Le dernier des Mohicans de Cromwell

Tout commence avec les trois amis, trois frères, trois âmes errantes dans la désolation d'un continent à la dérive plongé dans la violence...


Chingachgook est un mohican, il n'appartient à aucune armée et son fils Uncas ne connaîtra jamais son monde puisqu'il est déjà en train de sombrer...
Nathanael ou Longue Carabine est un grand chasseur, il est blanc et on ne lui a pas volé son monde. Lui, c'est sa personne qu'il a décidé d'oublier...

Et puis il ne faut pas oublier La Pelade, est-ce un chien, est-ce un loup? à chacun de trouver la réponse....


Sous leurs yeux les Anglais et les Français ne cessent de s'affronter, de ravager des terres qui ne sont pas eux, de provoquer la chute de cultures bien plus vieilles que les leurs.
Les Mohicans ne sont déjà plus et les Mohawks, eux ne savent plus pour qui se battre...

Et puis il y a Magua...Il est libre, il ne se bat que pour lui-même, tous paieront le prix de sa colère, lui aussi, dans une course vertigineuse vers la mort puisqu'elle seule est l'issue...

Dans cette adaptation libre du roman éponyme de J. Cooper, Cromwell et Catmalou mettent à bas le romantisme teinté de l'œuvre originale. Ils se concentrent sur deux aspects...
Courir, fuir, échapper, ne pas faire de bruit, rester aux aguets, car la mort et la désolation frappe à n'importe quel instant sur le continent autrefois radieux et maintenant désolé...
...et oublier que la mort est à leur trousse, que les débats ou ces mêmes fuites sont vaines, que chacun ne court qu'après une chose, la mort, la mort, la mort est là partout...


Un exercice de style donc, ce dernier Mohican est-il une Bd, un album illustré? Finalement l'absence de réponse est comme un hommage aux vieilles cultures amérindiennes disparues pour lesquelles un seul genre n'y aurait pas suffit. Une histoire quoiqu'il en soit, servie par un genre peu défini alors même que le thème est usité, une histoire humaine finalement de haine et d'amour, de peur et de courage.
Cette histoire dit tout et ne raconte rien, noyée dans une part d'absurde, d'absence de fin. Des maladresses indéniables selon moi, dans la construction des séquences, trop de texte, pas assez d'images, qui cassent le rythme et d'autres fois, le parfait équilibre qui exalte la tension.


Les splendides dessins de Cromwell sont-ils attaquables? L'atmosphère, le mystère, la vitesse, la violence, tout s'entremêle dans un tourbillon de ... pulsions humaines...
Des réussites troublantes dans cette version inattendue et revisitée d'un chef d'œuvre de la culture romantique. Une lecture convaincante de la part des auteurs dont les éventuelles lacunes nourrissent une vision plus humaniste que romantique de l'œuvre, et en ce qui me concerne je troque volontiers les imperfections contre la mièvrerie...

Je viens de le lire et ... bof ! bof ! bof !

Les graphismes sont intéressants mais je trouve qu'ils ne collent pas à une BD. Même si le découpage est bien fait, l'histoire est plutôt très classique... Et mon dernier bof sera pour, vous allez dire que c'est idiot, l'odeur !!! Oui, l'odeur de cet objet m'a fortement déranger pendant la lecture, c'est con mais ça compte !
En fait, je pense qu'il faut voir ce livre comme une belle illustration du roman d'origine, non !

marion a écrit:

Les splendides dessins de Cromwell sont-ils attaquables?

C'est à peu près la question que je me suis posée, curieusement, la qualité graphique nuit à la lisibilité de l'histoire.

Je trouve que les planches, j'ai même envie de dire les toiles de Cromwell seraient mieux en valeur au sein d'une exposition qu'en tant que bd.

Où l'on voit qu'adapter un roman est un exercice fort périlleux...

Je rejoins les avis précédents.

L'odeur (de plus en plus de livres ont cette odeur désagréable, non ?), le lettrage, les illustrations pleine page contribuent à rendre la lecture particulièrement pénible.
Par ailleurs, la virtuosité graphique ne sert absolument pas la narration : les illustrations "racontent" peu et le texte prend de plus en plus de place au fil du récit. J'ai fini la lecture en ne m'attachant qu'au texte, c'est dire...

je viens de finir cette lecture, et moi, l'odeur ne m'a pas gêné... moins que le côté bavard de l'album en tout cas. C'est assez paradoxal, car l'ensemble se lit assez vite, mais le rapport texte / dessin me parait déséquilibré.

Je rejoins les avis précédents, en ce qui concerne les dessins, magnifiques (pas toujours, mais souvent). C'est une vision assez sombre de l'histoire d'origine. Il y a un beau moment (l'enlèvement des sœurs Munro) et puis la narration se perd, tantôt dans des dessins figés, tantôt dans des pavés de textes assez indigestes ; l'ensemble est une sorte de trip halluciné dans l'univers du roman.

Comme ma lecture est encore fraîche (j'ai fermé l'album il y a un quart d'heure), j'attendrai quelques jours, voir ce qu'il en reste, pour me prononcer.

Ce qui est sûr, c'est que je ne m'attendais pas à me plaire autant dans ce livre, donc point positif.

[coquille d'édition à la première p. du ch. 3 où le œ du mot œil a sauté... - une bonne relecture n'aurait pas été de trop]

Rhobin ça c'est dommage : j'étais tout émoustillée à l'idée de lire une histoire d'indiens, et par la magnifique couverture... c'est donc pleine d'espoir que j'ai ouvert ce bel ouvrage ...

Et puis, passés les premiers instants où mon oeil (le gauche ) s'est émerveillé des superbes illustrations (habin si, quand même, respect), passé le frisson causé par la plongée dans les sombres forêts d'un sombre continent dans une sombre époque (et la nuit, en plus), je me suis aperçue que l'autre oeil (le droit, donc) s'ennuyait ferme.

Un lettrage curieux (ces "s" !!), un déséquilibre manifeste entre texte et dessins comme vous l'avez souligné déjà, et voilà, c'est l'oeil droit qui a gagné au final. Je rejoins tout à fait l'avis de Sphoen : les toiles de Cromwell seraient mieux en valeur au sein d'une exposition qu'en tant que bd

mais peut-être ai-je trop lu Yakari et Petit-tonnerre ?...

Pour ma part, j'ai été happé par cette "pièce de théâtre" en 3 actes et ces magnifiques peintures !!!
Attentif de bout à bout, pas du tout gêné par le découpage narratif et les citations en tout genre, admiratif de la beauté des dessins, j'ai vraiment adoré cette lecture. Je regrette même qu'il n'y ait pas assez de pages à mon goût.
J'aime les récits historiques !!!
Et BRAVO à Cromwell !!! Deux ans de travail !!!
Très beau livre au passage !!!

Les deux premiers tiers de l'album sont très prenants , mis en valeur par les planches magnifiques de Cromwell , et puis au fil des pages , le récit prend une place plus importante , se faisant omniprésent et suppléant le bon équilibre dialogue/peinture et la bonne tenue de l'ensemble.

C'est donc péniblement que j'ai terminé cet album , un peu lassé aussi par la bonne dizaine de citations tirées de romans plus ou moins connus , dommage car c'était pourtant bien parti .

Je vous rejoint dans l'ensemble pour ce qui est de l'ennui généré par cette lecture...
Le texte de Marion redonne un peu d intérêt a l'ouvrage mais je ne suis pas convaincue.
Certes les illustrations sont extrêmement "bien faite". Cromwell maitrise vraiment sa technique ( que je suppose être de la peinture a l huile)
Il n'empêche que malgré la virtuosité, je ne trouve pas ces toiles jolies et certains enchainements de tonalité (sur une double page par exemple du bleu glacial au rouge sang) sont du plus mauvais gout. Ce genre d'effet ne me parle pas du tout.
Cette histoire ne dit rien en effet. Elle aurait pu si les textes n'étaient pas indigestes et si le rythme n'avait pas été complètement occulté par l auteur.

Bref, ça n'est qu' un livre d 'image, agréable a regarder pour celui qui aime le style du dessinateur.

Pour une fois je me range du coté de la majorité, je ne vais donc pas récrire ce qui a été déjà dit mais simplement la synthèse :

-des planches superbes

-un ennui prononcé

-mais pourquoi ces citations?????

-au final un régal pour les yeux, mais pénible à lire

Tout pareil.

C'est une oeuvre à caractère expérimentale qui travaille beaucoup son originalité. Le graphisme est hyper travaillé, il illustre - non il magnifie - l'univers de la fôret, qui devient un personnage à part entière, omniprésent, étouffant autour de l'ensemble des personnages.

C'est assez complexe à lire, mais j'ai perçu cette histoire comme la prise en main d'un roman plutôt bien connu dans la culture populaire, qui est alors décortiqué pour que son auteur en donne une vision très personnelle.

Quelques trop, ne serait-ce que les citations, viennent un peu trop densifier cet ensemble. Qu'apportent-elle à l'œuvre ? C'est le genre de détail qui rendent l'œuvre plus difficile à lire.

Voilà, en quelques mots, une œuvre très audacieuse, avec un graphisme très travaillé, dantesque oserai-je. Comme BenBecker, il y aurait eu le double de pages que ça n'aurait pas fait de mal.

Une première partie assez rythmée et une seconde un peu plus bavarde.
J'ai lu le roman ado et je ne pense pas que l'oeuvre originale soit trahie.
Rien que pour les peintures de Cromwell, il faut l'ouvrir. Après je comprends que le style de narration puisse en rebuter certains.
Est-ce vraiment une BD ? Je ne sais pas, mais on a ici une très grande réussite graphique et un très beau livre.