[Dylan Dog] Statue Vivante, de Mari & Enna (mosquito)

Violet est sculptrice. Elle seconde Roman Digor, artiste maudit, qui peuple un cimetière londonien de ses sculptures funéraires. Or des meurtres y sont commis, et les sculptures de Digor sont accusées. Violet demande de l'aide à Dylan Dog.




Nouvelle aventure de Dylan Dog publiée en français, Statue Vivante est la première d'une nouvelle série annoncée par les éditions mosquito, connues (entre autres) pour leur remarquable travail sur la bande dessinée italienne (Sergio Toppi, Micheluzzi...). Le pari est ambitieux, d'autres ont échoué, comme Panini assez récemment.
(voir à ce sujet ici)

Dylan Dog est publié en Italie en plusieurs séries. La série régulière est publiée mensuellement, et connaît des tirages à faire pâlir les bandes dessinées 'commerciales' à la française. Mais le personnage est décliné en plusieurs éditions différentes, et l'histoire choisie par Mosquito pour ouvrir leur collection est issue de Dylan Dog Gigante (n°17, en 2008), série au grand format (comme son nom l'indique) publiée pendant près de 20 ans, mais qui est arrêtée maintenant.

La taille de cet album chez mosquito est donc équivalente à celle de la publication originale. En revanche, les volumes de la série régulière sont de petit format, sur papier de qualité très moyenne.
Certains volumes à grand succès (pour leur impact dans le fil de la série) sont réédités dans de beaux formats albums, notamment par l'éditeur transalpin bao publishing. Ils ont mis d'ailleurs eux aussi en valeur le travail de Nicola Mari (le dessinateur) dans un album paru il y a deux ans (Il Sorriso dell'Oscura Signora).




Mosquito promet de poursuivre la série, puisqu'un autre titre est annoncé à paraître (la strega di Brentford, un épisode de la série régulière) ; leur choix éditorial diffère cependant des précédents essais car il s'articule autour d'un dessinateur précis, dans le cas présent Nicola Mari, qui a dessiné pour les éditions Bonelli une trentaine de récits de l'enquêteur du cauchemar.

L'histoire qui ouvre donc cette nouvelle série est un très bon giallo (sorte de série noire à l'italienne, fondée sur des meurtres sadiques). Aucune trace de monstres venus de l'au-delà, mais l'ambiance est gothique à souhait, les personnages errant longuement dans le cimetière londonien.
La traduction fonctionne assez bien, mais les fans de la série auront du mal à y trouver les jurons traditionnels de Dylan Dog : le fameux « Giuda ballerino ! » est traduit ici par un « Sacré Foutriquet ! » peu inspiré.
La couverture de l'album reprend celle, très chouette, du volume original ; l'ensemble est donc de belle facture, même si on aurait pu souhaiter des ajouts critiques, meme sommaires, qui auraient présenté la série au lectorat français.


On peut trouver une vidéo montrant l'histoire originale, si on veut se donner une idée (en italien) :

à noter que c'est la 2e histoire de Nicola Mari publiée en Français. Le volume panini La Planète Des Morts contenait une de ses histoires courtes.