Famille Royale, de Ruppert et Mulot (l'association)

Si vous êtes une princesse scandinave, les auteurs de Famille Royale ont bien compris la difficulté d'assumer cette lourde charge de nos jours et vous proposent un efficace petit manuel de leçons de vie : que faire en cas de problèmes sexuels avec votre amant, comment gérer les caprices de votre fille, comment échapper aux accès de folie persécutrice de votre prince de mari...



Si en revanche, vous n'êtes pas du tout une princesse danoise, il va vous falloir un peu de second degré pour accéder à l'humour de Ruppert et Mulot. Car Famille Royale, c'est drôle. Toujours un peu décalé, toujours un peu hors d'atteinte. Le lecteur a bien l'impression de courir après un sens qu'il n'aura pas toujours, mais c'est monnaie courante chez ce duo d'auteurs publié en grande part par l'association. On se souvient aussi de leurs deux livres publiés dans la collection Aire Libre : La grande odalisque et La technique du périnée. Avec ce dernier, Famille Royale partage les thème de la sexualité: comment le couple s'épanouit, ou non, confronté aux contraintes du monde actuel. C'est un peu le problème que rencontre notre princesse, qui consulte, à l'ouverture du présent album, un sexologue afin de recoller les morceaux avec son amant. Famille Royale partage aussi avec d'autres livres des auteurs une ambiance onirique particulière, plongeant le lecteur dans une intrigue qui évolue au gré des rêves des personnages, sans qu'on sache très bien de qui nous sommes en train de partager le rêve.

Aucun personnage n'est sympathique, et la société qu'ils composent ne fait pas franchement envie, même en rêve ! Accepter de se laisser porter dans l'onirisme de cet ensemble mi-burlesque, mi-satirique, dans lequel les auteurs dressent un portrait acerbe du pouvoir, c'est le défi que proposent Ruppert et Mulot à leurs lecteurs, qui peuvent compter sur une efficacité narrative éprouvée et un très beau dessin, reconnaissable entre mille.  

sur franceinter.fr : Famille Royale, un vaudeville politique

Ruppert et Mulot sur espritbd :

La Grande Odalisque

La Technique Du Périnée

Le Royaume

Super chronique de mon chef !

J'ai particulièrement apprécié le graphisme ainsi que les jeux de miroirs, qui invitent le lecteur à "passer de l'autre côté" : la scène au théâtre où le sexologue et l'amant se battent ; et celle où la petite fille fracasse le mur du bureau : tout est alors à l'envers, dessin destabilisant le lecteur et l'aidant à mieux basculer dans l'univers onirique.
Je vous invite également à partir à la recherche des références à l'interprétation des rêves par Freud (perte des dents, envol et chute, symbole de puissance virile contenue dans les différentes armes...).
Il y a donc beaucoup à découvrir, comme dans un grand jeu - "et si on disait que"... et tout devient possible.
Cela dit, cet album reste assez hermétique et d'un intérêt moindre, à mes yeux, que les livres précédents du duo.
Je ne dois pas être assez princesse scandinave

Allez ça fait longtemps que je n'ai pas sorti mon traditionnel le fond et la forme, sur ce dernier, rien à dire, le travail à quatre mains des auteurs est une fois de plus abouti, le dessin bien souvent aérien emporte le lecteur et ils donnent du coffre à ces personnages qui, visages quasi effacés dévoilent pourtant toute leur personnalité et leurs sentiments.
Le texte est très cinglant, pince sans rire, beaucoup de subtilité, là aussi j'adhère.

Par contre, sur le fond, je n'ai trouvé aucune finalité à ce récit et un manque de liant certain entre les séquences, j'en garde une frustration et un certain vide. Il faudra donc attendre encore un peu pour espérer de Ruppert et Mulot, un véritable chef d’œuvre.

Bon bin décidément ya pas moyen avec ce tandem, je n'arrive définitivement pas à accrocher.
Pourtant tout partait bien, avec des dialogues vraiment drôles appuyés par des personnages à la gestuelle ultra expressive, mais dès le premier tiers passé, au moment du basculement dans le n'import'nawak, décrochage immédiat. Pour ma part, seuls les dialogues ont sauvé les deux derniers tiers du livre ( ça fait beaucoup, deux tiers quand même ). Et cela ne vient pas, loin s'en faut, d'une allergie aux délires oniriques ( que Claire Braud par exemple, ou Boucq, dans un autre style, maîtrisent brillamment ), je pense que c'est vraiment, comme pour la technique du périnée, une incompatibilité avec la sensibilité des auteurs.

Je partage complétement l'avis de Can et de Naphtalène.
Ça part bien, c'est brillant dans les dessins et souvent dans le texte mais toutes ses belles qualités sont mises au service de rien. Je n'y trouve absolument aucun sens, aucun intérêt et je ne comprend pas le propos.

Je pense que les auteurs développent une certaine dimension surréaliste, d'album en album, que ne contredisent ni le côté serial de La Grande Odalisque, ni l'onirisme et le propos sur la sexualité de La Technique du Périnée.

Je comprends l'argument de Jérôme mais j'ai le sentiment dans le cas présent d'assister à une exhibition de ces deux très talentueux auteurs : c'est bien mais c'est un peu léger.

cette armée de ballerines, ça me titille, je suis presque certaine d'avoir déjà lu ou vu ce concept quelque part.. mais où ????

Ouf, terminé.
Je vais pouvoir me mettre le dvd de 8 1/2.

Les premières pages du livre sont formidables. Beaucoup plus enthousismantes que les essais en couleurs des auteurs.

Une chronique sur Inter pour essayer de voir où tout ça nous mène !

http://www.franceinter.fr/depeche-bd-famille-royale-de-ruppert-et-mulot-un-vaudeville-politique

fred a écrit:

Ouf, terminé.

ça va, ça ne prend pas une plombe non plus !

eraserhead a écrit:

fred a écrit:

Ouf, terminé.

ça va, ça ne prend pas une plombe non plus !

Oui, mais même une demie plombe quand il n'y a rien, c'est long !