Le chien dans la vallée de Chambara de Hugues Micol

Première claque de l'année.
On a toujours un doute quand on voit une couverture d'une telle beauté. On se demande si ça peut être aussi bien que ça? C'est quoi le piège? Eh bien après lecture, je ne suis même pas déçu.



Ça commence comme un conte, ça se passe dans le Japon d'Edo, la petite Maraki Zatu, fille d'un grand seigneur, va a la chasse avec 3 nobles de basse-classe Messieurs Ishi, Ni et San (comprenez Un, Deux, Trois; si ça fait pas conte ça). Alors qu'ils chassent le sanglier, Monsieur Ni tire sur un clébard qui est sur son chemin, et là le maître débarque avec ses sabres et sa tronche de méchant de théâtre kabuki et demande réparation séant. Ce dernier se fait buter lâchement et les trois frères sont soulagés mais la petite Maraki a tout vu et s'enfuit mais tombe dans l'eau gelée d'un lac. Elle demande de l'aide mais Riri, Fifi et Loulou bougent pas, tu penses, ça les arrange tout ça, ils vont pouvoir toucher l'héritage du seigneur.
Du coup la gamine elle va revenir se venger comme dans les films de Tarantino.
En gros c'est ça. L'histoire est simple et reprend les codes du western et des films de samouraïs et c'est jouissif. Mais alors aussi et surtout c'est la beauté de ces pages qui submerge.
Je connaissais le talent du dessinateur dans Terre de Feu, mais alors là il s'est lâché le garçon. Non seulement le dessin est d'une beauté absolu, mais les couleurs n'ont pas à rougir des plus beaux tableaux de Gauguin. Et puis cette mise en page sans case qui mêle les personnages les uns aux autres dans un pur esprit décoratif, c'est de l'exotisme mais dans le bon sens du terme.

Bon bah voila, c'est mon Shériff d'or 2011.

La semaine dernière c'était le jour de ma gratuité... (au bout des 10 achats réglementaires !)
J'ai donc pris sans hésiter le livre qu'on me tendait !
...et ce ne sera pas mon shériff 2011 ! Même si la qualité plastique du livre est évidente (belle mise en page), l'histoire pas trop mal fichue et les scènes de combat très réussies (toi qui est sensible aux dessins des corps, Nicrotte, je trouve ces moments-là vraiment très convaincants, non ?). Je trouve l'écriture (je parle des dialogues principalement) très discutable... L'auteur semble hésiter en permanence entre poésie (il y a de bons moments) et un "parlé vrai contemporain" qui m'a dérangé. Voilà... J'y reviendrai, éventuellement !

A me mettre de coté messieurs les shériffs j'adore Micol

Il y a de la sélection pour le Shériff de janvier dans l'air, non ?

En tout cas j'aimerai bien le lire....

J'étais sur le point de faire une tite chronique sur ce titre, et après vérification je vois que ce n'est plus nécessaire.
Dans les grandes lignes je suis assez d'accord avec le monsieur sauf sur un point : pour le sheriff 2011, je vais attendre 11 mois quand même ^^

Total orgasme !!!
Ça suffit ou pas

yep,

très belle lecture... plastiquement magnifique, et dans les couleurs et dans la mise en planche.

deux légères critiques :

L'histoire n'a rien de surprenant, mais elle s'inscrit dans un genre : les scènes de combat sont un brin décevantes, car le traitement graphique est particulièrement surchargé, et l'épure du genre originel manque parfois.

Qu'est-ce que c'est que cette vallée... j'ai eu beau chercher, je n'en trouve pas de trace...
un petit peu comme si l'on appelait un western "vengeance à Western City", ou "deux tueurs dans Spaghetti Canyon" : ce serait un peu ridicule !

C'est beau, c'est même très beau , rien à faire j'adore le dessin de Micol mais je n'arrive toujours pas à adhérer aux codes de la culture japonaise et même si la trame de l'histoire est plutôt occidentale ça coince
Dommage car c'est vraiment un très bel album graphiquement

Objet magnifique , les feuilles de papiers en 134g c'est un plaisir pour les doigts , visuellement magnifique mais c'est tout. Comme Superphane les différences de langages m'ont hérissé le poil , bon après c'est très imparfait dans le propos pour faire un shérif convenable la sensation de lire "star wars" au japon mais parler comme au XXéme siècle c'est un peu trop limité pour moi

J'ai trouvé l'album graphiquement réussi, même très beau mais j'ai également un peu coincé sur l'écriture et le style narratif plutôt irrégulier.
L'héroïne m'a rappelé He Pao personnage principal de la série "Le moine fou", mais bon la comparaison n'est peut-être pas très bonne car je l'ai lu il y a plus de 20 ans

un peu le même ressenti pour moi , dommage en effet que les dialogues soient par moment décousus , limite incohérent (le second degré ne s'imposait pas forcément sur un récit poétique , sur un conte).

Pour le reste , rien à dire , c'est beau , notons une nouvelle fois la qualité des éditions futuro qui se sont adaptés avec un format plus haut et moins large qui sied à merveille au dessin total de Micol.
Les couleurs sont juste époustouflantes , la couverture "dépliée" magnifique , esthétiquement , c'est grand

Sinon j'ai trouvé la fin géniale

Vous avez tout dit... La couv' sera très jolie dans ma future bibliothèque-à-moi-que-j-aurai-un-jour (peut-être), rien à dire sur le dessin (enfin si, c'est très beau ! ), mais impossible de rentrer dans l'histoire avec ces dialogues décalés... Je n'attendais pas du pur lyrisme non plus, mais ça a vraiment perturbé ma lecture. Ca ne" colle pas" et cette incohérence ferait presque perdre de sa force au graphisme ...

C'est drôlement dommage quand même, parce que visuellement c'est quand même la grande classe.

Après avoir lu un livre, quand je le repose sur le lutrin plutôt que de le glisser sur la pile des "a ranger", c'est bon signe. Ce fut la cas hier après la lecture de ce magnifique album. Je viens de m'en apercevoir en allant le rechercher maintenant.
Je voulais vérifier si nous avions lu le même livre car les dialogues ne m'ont pas dérangé. Qu'est-ce que vous leurs reprochez, en fait, je ne comprend pas bien ?
Attendez je vais retourner voir ........

......... Non, je ne vois pas. Les textes narratifs sont plus poétiques, peut être, mais ils parlent de la légende. Alors que les dialogues sont plus "réels". Ça ma va !
Ce qui est épatant, hors mis ce dessin superbe (Ah ! Ces grandes illustrations imprimées jusqu'au bout de la page.... que c'est beau ! On en regrette presque quand les cases reviennent. Heureusement qu'il y en a pour s'étendre les uns sur les autres...), ce qui est épatant, donc, c'est que le scénario n'a pas grand chose d'original. il pioche à droite, à gauche, des situations déjà vu et les mêle à sa sauces (beaucoup de sauces...), et ça fonctionne. Jusqu'au bout même ! les trois ou cinq dernières planches sont des pures merveilles ! Vraiment superbes !
J'aimerai bien en savoir plus sur la technique utilisée. Et puis les voir en vrai, aussi ! Oh, oui ! Oh, oui !!!

Total orgasme, peut être pas mais une bonne partie de plaisir que cette lecture là !

Joco a écrit:

Je voulais vérifier si nous avions lu le même livre car les dialogues ne m'ont pas dérangé. Qu'est-ce que vous leurs reprochez, en fait, je ne comprend pas bien ?
Attendez je vais retourner voir ........

du coup j'y retourne aussi (ou comment trouver une parfaite excuse pour paresser un jour de rtt) ! Et je relève, par exemple, le "on est mal" de San après le meurtre dans les bois, le "et... nous? on se suicide alors?", "tu deviens parano?", "ne te fous pas de moi, je sais bien que tu vas voir ta pute", "qu'est-ce que tu viens m'emmerder avec tes insinuations grotesques?"... C'est trois fois rien, c'est vrai, mais ce parler trop actuel m'a chatouillé les oreilles des yeux

Ah ! oui, maintenant que tu le dis mais, vraiment, sur le coup de la lecture mes yeux et mes oreilles n'ont pas frémis.

Hier en lisant la chronique de Joco, j'ai également relu le livre et j'ai relevé les mêmes expressions que Naphalène (véridique !)... Tous ces sarcasmes contemporains sont particulièrement pénibles, peu élégants voire incongrus mais il en va de l'ensemble des dialogues qui sont souvent lourds et redondants des images. On peut lire le livre en se contentant des images et des textes narratifs, beaucoup plus convaincants. J'avoue ne pas du tout comprendre ce parti pris (est-ce pour séduire la ménagère de moins de 15 ans ?)... Je reste et confirme mon avis de départ : vraiment pas l'allure d'un shériff pour moi... La mise en page et le dessin ne suffisent pas.
Je retourne à l'orgasme que m'a provoqué la lecture de Renée !

Comme souvent avec Futuro, on est dans une dimension graphique à classer dans les hors-catégories. C'est impressionnant. Hugues Micol casse les codes en faisant exploser les cases, en donnant la vie et le mouvement à une action sur toute une page, parfois en une seule image. C'est diablement bien foutu, avec une intelligence sans pareil.
Après la Terre de feu, le Japon coloré de l'auteur restera gravé en moi comme un univers graphique époustouflant.

Sur le plan du scenario, je prend toujours autant de plaisir dans ces histoires de vengeance, d'honneur. Même si hugues Micol n'a rien inventé pour le coup. Je pense néanmoins qu'il prend le contre pied d'une histoire à la Tarantino auquel on s'attend dans les premières pages. Il y a un peu de Monte Cristo là dedans, aussi.

Oui, les dialogue sont déroutants, pense-je aussi. Certains personnages utilisent plusieurs niveaux de langage et en plus de plusieurs époques.

Bon, j'écris la suite en blanc pour ne pas spoiler les futurs lecteurs de cet album.

Les dernières pages insistent plus sur la thématique de l'album, que je trouve seulement esquissée au fil des pages. Finalement, c'est l'histoire d'un vœu qui engage la vie de la fille. Ca devrait être un fil conducteur beaucoup plus puissant dans l'album. Comme en questionnant plus souvent sur le thème du sacrifice (elle sacrifie son existence à la vengeance plutôt que de refaire sa vie), le traditionnel adage rappelant que la vengeance ne répare pas les douleurs du passé.