Vacuum de Lukas Jüliger

Un auteur de BD allemand, ce n'est pas courant. Le récit de celui-ci n'est pas des plus courant non plus. Voilà déjà deux bonnes raisons de s'intéresser de prêt à Vacuum.



La définition du mot d'origine latine  "vacuum" est :
Le mot vacuum, en latin, signifie vide. Lorsqu'un objet porte ou fait référence au mot vacuum, l'objet en question est souvent associé à la notion de vide
Mais il s'agit aussi d'une pompe à érection présentée comme uns solution contre le vide (je vous laisse chercher des images !) mais je ne crois pas que l'auteur pensait dans ce sens en choisissant son titre. Quoi que ?



De vide, il est grandement question dans ce livre. Mais pas un vide inutile. Plutôt celui autour duquel on tourne sans vouloir y tomber. Même si parfois la chute parait salutaire, au dernier moment on trouve toujours quelque chose pour se raccrocher.
Les deux héros, dont on ne connait pas les noms, encore un vide, trouvent ainsi le réconfort au bord du trou pour mieux s'en éloigner. Jusqu'où ? La fin reste ouverte.

Mais finalement, de pompe, il en est aussi question dans ce livre.



Récit énigmatique sur le passage à la vie d'adulte, un de plus. Mais Lukas Jüliger apporte une vision très personnel de la fin de l'adolescence. Chacun pourra trouver ses références. La montée progressive de la tension est le ressort du scénario. Des personnages forts l'accompagnent. Et un dessin, très personnel lui aussi, traduit bien l'ambiance lourde de l'histoire.

Bref à vous de lire !

Un bien bel ouvrage que les éditions Rackham ont eu la riche idée de traduire afin de nous faire découvrir l'univers si particulier et un peu désespéré de cet auteur allemand dont semble t'il, c'est le premier livre.
Sans réel intrigue, ni véritable enjeu, on se laisse pourtant porté par la mélancolie qui entoure dessin et texte, quelque part entre Le cadavre et le sofa de Sandoval et La nuit du capricorne de Grégoire Carlé.
C'est sombre et dérangeant, parfois sur réaliste, tout en restant assez fidèle au sujet cœur, celui de l'adolescence et de ses principaux tourments (la solitude, l'ennui, les premiers émois) et des premières angoisses sur l'amour, le sexe et la mort...
Je suis assez conquis par cette lecture même si une petite frustration m'a envahi sur les dernières pages, non pas que la fin me pose problème, mais j'avais sans doute envie de passer un peu plus de temps avec ces personnages pour mieux les comprendre, j'ai trouvé la journée du lundi un peu vite expédiée, même si en quelques planches l'essentiel y est raconté.

On est dans la description et le mystère reste en suspend.

C'est noir du début à la fin. Franchement pourquoi ils attendent de mourir enlacés contre les casiers de l'école.

Heureusement il y a "Son odeur": un envoûtement qui anime.

La mélancolie de l'œuvre est sublimée par le dessin. Ouf l'auteur n'avait pas dans sa trousse un stylo quatre couleurs...

Je me sens partagée à la suite de cette lecture, on plane avec nos protagonistes dans un univers très ambigu auquel j ai du mal à trouver un sens, mais c’est peut être ce que l’auteur a voulu nous faire ressentir, ce vide , clairement annoncé dans le titre . Le dessin, tout en rondeur, plutôt rassurant, tout comme les couleurs douces et neutres, contrastent de manière intéressante avec l’univers glauque et violent auquel sont confrontés les personnages et traduisent peut être l’attachement de ces derniers à une enfance qu’ils sont, par la force des choses, amenés à quitter. Je reste au final plus emballée par le style graphique que par le contenu de cette oeuvre.

Manue a écrit:

Je reste au final plus emballée par le style graphique que par le contenu de cette oeuvre.

Je suis d'accord même si j'aime bien l'idée du trip du copain qui reste perché dans le vide. En effet à partir de l'état de se gamin, l'auteur introduit le vide de chaque protagonistes. C'est bien fait est subtile.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre.
Je le trouve dérangeant, ce qui est intéressant mais je n'arrive pas vraiment à transcrire ce qui me dérange ou me plaît dans cette BD.
Je suis partagée sans arriver à argumenter mon ressenti même après avoir lue les post.

Comme un certain nombre d'entre vous, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre qui se révèle assez complexe.
L'ambiance lourde et cette tension qui augmentent au fil des pages pour arriver à son paroxysme à la fin de l'ouvrage ne font que confirmer cette impression de mal être pour le lecteur mais aussi pour les personnages de Lukas Jüliger.
Le mystère qui entoure cette force d'énergie qui est au fond de la caravane reste entier puisque l'auteur ne donne pas d'explication et j'aurais bien aimé en avoir une.
Bref, un bilan très mitigé et je ne sais pas trop sur quel pied danser !

Un dessin élégant et une typo toute en rondeurs au service d'une histoire sombre et désespérée dans laquelle se cachent malgré tout quelques ilots de douceur... c'est vrai qu'il y a de quoi s'y perdre ! J'avoue avoir eu un moment de perplexité lorsque le scenario vire au paranormal sous cette caravane, je n'en voyais pas vraiment l'utilité, mais au final pourquoi pas ? L'interprétation est libre, après tout, et le cold turkey donne une petite piste. Une lecture qui s'accorde à merveille à la meteo du jour et qui laisse un certain flottement... Tout ceci est loin d'être désagréable

L'adolescence ce n'est quand même pas uniquement le vide ! C'est en tout cas toujours cette idée qui ressort des BD lues sur ce thème.
Le peu de contraste de couleurs sert particulièrement bien les errances des ces jeunes gens et entretient la lourdeur du climat.
Et finir en bain de sang : pourquoi ?