Même si la Pologne est le pays d'Europe de l'Est qui était le mieux préparé, la chute du mur a fait place à une société un peu désorganisée qui a eu bien du mal à gérer une liberté, même relative, acquise subitement.
C’est dans ce contexte, peu explicité dans le livre, que débute l’aventure du “Fugazi Music Club”. Nous allons ainsi suivre Waldek et ses potes qui, dans une belle énergie, vont se battre pendant deux ans pour monter et faire tourner cette salle de concert incroyable qui va marquer le milieu de la musique de Varsovie et au delà.
Dans son récit, le tout jeune auteur Marcin Podolec, nous raconte dans le détail la mise en route de ce lieu atypique en centrant le récit, en toute logique, sur le principal acteur de l’aventure qu’il a lui même interrogé. Par la suite, le nombre de personnage se multiplie car le montage du projet a vu la participation d’une multitude de bonnes volontés ou de personnes attirées par le succès du lieu.
Les plus avertis sauront peut être reconnaître les noms des nombreux groupes qui vont tourner sur la scène du Fugazi. Pour ma part, je n’en connais aucun, le rock polonais des années 90 m’étant parfaitement inconnu. Cette histoire n’en reste pas moins intéressante et nous entraîne dans ce microcosme grâce à un dessin ligne clair bien maîtrisé et une coloration en gris bleu bien adaptée au monde de la nuit.
Un récit plutôt classique dans sa forme mais attachant car on y sent toute la fougue et la détermination du très jeune Waldek de l’époque comme celle du jeune Marcin d’aujourd’hui.