Court petit... Court ! ou bien Mais laissez-moi fumer ma cigarette !!!voilà deux manières possible de résumer cet album, mais au fond peu importe.
Ce qui compte vraiment est la forme : le dessin, l'écriture et les bruitages.
Le scénario original a été écrit par
Jim Henson, le créateur des célèbrissimes
Muppets rachetés depuis par Disney et son acolyte Jerry Juhl beaucoup moins connu et pourtant pas moins important dans la création des fameuses marionnettes. Henson a donc été un des marionnettistes les plus importants de la télévision mais a aussi réalisé des film plutôt expérimentaux au cours des 60's dont les deux extraits postés ici.
Ce scénario a été quelque peu perdu après la mort de Henson, puis retrouvé par ses enfants quelques années plus tard. Il avait fait l'objet de 3 version différentes mais en restant toujours fidèle à l'esprit de la première version. Le scénario n'ayant jamais été utilisé, il fallait corriger ça, et pourquoi pas dans une bande dessinée.
Henson aurait sans doute aimé la liberté qu'offre ce média, lui appréciait les marionnettes aussi parce qu'il pouvait leur faire user d'une violence qui aurait été intolérable par des acteurs de chair et d'os.
Maintenant le livre, parce que c'est donc bien devenu une bande dessinée. Ramón K. Pérez, le dessinateur, a su s'approprier l'univers de Henson et Juhl. Il joue beaucoup sur la profondeur de champ, les gros plans, les « mouvements » de caméra, on pourrait presque avoir l'impression de lire un storyboard de film, ce dernier serait sacrément abouti quand même !!!
Le choix des couleurs est également remarquable et participe aux ambiances et aux bruitages dont je vous parlais précédemment.
La chaleur, les chutes, les cris, tout est démultiplié grâce aux couleurs choisies, grâce aux contrastes entre les jaunes, les roses, les bleus, les verts et toutes les autres couleurs de la palette de Pérez.
Un univers totalement absurde est développé tout au long de ce livre grâce à une faune des plus surprenante pour l'ouest américain : joueurs de football américain, un poursuivant des plus diaboliques, un lion, un émir, un poivreau dans un saloon (plutôt normal celui-là en fait), des soldats et j'en oublie sans doute.
Cette absurdité est aussi surprenante pour le lecteur que pour Mac (le « coureur ») qui doit s'adapter constamment pour atteindre son objectif : une clope ! La survie semble parfois un peu secondaire.
Il est rare qu'une bande dessinée retranscrive aussi bien les sons, les bruitages qui accompagnent cette course effrénée. Chaque coup de sabot, chaque bouteille brisée s'entend à travers le dessin, les couleurs et la construction remarquable des planches.
Voilà Voilà, quelqu'un a du feu ?