pendant mes vacances, je suis allé faire un petit tour en Italie... et entre deux ou trois volumes de Diabolik ou Dylan Dog, j'ai essayé de jeter un œil sur la production locale, qui recèle manifestement des choses particulièrement intéressantes (notamment Barcazza, évoqué dans une précédente chronique, et publié chez nous par Atrabile).
En italie, les rayons des librairies consacrés à la bande dessinée ne sont pas très fournis, mais dans ma quête éparse, je suis tombé sur deux livres d'Alessandro Baronciani, et mon choix s'est porté sur Quando tutto divento blu (plus court, ma connaissance de la langue de Dante étant plus que limitée).
L'auteur a publié plusieurs albums, notamment chez l'éditeur Black Velvet, qui publie de l'autre côté des Alpes les albums de Vivès par exemple, ou Chester Brown.
Son livre précédent, Le Ragazze Nello Studio di Munari, relève de l'expérience, proposant des pages de calques intercalées, des jeux sur les couleurs, un trou dans la page (j'ai déjà vu ça quelque part
).
Avec Quando tutto divento blu, l'expérience est assez limitée, l'album est plutôt classique.
On y lit l'histoire d'une jeune fille psychologiquement instable, qui s'adonne à la plongée sous-marine, évoque ses relations avec deux garçons, et avec une jeune fille, collègue de travail dans un supermarché.
Entre rendez-vous chez le psy, crise de larmes et nouveaux départs, elle essaie de renconstruire sa vie, en voix subjective.
L'auteur réussit à nous rendre très proche de son personnage par les regards, les quelques légères mimiques du visage, et ce point est très réussi, même si, graphiquement, parfois, l'album est un peu moyen.
Dans un petit format, l'album est composé de planches bleues, évoquant les fonds marins que fréquente le personnage, mais surtout ses états d'âme.
La seule audace technique de cet album consiste à avoir fait un jeu de pliage au centre de l'album, qui permet à la page centrale de s'ouvrir, ce qui bien évidemment renforce le sens du passage, et joue un rôle important dans la progression narrative.
Beau moment : la jeune fille subit des enregistrements cardiaques et évoque alors un amour de jeunesse qui lui a permis d'écouter par hasard, dans la voiture de son père cardiologue, les enregistrements des battements des cœurs des patients...
Une histoire de vie, pas forcément très originale, mais réussie. J'ai hésité à prendre son autre album...
je regrette maintenant
On peut toujours en voir quelques pages (les plus 'originales') sur le blog de l'auteur (
http://baronkarza.splinder.com/)
http://www.blackvelveteditrice.com/