Breizhskin, de Dav Guedin et Craoman (Ankama)

eraserhead a écrit:

La rédemption finale à un goût bien plus amer que la scène du chat, bien inoffensive. ( mais on n'en parle pas)

Entièrement d'accord!

Et la fin semble arriver comme une maladresse déroutante venant pitoyablement dire : attention, ces bêtises de jeunesse,
je ne les cautionne pas, je suis bon, j'aime les petits noirs, j'aime mon pays...



Et merci Manue, pour ce petit extrait très intéressant. Bêtise, intelligence, les mots ont des sens différents qui peuvent être parfois ambigus.

Pour la BD, c'est l'intention de l'auteur, et le propos du récit qui me laissent perplexe, je ne suis pas parvenu à voir réellement ce dont il s'agissait.
Bêtises de jeunesse et banalisation du mal? Les skins bretons? L'amour des chats?
Mais avant tout, c'est la construction du récit qui porte à mes yeux une vraie banalité!

Une petite citation de circonstance d'Albert Einstein :

“Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.”

Il a été sélectionné pour faire parler c'est gagné.

Je retiendrai la force du graphisme particulièrement adaptée à cette tranche de vie. On montre simplement les choses. Je ne recherche pas de réflexion profonde ; c'est un angle pour parler de la fragilité de l'adolescence.
Au risque de vous choquer, je n'ai pas été particulièrement retourné par le supplice du chat ; c'est dans la continuité.
Pour le final, il est caricatural comme le reste.
Enfin, l'intelligence et les études sont 2 choses différentes : être capable d'apprendre le bottin par coeur pour passer des concours et des examens ne veut pas dire que l'on réfléchit correctement.

Histoire de dire, je suis allée jusqu'à la page 20, juste pour le graphisme ( puissant peut-être mais à mes yeux, parfaitement déplaisant ). Les péripéties de deux apprentis nazillons "qui se cherchent" sur un mode gore, bah non merci, pas envie d'être horrifiée ni d'avoir ma au ventre comme Igor.
je n'en dirai donc rien de plus mais le pari de la sélection est gagné : l'encre ( virtuelle ) coule !

Oui, raison gardons quand même, deux pages de com, c'est mieux que la plupart des livres en ce moment, mais un livre qui suscite un débat, ça peut monter à six ou sept!

Le point fort de ce livre est assurément son traitement graphique, fort et dérangeant à mes yeux non habitués aux dessins undergrounds.
Je partage l'avis de Fred sur le fait que l'histoire traite avant tout d'un évènement marquant dans la vie d'un gamin qui marque la fin de son adolescence et le basculement dans une vie et des choix adultes. Une sorte de rite de passage particulièrement glauque et douloureux. Je n'y ai pas trouvé une réflexion sur le nazisme, les skins en général ou les indépendantistes bretons. Juste le témoignage d'une expérience fracassante qui aurait pû finir bien plus mal encore.
La fin m'a particulièrement agacée - tout ce pathos d'un coup, avec ce dessin soudain plus réaliste comme pour marquer le retour à la vraie vie et la fin des délires. Ca déséquilibre l'ensemble, ça nous fait quitter la narration d'un souvenir d'un we en enfer pour entrer dans une pseudo-réflexion sur le bien et le mal. Dommage.

Pourquoi vouloir décrire la bêtise humaine dans un livre aussi plat alors qu'elle est un puits sans fond ?
Je n'ai rien vu dans ce livre, ni récit, ni histoire, ni intention, encore moins de réflexion sur quoi que ce soit. Même le dessin, dérangeant certes, ne m'a pas convaincu, sans parler de la chute parfaitement énigmatique.

Quand un auteur comme Ivan Brun nous fait vaciller en une planche et même parfois en un dessin, ici au bout d'un livre, il n'y a rien.