Voilà, c’est fini …
Une semaine fabuleuse vient de s’achever et la boîte à souvenirs s’est encore une fois remplie de belles images et de grandes sensations.
La Grande Traversée du Massif Central 2007 fut pour moi un bonheur et une expérience cycliste de premier ordre : diversité des paysages, grande variété de terrains, petites routes goudronnées, chemins roulants, sable, terre, cailloux du Gard, monotraces racineux, descentes techniques, du plaisir total. On peut ajouter que sur huit étapes, six se sont déroulées avec des conditions météo optimales. On peut dire également que l’ambiance et la cohésion de groupe ont été exceptionnels et facilités par une assistance de Nat, Soline et Valentine aux petits oignons : accueil chaque soir au gîte, courses, bonne humeur, grand merci à elles de s’être si bien occupées de nous. Merci également aux traceurs, Didou, Nico et Jean-Mi, sans oublier la pige de Jean-Claude samedi, qui nous ont guidés partout où manquait le fléchage, c’est-à-dire souvent
Dimanche 22/07C’est le départ d’Issoire depuis chez Jean-Mi. On est 7 : Jean-Mi, Max, Didou, Damien, Domi, Richard et moi. Nico et Nat doivent nous rejoindre le lendemain soir à Ruynes. Le ciel est couvert, mais pas pour longtemps ; très rapidement, le soleil va pointer et nous accompagner tout au long de la journée. Le parcours est assez familier, Saurier, Besse où l’on pique-nique au mini-golf, et puis autour des lacs Pavin et Montcynère sur les pistes de ski qui rappellent plein de choses à certains
On arrive assez tôt dans l’après-midi à Montgreleix où l’on boit deux bières avant de descendre au gîte du lac des Estives. On profite comme il faut de la piscine couverte et constatons que Damien et Max ont quelque retard en matière de bronzage agricole
L’accueil du gîte est des meilleurs et la table plus que recommandable : terrines maison, tripoux et truffade de quoi se faire péter le foie. On finit tous à aller marcher trois hectomètres comme des papys et mamies pour faire digérer un peu, pas plus d’un quart d’heure, le temps qu’il aura suffi au Bilou pour commettre son forfait.
ISSOIRE – MONTGRELEIX70 kilomètres
1590 mètres de déniv+
Lundi 23/07Branle-bas de combat au réveil. Le vélo de Didou a disparu. Parmi les sept machines parquées dans une grande salle conjointe à notre maison, c’est la seule qui manque. On commence les investigations à Montgreleix qui se situe à 1 kilomètre au-dessus du Lac en tournant dans le village à vélo. Puis on questionne l’aubergiste qui nous a servi des bières la veille, ainsi qu’un autre habitant. Pour eux c’est sûr, c’est un coup du Bilou, un gamin livré à lui même du Lac, et que nos hôtes connaissent bien pour souvent s’occuper de lui. Ils le font venir au gîte. Le Bilou, c’est un genre de Billy-the-Kid à Montgreleix. Il accumule les conneries. Il dit avoir vu le vélo la veille au soir près des poubelles. Notre hôte l’amène en bagnole mais il n’y a rien à l’endroit indiqué. Il redescend pour appeler la maréchaussée. On continue à tourner dans le village tandis que Didou retourne au gîte pour soumettre le Bilou à la question
Ça a plutôt bien marché parce que sur la route, on les croise qui remontent en vélo et Didou qui crie : « avance !» au Bilou, un sacré cycliste ! Demi-tour et rendez-vous devant une jardinière remplie d’orties d’où Bilou extirpe le vélo volé. Retour au bercail où l’on peut enfin déjeuner. Ricou nous a rejoint pour faire l’étape, qui sera venteuse au départ, puis carrément pluvieuse l’après-midi. Pas mal de champ de vaches jusqu’au Chamaroux, et on traverse une partie du Cantal : Allanche, les bois de la Pinatelle, et on bouffe dans un bistrot à Chalinargues. Grosse après-midi de pédalage s’ensuit jusqu’à Saint-Flour, Ruynes et la dernière montée au gîte de la Volpilière à Trailus qui se fait sous une dernière averse. Nat et Nico arrivent dans le même temps. Ricou, madame et leurs jumeaux passent la soirée avec nous et dînent au gîte. La volaille arrosée ici aussi passe bien. Après ça, un bon massage s’impose
MONTGRELEIX – RUYNES90 kilomètres à 16,4 de moyenne
1515 de déniv+
Mardi 24/04Nos affaires sont à peu près sèches pas archi-sèches et le temps toujours aussi pourri. C’est dans le brouillard que nous prenons tous les huit (avec l’arrivée de Nico) le départ à l’assaut des montées de la forêt de la Margeride. Ça caille sévère, on relève 9°. L’ambiance est toute petite, personne n’a trop le goût à déconner. Au Mont Mouchet, on verra que dalle, il n’y aura guère que l’omelette aux cèpes et la forêt noire du « bon accueil » à Paulhac pour nous redonner le sourire. Enfin, après avoir passé un bon moment sous la pluie, c’est dans les forêts que nous retrouvons le soleil, au moment-même où nous entrons en Lozère. Il ne nous quittera plus jusqu’à la fin. Le panorama au col des 3 sœurs est un avant-goût de ce qui va nous attendre chaque jour.
Le gîte du Giraldès, près d’Arzenc est atypique. Les tauliers sont de vrais paysans, possèdent un fameux troupeau d’Aurochs et se disent comme leurs bêtes « préhistoriques ». En tous cas la soupe qu’ils servent est de l’authentique – l’authentique, à en faire s’étouffer un fonctionnaire européen chargé de politique agricole commune. Tout est rural, y compris le ménage (« prière d’enlever ses chaussures pour éviter d’avoir à nettoyer »
).
RUYNES – ARZENC-DE-RANDON80 kilomètres à 14,2 de moyenne
1700 mètres de déniv+
Mercredi 25/07C’est une des étapes que j’ai préférées. Le lac de Charpal, le château du Tournel, la traversée du mont Lozère par le sommet des Finiels, presque 90% de chemins allant des pistes roulantes aux descentes techniques et la chaleur, enfin. Changement de pneu pour Damien à Bagnols où l’on pique-nique avec les filles. Ce parcours marque aussi la transition entre la terre et la pierre sur laquelle on roulera jusqu’au bout.
La descente du Mont Lozère au Pont de Montvert est un pur régal. Que du monotrace difficile et rigolo qui va nous occuper un moment. En bas, le gîte est un blockhaus communal et les tagliatelles alla carbonara des filles nous redonnent des forces.
ARZENC-DE-RANDON – LE-PONT-DE-MONVERT85 kilomètres à 15 de moyenne
1330 de déniv+
Jeudi 26/07La journée la plus chaude, sans doute. Soleil de plomb et pas de vent, on va cuire sérieux !
La forêt cévenole nous protège quand même toute la matinée, jusqu’à Florac où c’est l’étuve. S’ensuit une belle après-midi que nous allons passer au bord du Tarn par des chemins techniques exigeants et usants. La pierre est plus que présente sous les roues de nos Lapierre ! Mention spéciale pour le village de Castelbouc dont les maisons semblent construites dans la roche. Et puis, belle baignade à Saint-Enimie ; l’eau fraîche de la rivière nous revigore.
Dernière montée jusqu’au Mas-Saint-Chély, 8 bornes par la route avant de découvrir le gîte de la Toulousette sur le plateau où l’on va passer la nuit. Le site est assez far west, animaux et grandes étendues, on s’y sent bien. Certains dormiront dans la yourte mise à notre disposition.
LE-PONT-DE-MONVERT – LE-MAS-SAINT-CHÉLY71 kilomètres à 15 de moyenne
1330 de déniv+
vendredi 27/07C’est ma journée difficile.
Elle commence à travers la Causse Méjean sur du parcours vallonné. Et puis dans la dernière descente, une chute sans gravité va me miner le moral et me mettre le doute. Je déchire juste un peu le cuissard mais ça me gonfle bien quand même. Surtout que les premières rampes de la montée du Mont Aigoual sont difficiles, et l’adhérence très limite à cause des pierres roulantes (j’aime pas les Rolling Stones
). Je dois m’arrêter à plusieurs reprises et ça ne me calme pas, bien au contraire
L’ascension se fait en 7 kilomètres pour 440 mètres de déniv+. Le cadre est tellement chouette là-haut que j’arrive enfin à me calmer.
Steak-frites au restau touristique et Nico se fait une nouvelle copine avec la serveuse qui ne veut pas lui donner de couverts
Elle en sera quitte pour ranger les tables comme il faut !
L’après-midi se passe avec pas mal d’arrêts dédiés à l’orientation et on arrive au gîte du Mas Bresson au-dessus de Dourbies où Jacques Brel, le tenancier, nous attend au milieu de ses chevaux et de ses bourricots. A défaut de rab de canard, il me proposera de faire le bœuf plus tard avec nos guitares, mais il est déjà tard et la gtmc mérite d’être respectée par des vttistes frais et dispos, surtout si l’on considère la difficulté de l’étape qui nous attend le lendemain. Donc dodo, rideaux !
LE-MAS-SAINT-CHÉLY – DOURBIES63 kilomètres à 14 de moyenne
1380 de déniv+
samedi 28/07Celle-là restera gravée dans nos mémoires.
Matinée tranquille sur des grandes pistes roulantes de la Montagne du Lingas, la majeure partie du temps descendantes. À Alzon, nous retrouvons Jean-Claude, dit Titi, qui va nous conduire pour un parcours d’anthologie sur ses terrains de chasse gardois. Montée sur Régagnas, descente technique sur Vissec, nous longeons un premier cirque avant Blandas. Dans les sentiers étroits de pierre blanche, il ne faut pas se rater. Il y a 200 mètres de vide sur le côté et le moindre écart peut avoir de sales conséquences aux endroits chauds. Le décor est somptueux, digne d’une couverture de VTT Magazine
Puis nous prenons la route pour grimper au belvédère qui domine le Cirque de Navacelles. À couper le souffle ! Re-descente technique sur Navacelles et chutes sans gravité de Richard et Max. En bas, on fait le plein des bidons. Un peu de portage et on attaque la partie la plus coton du circuit, un sentier de crête entre vide et roche où il faut parfois franchir des éboulis. On y va prudemment tandis que Jean-Claude nous explique tout sur ce que l’on voit. On retrouve Nat un peu plus loin. Elle est venue à notre rencontre à vélo depuis le gîte où nous allons passer la nuit. Nous voilà dix à rouler le long des Gorges de la Vis.
La journée de vélo se termine par la partie la plus physique : 300 mètres de dénivelé en portage ! Ça cause pas fort, encore moins quand Jean-Mi pète son cadre dans une partie de la montée où l’on pouvait rouler. Jean-Claude dont la bagnole était garée en haut de la côte ramène alors Jean-Mi et son pauvre Cannondale pour les cinq bornes qu’il reste à faire jusqu’au gîte de Saint-Maurice-de-Navacelles. Pour la dernière étape, Nat prêtera son vélo à Damien et Jean-Mi finira sur la machine de Damien.
Bières, Ricard et Prune pour tout le monde !
DOURBIES – SAINT-MAURICE-DE-NAVACELLES78 kilomètres à 15 de moyenne
1535 mètres de déniv+
dimanche 29/07Peu de kilomètres au programme. On doit rentrer cet après-midi en voiture.
Mais de la borne sérieuse quand-même car une grosse partie se fait au milieu du maquis dans la pierre. Du haut du Mont Saint-Baudille, la mer s’aperçoit au-delà des contreforts du Massif Central. La gtmc est bien terminée.
On retrouve tout le monde à Saint-Guilhem-le-désert et profitons des derniers instants autour d’une pizza. Yza et Juju nous ont rejoint, Jean-Mi est toute guillerette
A bientôt pour de prochaines aventures, les amis !
SAINT-MAURICE-DE-NAVACELLES – SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT37 kilomètres à 14 de moyenne
925 mètres de déniv+
TOTAL574 kilomètres
11300 mètres de déniv+