiples variations d’atmosphères propres aux paysages nordiques, tantôt glaciales, tantôt réconfortantes, tout comme les différents expressions de ses personnages, à travers un trait faussement naïf et une palette de lavis confrontant le sombre au coloré .
Très beau récit d’une quête de soi qui peut mener à l’autre, qui nous rappelle combien les livres peuvent imprégner nos vies jusqu’à en changer le cours.

personne n'a lu Sestrieres ?
>>> http://infoscaetla.over-blog.com/2017/02/les-mysteres-de-sestrieres.html

eraserhead a écrit:

personne n'a lu Sestrieres ?
>>> http://infoscaetla.over-blog.com/2017/02/les-mysteres-de-sestrieres.html

Pas encore mais je regarde ça très vite.

fabulous a écrit:

eraserhead a écrit:

personne n'a lu Sestrieres ?
>>> http://infoscaetla.over-blog.com/2017/02/les-mysteres-de-sestrieres.html

Pas encore mais je regarde ça très vite.

Tout à fait dispensable et je ne valide pas non plus Animaux qu'évoquait Superphane un peu plus tôt.


Bonne surprise que ce Cauchemar argenté.
Cynique entre autres qualités.