Trou zombie, de Carlé et Bouquet (l'association)

L'expression "tomber des mains" est on ne peut plus appropriée à la situation et au sentiment dubitatif que ce livre m'a procuré.
Récit souvent brouillon et confus, je me suis perdu dans ce dédale d'anecdotes décalées et pas toujours utiles, je n'ai pas vu où les auteurs voulaient en venir entre le sérieux qui cherche à décrire le lieu et le mystique qui le rends sans grand intérêt. Dommage, il y avait pourtant de jolies planches.

Can a écrit:

...et le mystique qui le rends sans grand intérêt.

?

Plutôt très convaincu par cette lecture qui renvoie dans les ronces la quasi-totalité de la production plan-plan des vrais-faux carnets de voyages en bédé.
Le livre est certes décousu, surtout dans sa première partie, mais l'alternance des écritures, très léchée pour Carlé et très graphique et expressionniste pour Bouquet, trouve peu à peu son rythme. Drôle, poétique, libre et un peu foutraque le livre dresse effectivement un tableau hallucinant d'Haïti et de ses communautés.

Tout est dit!

C'est à dire ? Tu trouves que ce livre raconte n'importe quoi ?

Je ne pense pas beaucoup de bien non plus du livre. Malgré quelques fulgurances, la première case - prometteuse mais menteuse, la page gravure lino de Bouquet, certains élans de Carlé, le livre ne présente pas énormément d'intérêt. On a deux gars qui trouvent un plan de résidence et qui se demandent ce qu'ils pourront bien faire comme livre. Tiens, pourquoi pas raconter ce qu'on a fait ce qu'on a vu. Ouais super, on va faire un carnet de voyage dans lequel on compilera nos impressions. Génial. Carnet de voyage en Haïti. Le vaudou, la chaleur, le blanc-billet-euro. Les machins exotiques. Bon.
Je conseille la relecture de La Nuit du Capricorne, je crois que Carlé a beaucoup de talent quand il ne se résout pas à la facilité.

eraserhead a écrit:

C'est à dire ? Tu trouves que ce livre raconte n'importe quoi ?

Oui! J’ai trouvé que cet ouvrage était un amas d’anecdotes sans grand intérêt s’ouffrant en plus d’un enchaînement totalement décousu.

j'y ai lu pour ma part le portrait d'un pays que je ne connais certes pas mais dans lequel j'ai senti une certaine réalité, aussi caricaturale parfois que ses deux personnages. ç'aurait été une 'fiction', je pense que le livre aurait été moins critiqué. Il m'a vraiment intéressé concernant l'échange qui existe entre les deux auteurs, comment leurs propos se construisent par croisement, se nourrissent, et comment ils évoluent l'un par rapport à l'autre. Alors oui, si on reste au degré 'les anecdotes de deux rigolos qui ne savent pas quoi raconter', il me semble qu'on perd un peu à cette lecture.

eraserhead a écrit:

ç'aurait été une 'fiction', je pense que le livre aurait été moins critiqué

Non. D'ailleurs Comme un chef et Ailefroide ne sont pas des fictions, et j'ai plaisir à les soutenir

Du début à la fin, je n'ai pas saisi où les auteurs voulaient aller ni ce qu'ils souhaitaient nous raconter. Il est alors bien difficile pour moi d'en parler : soit je passe à côté, soit le livre est vide.

Malgré une petite tentation d'abandonner après quelques pages, la poursuite de la lecture s'est avérée payante ; loin d'être désagréable, décousue certes mais à l'image du ressenti des auteurs plongés outre temps et outre mers ; quelques belles planches, un duo sympathique, il avait bien sa place ici ... mais n'ira pas plus loin !

fred a écrit:

Comme un chef et Ailefroide ne sont pas des fictions

assez drôle mais cruel que d'accoler ces deux-là !

on les sent doués ces deux zozos, dommage qu'ils aient manqué d'inspiration, j'apprécie tout de même leur honnêteté sur ce fait.