Cent mille journées de prières de Michaël Sterckeman & Loo Hui Phang

Cent mille journées de prières c'est tout d'abord un titre , le poids des mots frappe d'emblée et donne un sentiment troublant et intriguant à l'approche de cette histoire.



Louis est un enfant solitaire , un petit garçon intelligent , sa mère l'élève seul et elle doit souvent le confier à la voisine Madame Chanteau.
Louis sait qu'il n'a pas la même couleur de peau que ses camarades , il ne connait rien de ses origines ni son père qui lui manque terriblement , Louis va combler ce vide en adoptant un oiseau qui va partager avec lui ses rêves et surtout son désir de dépoussiérer un passé douloureux que sa maman semble contenir en elle.

Une fois n'est pas coutume les éditions Futuropolis nous livre un album de premier choix , la mise en page sur grand format est délicieuse , les cases rectangulaires aux formes arrondies rendent la lecture très aéré et le noir et blanc sur fond grisâtre donne au dessin une sensibilité collant à la mélancolie ambiante.

Le récit a l'originalité d'être raconté avec les mots d'un enfant , le lettrage d'ailleurs nous rappelle nos cahiers d'écriture d'antan , cette approche donne aux mots une portée à la fois juste et innocente , une portée dramatique , quand a 8 ans on fait l'amer découverte de l'histoire du Cambodge.

Bon définitevement je suis faché avec les récits sur la quête du père absent , et en plus je hais les piafs , le dessin en plus est terne mais mais quant même je l'ai lu d'une traite , alors .....ben non rien à rajouter

On dirait que ce n'est pas ce livre que les membres du jury ont choisi de lire en premier
Pourtant, je le mets plutôt dans le haut du panier mensuel. Même si Loo Hui Phang est une femme, on sent du vécu et une part autobiographique dans le personnage du petit Louis (Loo - Louis).
Le régime des Khmers Rouges se place en bonne position dans le classement des atrocités commises au XX° siècle. Le rappel historique de faits remontant à plus de trente ans est une nécessité. Après, qu'on aime ou pas les oiseaux, la sensibilité de l'auteur transparaît plutôt bien dans les pages de Sterckemann. L'univers de l'enfance et de l'école en ressort avec justesse et ce qu'il faut de réserve.
Suite et fin dans un second volume à paraître.

voilà qui est tout à fait touchant et qui vise juste.
l'histoire prend son temps, ce qui est très bien, et effectivement on se sent redevenir petit(e), à cacher ses propres secrets et fouiller dans l'armoire parentale à la recherche de ceux qu'elle héberge ...
lu d'une traite avec émotion et grand plaisir, voilà qui ne va pas faciliter les choses pour le vote de ce mois !

D'accord avec Naphtalène !
Un livre sans point faible où la seule frustration vient du fait de ne pas connaître immédiatement la suite.
J'ai beaucoup aimé l'écriture sèche et presque minimale. Le dessin me paraît un peu moins convaincant. L'ensemble de la sélection est vraiment homogène ce mois-ci...

ça sonne juste.
(je regrette aussi l'étalage sur deux tomes, à voir - on peut penser que le récit aurait gagné à n'être resséré que sur un tome plus dense ?)

le choix du mois va être dur effectivement,

Rien à rajouter , il est magnifique cet album qui fait transparaitre les émotions sans qu'on aie besoin de se creuser la tête et d'analyser au vingt-huitéme degré
Coup de coeur pour moi

fufman a écrit:

Bon définitevement je suis faché avec les récits sur la quête du père absent

D'où ton vote pour le Viandier

Content que cet album plaise en tout cas , ça fait plaiz et ça me donne envie de le relire

PS : J'avoue l'avoir chroniqué un peu à l'arrache et c'est surtout à Eels à qui on doit cette découverte

Un récit touchant servi par une très belle mise en images! L'ensemble respire la justesse et l'intimité de l'auteure!
On a effectivement tous hâte (sauf fufman) de découvrir le dénouement de l'histoire.
Rien à dire sur la qualité habituelle de l'édition "made in Futuropolis"!

Oui, c'est bien. Oui, il y a plein de sentiments. Oui, le récit prend son temps. Oui, on a envi de connaître la suite..... mais en même temps, il n'y a pas grand chose de nouveau dans ce livre des cases dans des planches peu construites, un dessin qui se tient mais plutôt léger dans la durée, des dialogues très réalistes mais du coup plutôt plats.....

Et je n'ai rien contre les piafs morts tous desséchés avec les yeux à l'intérieur même si je les préfère dans les arbres. J'aime bien les Playmobils aussi !

Paru il y a quelques mois , suite et fin de ce magnifique récit qui conclut l'évocation du génocide perpétré par les Khmers Rouges.



A mon sens , plus abouti que le premier tome , le propos gagne ici en maturité en se penchant sur l'histoire du père au Cambodge , un devoir de mémoire effrayant qui nous plonge dans un pan de l'histoire macabre du pays et qui met en avant les difficultés que connaitront les générations suivantes à s'en relever , c'est souvent triste mais c'est aussi dans l'ombre que naît la lumière.
Raconté de façon très onirique , cette histoire très personnelle et même imparfaite soulève de belles émotions , bravo aux auteurs.
On reproche souvent à l'éditeur de "saucissonner" ces plus belles parutions et c'est vrai que parfois , ce n'est pas toujours nécessaire.
Ici je crois que le découpage est justifié car la rupture existe bel et bien entre présent et passé , entre l'histoire du fils et celle du père.