Comment vivre,
quand l'insouciance tourne à l'horreur,
que la conscience retient l'erreur,
quand on ne veut que s'isoler,
attendre la mort pour apaiser ?
Mais comment mourir,
quand la mort ne veut pas de nous
mais que la chance avec nous joue,
quand nos visions même nous connectent
à cette sale vie qui nous débecte ?
Christophe Merlin nous emmène dans une ballade inconfortable avec Sean Hopper aux prises avec ces questions inconfortables, sous le regard prudent mais fasciné de son jeune voisin, pas forcément mieux loti que lui. Autour d'eux, on croise la douce Bonnie, un père qui perd la tête, une grand-mère sur le déclin, et quelques autres auxquels il va falloir se frotter. C'est à tombeau ouvert au volant de ses vieilles voitures que nous roulons ; ça passe ou ça casse !
Adaptation d'un roman éponyme de Martine Poulain publié en 2010 par les mêmes éditions Sarbacane, la mise en image est très réussie avec une grande utilisation de visages lointains où aux yeux fermés, qui font ressortir par contraste les émotions lorsqu'elles surgissent. Un gros travail est fait également sur la couleur puisque chaque lieu à sa couleur ce qui permet tout de suite au lecteur d'en retrouver l'ambiance.
Un livre réussi, à la fois dur et sensible, sur véritable un retour à la vie.
Les premières planches sur le site de l'auteur :
http://christophemerlin.blogspot.fr/2016/03/la-ballade-de-sean-hopper.html