Le joueur d'échecs, de Sala (Casterman)

1941. Dans les salons feutrés d'un paquebot en route pour l'Argentine, le champion du monde d'échecs affronte lors d'une ultime partie un aristocrate viennois, dont l'incroyable maîtrise du jeu est née dans l'antre de la tyrannie. (notice éditeur)

Quand la gageure de l'adaptation d'une œuvre mondialement reconnue devient une réussite parfaite ! Les pages de David Sala sont sublimes, presque irréelles, hors du temps, et apportent un nouvel angle à la nouvelle de Zweig, comme si la plongée graphique dans l'abîme cérébral pouvait en accentuer la schizophrénie. (Fred)

Je valide avant tout pour les qualités graphiques de Sala dont le travail illustre à merveille tant le duel de la partie d'échecs que le combat intérieur et psychologique livré par le héros lors de sa détention par la Gestapo, c'est beau comme du Gustave Klimt et c'est pas rien.

La composition des planches ainsi que l'expression des personnages fondus dans un décor sous forme d'échiquier donne une ampleur de mise en abyme et une dimension assez profonde à chaque scène. Je regrette un final un peu enlevé et expédié, me laissant sur ma faim sur une partie pas totalement achevée.

En ce qui concerne la fin, elle est en tout point fidèle à la nouvelle de Zweig, comme l'ensemble de la BD qui respecte le texte et le déroulement du livre. Zweig lui même disait de ce livre qu'il est"trop long pour une nouvelle et trop court pour un roman"... Ton impression, Can, vient peut être de là.

Un magnifique travail d'illustration qui transmet parfaitement la folie et l'absurde, mais aussi la triste délicatesse et l'intelligence de l'oeuvre originale.
Un vrai coup de coeur

Belle lecture au graphisme envoûtant, mais qui malgré tout ne passera pas le sélection pour moi tant le texte et l'histoire ne m'ont pas totalement embarqué.