Après le très bel
Erminio le milanais, la triplette Surcouf, Laprun, Béhé est reconstituée ! Et c'est tant mieux car les trois auteurs n'ont pas leur égal pour raconter des histoires qui se déroulent au coeur des êtres.
Le
Chant du pluvier est un voyage en famille, entre Béarn et Groenland. Tout commence par les obsèques de la mère. Par petites touches et fines allusions, on comprend ce qui attache ou sépare, attachait ou séparait parents et enfants. Dans une vie, il y a toujours un moment ou il faut choisir entre les racines ou l'ailleurs. Certains courent le monde. D'autres ne quittent jamais le seul territoire qu'ils connaissent.
Guilhem, le fils, a choisi depuis longtemps. Il vit au Groenland. Il y a du travail et une fiancée. Marilis, la fille, très proche du père, Bernat, n'a coupé le cordon ni avec son père, ni avec ses Pyrénées.
Les funérailles, malgré l'absente, les réunissent pour une fois à la ferme ... et une grande décision d'aventure naît : Guilhem va emmener quelques temps Bernat avec lui sur le continent glacé.
C'est le thème d'être étranger (étranger ailleurs, étranger chez soi ?) qui a réunit les auteurs autour de ce projet. Le point de départ était de savoir ce qui pouvait se passer lorsqu'un vieux béarnais débarquait au Groenland. L'imagination et les repérages ont fait le reste, et on peut dire que le vieux Bernat est tout sauf un triste !
Le dessin d'Erwan Surcouf est très fluide, aidé en ça par le parti pris de la trichromie, un balancier de bleus et ocres.
Encore une fois, c'est avant tout l'humanité des personnages qui fait la richesse d'une histoire.
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