Ma vie posthume d'Hubert et Zanzim

Oxymore poétique teinté de matérialisme, projection occulte ou théologique, énième variation sur le thème des zombies, Ma vie posthume est un titre qui d'emblée suscite la curiosité et appelle à bien des interprétations. En vérité le contenu recèle un peu de tout ça. Si la grande inconnue de la vie c'est la mort, la grande question c'est la vie après la mort. Les théories qu'elle a inspirées, les massacres engendrés par les dites théories (histoire de faire vérifier qui a raison) sont légions depuis la nuit des temps et personne (à part JP Chevènement) ne peut assurer sans faire rigoler quelqu'un dans la salle que lui et lui seul sait.
Alors voilà qu'on nous parle de vie posthume, comme pour un traité philosophique, sauf que c'est surtout de vie dont il sera question, au fil des digressions littéraires commises par la plume d'Hubert et les divagations d'Emma, la très vieille et très morte femme qui raconte. Mais de ces égarements du fil conducteur naissent les séquences de flash-back indispensables à l'architecture de l'histoire. Toujours drôles et saisissantes, ces saynètes ne sont jamais gratuites ; elles permettent de situer chaque élément du récit, et tandis que l'action progresse et qu'Emma se fait à sa nouvelle situation de mort-vivante, les legos de l'intrigue se mettent peu à peu en place, et on commence à entrevoir la raison pour laquelle quelqu'un lui a tiré dessus, sans se douter qu'elle ne disparaîtrait pas pour autant.
Par le prisme de l'existence d'un personnage centenaire ou presque, que d'aucuns trouveraient acariâtre mais qui me séduit beaucoup, c'est la mutation qui est au centre du sujet : l'industrie, l'habitat ; les mœurs, bien sûr ; la jeunesse, la déchéance physique et la mort. Il y a avant, après, le miroir que la très belle couverture indique entre le deux, y a-t-il toujours ?
Ma vie posthume est sans doute la parution la plus originale et emballante de ce début d'année. Oui, c'est le premier volet d'un diptyque, oui, difficile de prévoir le développement de l'affaire, oui, on préférerait un gros monovolume (hi hi !). Qu'importe ? Quand une bande dessinée marie aussi bien la qualité de la langue à la clarté du dessin et que sa structure est aussi subtile, je préfère retenir les moments que j'ai eus à savourer sa lecture plutôt que de me perdre dans des considérations aussi hypothétiques que la vie posthume.

c'est sympa, les personnages sont amusants, et l'arrière plan criminel maintient l'attention.
Mais que les flash-backs sont répétitifs ! Et je ne suis pas sûr qu'ils apportent tant que ça au personnage...

agréable, quand même.

J'avais lu La sirène des Pompiers des mêmes auteurs, j'avais aimé beaucoup la poésie de ce conte décalé servi par ce dessin élégant entre Sfar et David B. Un a priori positif pour Ma vie posthume dans le choix de ce mois...

Ah ! La sirène des pompiers, quelle belle œuvre ! Ça aurait pu faire un bon sheriff ça, tiens !

Ma vie posthume en ferait un tout aussi bon

Tout comme eraserhead, j'ai trouvé la lecture très agréable et sympa. Le récit, plutôt original, est magnifié par un dessin soigné, détaillé et coloré. Quant à l'édition, vraiment rien d'exceptionnelle. Ah si quand même, une très belle couverture qui donne le "ton" de l'histoire!
Bref, un bon premier volume qui n'attend plus que son dénouement final pour nous ravir définitivement... ou nous décevoir.

On va laisser murir mais à chaud , je dirai que c'est un bien bon album que voilà , une histoire en effet très originale et menée avec beaucoup de subtilité , les flash back sont maitrisés et nous emmènent jamais là où on s'y attend , c'est vraiment la plus belle qualité de cette histoire.
Le fil conducteur est parfois un peu décousu , le dessin n'a rien d'extraordinaire mais tout cela fait son charme , vivement le 2.

Bon, ben..... un peu tout pareil que tout le monde. Une bonne lecture qui ....................................., des flash back............................. et un dessin..................................
Je vous laisse remplir les trous !

Une image tonique de la décrépitude et de la décomposition ! Lecture très agréable pour moi aussi, on s'installe confortablement dans l'histoire qui file sans accroc dans un petit parfum de naphtalIne... (un petit côté Foerster ?)

Que ce personnage est attachant et très bien servi par les dessins que j'ai particulièrement appréciés. Emma est piquante et acariâtre à souhait. Elle s'installe dans cette vie de zombie sans angoisse et c'est plutôt agréable.

Ma vie posthume, c'est le genre d'ouvrage qu'on peut largement conseiller, offrir, qui va plaire.
On se dit qu'on a hâte que les enfants, enfin assez grands, y jette un œil.
C'est bien foutu, plaisant, pas ringard pour deux sous.
Une fois le tome 1 acheté et lu, on courra acheter le tome 2 a sa sortie.

Toutes les histoires d'Hubert me plaisent. Et j'y prends toujours un plaisir simple et vif.
Miss pas touche, Bestioles, Beauté et maintenant Ma vie posthume.
Seulement voilà, c'est juste bien.
Et c'est déjà pas si mal.

Plus qu’agréablement surpris par cette œuvre que je trouve particulièrement originale.
La construction et l'écriture sont de bonne facture, nous amène souvent là où on ne s'attend pas.
Je n'ai pas du tout était gêné par la répétition des flashbacks pour ma part.
Pas impossible que mon vote se pose sur "Ma vie posthume"

d'accord avec vous, c'est une bonne lecture, très agréable, et oui, avec le soleil qui nous gratifie de sa présence, une chaise-longue, et tout ce qui va avec, cet album va bien mieux que demain, demain (ou peut-être que St Laurent, que je n'ai pas encore fini, donc je n'en dis pas plus) ;
mais de là à dire que c'est original... : combien de séries approchantes dans le style graphique, même dans le ton assez décalé au poisson pilote par exemple !

Peut-être le dessin te rappelle-t-il celui d'auteurs de la nouvelle génération publiée dans la collection Poisson pilote. Certes, difficile de nier la parenté, surtout que ces deux-là ont déjà publié dans la dite collection. Et alors ? Le ton, lui, n'appartient qu'à deux personnes. La causticité et la façon de développer des flash-back de manière arbitrairement décousue sont l'expression d'une véritable verve artistique, d'un savoir-faire. Les dialogues, faussement familiers, incluent toujours un élément de narration nécessaire au développement de l'histoire. Il y a des case désopilantes : le flic qui s'intéresse davantage à l'assiette de barquettes 3 chatons qu'à la déposition de la vieille, la photo du mariage peu consenti par la famille… Il y a de bonnes réparties, un rythme de séquences équilibré, de l'humour et même une imagerie sociale !
Franchement, qu'aurais-tu souhaité de plus ?

"On" ne souhaite rien de plus !!!
C'est une bande dessinée à recommander et j'attends la suite avec curiosité.

On a simplement envie de garder nos louanges pour des titres un peu plus en marge ou novateurs, même s'ils ont quelques défauts ! (C'est notre difficulté à faire parler nos tripes, tu sais bien !)
Question scénario, je trouve quand même l'album un ton en-dessous de Miss pas touche, par exemple.

fred a écrit:

Franchement, qu'aurais-tu souhaité de plus ?

beaucoup de choses !!!

car malgré une qualité incontestable, un savoir faire efficace ...

... j'aurais aimé me faire bousculer, être bouleverser, pleurer toutes les larmes de mon corps ou rire aux éclats, avoir envie de me replonger dedans sitôt la dernière page atteinte, être fou d'impatience devant l'interminable attente du tome 2 ...

... avoir la sublime sensation (des BDs qui me touchent ) qu'en parcourant les rayons de ma bibliothèque, mes doigts s'arrêterons sur ce titre et je plongerai immédiatement dans les souvenirs de cette troublante lecture...

Ma Vie posthume n'est pas une mauvaise BD mais elle m'a laissé relativement indifférents, j'ai le cruel sentiment que je ne rouvrirai jamais ces pages !!!

Tue-Loup, espèce de journaliste ! Tu me cites hors contexte

Le style graphique de cet album est effectivement reconnaissable.
Mais cela ne m'a pas gêné. J'ai parfois juste eu l'impression d'un léger décalage entre le scénario qui appuyait sur une forme de nostalgie du personnage principal et le style du dessin qui nous situe dans l'humoristique (disons le drôle, le décalé...).
Du coup, ce décalage (je n'ai pas parlé de fond et de forme, ne vous énervez pas) a inscrit ma lecture dans un sentiment étrange : l'impression que les intentions se brouillaient. Mais bien entendu, sa lecture est aisée et sait rester agréable en toutes circonstances...

stefan a écrit:

Mais cela ne m'a pas gêné.
Mais bien entendu, sa lecture est aisée et sait rester agréable en toutes circonstances...

je crois que tu mets le doigt dessus ; c'est clairement pas fait pour gêner qui que ce soit, et qu'en toutes circonstances, quiconque doit pouvoir aimer.

Je me suis effectivement posé cette question étant donné mon sentiment de lecture.